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Le développement de la filière de recyclage des cheveux

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 414 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 21/05/2021
    • de PECRIAUX Sophie
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les cheveux représentent 50 % des déchets des salons de coiffure et terminent en général à la poubelle, alors que les cheveux recyclés peuvent être réutilisés dans de multiples secteurs comme l'agriculture, le bâtiment ou la protection environnementale. En effet, ils permettent par exemple de garnir des boudins flottants qui servent de filtres absorbants pour lutter contre l'extension des marées noires. 500 gr de cheveux peuvent retenir jusqu'à 4 kg d'hydrocarbure !!

    Ils constituent également un bon engrais naturel, car ils sont riches en nutriments utiles pour les végétaux. L'association pour le recyclage des cheveux Coiffeurs Justes existe depuis 2016 en France, elle s'occupe de la récupération des cheveux en vue de leur recyclage et fournit les sacs aux nombreux coiffeurs qui se sont investis dans ce processus d'économie circulaire.

    En effet, l'objectif est de développer un modèle économique lié au recyclage du cheveu ainsi qu'une filière de valorisation rassemblant différents acteurs locaux tels que entreprises de recyclage, professionnels de la coiffure et communes. Ce système fait de plus en plus d'adeptes en Belgique, mais son coût est actuellement uniquement supporté par les coiffeurs participants.

    Madame la Ministre a-t-elle eu connaissance de ce type d'initiative en Wallonie ?

    Quel soutien actuel le Gouvernement peut-il apporter à cette initiative de recyclage ?

    Et quelles sont les mesures qu'elle compte prendre afin d'implémenter ce système d'économie circulaire sur l'ensemble du territoire de la Région ?
  • Réponse du 16/09/2021
    • de TELLIER Céline
    Le réemploi et la valorisation des cheveux coupés collectés dans les salons de coiffure présentent un potentiel très intéressant, en vue de satisfaire toute une série d’usages, qui sont parfois insoupçonnés, comme la fabrication de matériaux de dépollution ou encore comme engrais ou répulsifs de certains ravageurs dans les composts.

    À l’époque où le déploiement de l’économie circulaire est devenu un enjeu majeur de la Wallonie, l’idée de développer et de soutenir cette filière inédite de valorisation de matériaux naturels prend également tout son sens.

    Dans ce cadre, mon Cabinet a pris contact le 29 juin 2021 avec l’ASBL Dung Dung qui développe un projet structuré de reprise des cheveux coupés dans les trois Régions du pays. À cette occasion, mon Cabinet a pris connaissance des détails du projet et a évalué avec ces acteurs la possibilité de pérenniser et de dynamiser les actions en cours, dans le cadre de la réforme de la législation « déchets » en cours de préparation ou d’un soutien spécifique via notamment un tout prochain appel à projets orientés vers les collectes sélectives innovantes de déchets.

    En ce qui concerne la valorisation agronomique des cheveux en particulier, l’intérêt d’incorporer des cheveux dans des composts est documenté depuis plusieurs années dans la mesure où les cheveux peuvent apporter des éléments bénéfiques au compost. Il en est de même de l’utilisation directe de cheveux qui s’avèrent être de puissants répulsifs pour certains ravageurs. Toutefois, les impacts environnementaux et sanitaires de ce type d’application doivent être préalablement étudiés, compte tenu de l’utilisation dans bon nombre de salons de coiffure de produits de soins des cheveux contenant des substances potentiellement nocives pour l’environnement. L’ASBL Dung Dung envisage d’étudier cette question en profondeur avec l’aide notamment du centre de services scientifiques et techniques CELABOR.

    À ce jour, les cheveux humains ne sont pas autorisés comme intrants dans les installations de compostage qui visent à mettre sur le marché un engrais organique. Par ailleurs, le Règlement européen (UE) n°2019/1009 du 5 juin 2019 établissant les règles relatives à la mise à disposition sur le marché des fertilisants maintiendra très probablement un statu quo en la matière dès son entrée en application en date du 16 juillet 2022.