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L'étude de Greenpeace sur les alternatives aux vols court-courriers

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 159 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 29/10/2021
    • de CORNILLIE Hervé
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Alors que la majorité fédérale se décide enfin à introduire une taxe sur les vols de courte distance depuis les aéroports belges, une récente étude publiée par Greenpeace montre que parmi les 150 routes aériennes de moins de 1 500 kilomètres les plus fréquentées d'Europe, une alternative de mobilité, principalement ferroviaire, de moins de 6 heures existe dans un cas sur trois.

    Bien entendu, la majorité des routes aériennes concernées par une alternative sont des routes dites domestiques. Et pour le cas belge, la plupart des routes identifiées concernent des vols au départ de Bruxelles-Zaventem.

    Néanmoins, les sauts de puce et vols court-courriers sont un sujet d'actualité qui implique également la Wallonie. Greenpeace ne manque pas d'indiquer au sein de son étude l'impact climatique disproportionné de ces déplacements court-courriers et appelle donc au développement des investissements dans les alternatives.

    Monsieur le Ministre a déjà déclaré être totalement opposé aux sauts de puce. Et nous savons la place centrale qu'occupe notre Région (et ses aéroports) au sein du transport intraeuropéen.

    Qu'a-t-il entrepris pour offrir des alternatives de mobilité en Wallonie afin de limiter les sauts de puce et les vols de courte distance ?

    Quelle lecture fait-il de l'étude précitée et de ses implications pour la Wallonie ?

    Concernant les alternatives ferroviaires à développer, quelle position défend-il auprès de la SNCB et du Fédéral ?
  • Réponse du 02/12/2021
    • de HENRY Philippe
    L’honorable membre n’est pas sans savoir que la politique aéroportuaire de la Wallonie tombe sous la compétence du Ministre Crucke. Comme l’indique la Déclaration de politique régionale, les aéroports wallons constituent des viviers d’emploi importants et des pôles de développement majeurs dans la dynamique d’amplification de l’économie wallonne que le Gouvernement entend soutenir. Il agira de manière à concilier développement économique et création de nombreux emplois dans et autour des aéroports avec les objectifs de protection de l’environnement, de la santé publique et de la qualité de vie des habitants.

    Néanmoins, la Déclaration de politique régionale souligne également que la Région wallonne portera à l’échelle européenne, notamment, la mise en place d’une taxation du kérosène et la relance des trains de nuit ainsi que le développement, plus globalement, du réseau ferroviaire européen. Elle défendra également à l'échelle internationale et notamment européenne le principe d'une réduction forte des émissions de gaz à effet de serre liées à l'aviation.

    Le Gouvernement encouragera les aéroports wallons à se doter, dans la mesure du possible, d'objectifs ambitieux quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à leurs vols et à mettre en place des programmes pilotes de vols à très faibles émissions.

    La Belgique, en ce compris la Région wallonne, soutient fermement et activement le développement de solutions de mobilité durable substituant les vols court-courriers ou courte distance.

    À cet égard, le train joue un rôle prépondérant. Comme l’honorable membre le précise à juste titre dans sa question, l’offre internationale ferroviaire est une matière de compétence fédérale.

    Néanmoins, je soutiens, et le fais systématiquement savoir au niveau fédéral, toute initiative politique visant à développer des lignes de trains plus efficaces, des infrastructures plus performantes ou encore une politique tarifaire avantageuse qui rendrait le train bien plus concurrentiel face à la solution de l’avion.

    Plus particulièrement au sujet des trains de nuit, la Belgique conjointement avec la Suède et le Danemark a adressé une lettre à la Commission l’invitant à examiner les règles du marché intérieur, dans le domaine du transport, pour s’assurer que les conditions nécessaires à un développement de l’offre commerciale soient réunies. Par ailleurs, on voit émerger dans l’offre ferroviaire internationale de nouvelles offres (l’Autriche par exemple) pour des trains de nuit. Nous soutiendrons toute initiative visant à développer une offre de ce type en Belgique, y inclus sur le réseau wallon.

    Le véritable enjeu pour des alternatives crédibles entre l’avion et le train sur des distances européennes, outre le temps de voyage, étant le différentiel de tarification du billet, actuellement favorable à l’avion. Enjeu sur lequel la Wallonie ne dispose pas de véritables leviers contraignants. La taxation des billets d’avion sur courtes distances est un dispositif que le Fédéral met en place, mais de manière limitée. La potentielle taxation du kérosène dans un but environnemental est un enjeu européen et international. Je souligne à cet égard la proposition législative de la Commission (Refuel EU Aviation) actuellement sur la table qui vise à développer la production et l’utilisation de fuels durables à substituer au kérosène.