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Le manque de candidats pour les emplois ALE dans les communes

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 130 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/11/2021
    • de BELLOT François
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le marché du travail fait face à une crise de grande ampleur. Les demandes et les offres en matière d'emploi ne sont plus alignées. Les employeurs tirent la sonnette d'alarme. Il devient de plus en plus difficile de trouver des candidats demandeurs d'emploi, de procéder à des recrutements, des remplacements, tout simplement de trouver les bons profils. Bref, c'est général comme on dit.

    Le constat est le même dans les agences locales pour l'emploi.

    Comme Madame la Ministre le sait, le dispositif ALE met en relation des travailleurs, spécifiquement des chômeurs de longue durée, et des utilisateurs dans le cadre de la réalisation d'activités déterminées comme par exemple l'aide au petit entretien de jardin, l'aide à la garde d'enfants, l'aide au transport.

    Les utilisateurs (ASBL, communes, et cetera) rémunèrent les travailleurs au moyen de chèques ALE. Cela leur octroie un certain complément à leurs allocations de chômage et surtout ce système leur permet de s'insérer dans le monde du travail. Pour l'utilisateur, cela permet de bénéficier de certaines prestations à tarif réduit et d'encourager l'insertion de demandeurs d'emploi.

    Alors que les avantages sont multiples pour les demandeurs d'emploi, notamment le maintien du droit aux avantages à l'embauche accordés aux chômeurs et l'accès aux différents plans de résorption du chômage, les volontaires se font de plus en plus rares en agence.

    On peut s'interroger sensiblement face à cette raréfaction des volontaires demandeurs d'emploi.

    Ce constat est-il le même en d'autres endroits ?

    Quel est le regard de Madame la Ministre sur la mise en place d'une prime ou un incitant pour les travailleurs qui concluent un contrat de travail en ALE et qui démontrent des objectifs de réintégration socioprofessionnelle ?

    Quels appuis peuvent être apportés aux services mis en place, qui sont appréciés des citoyens, mais qui risquent de fermer, faute de travailleurs ?
  • Réponse du 30/11/2021
    • de MORREALE Christie
    La difficulté de trouver des candidats demandeurs d'emploi pour répondre aux besoins de services des employeurs et des utilisateurs ALE est généralisée sur l’ensemble du territoire wallon.

    La pénurie de travailleurs ALE est un phénomène lié à plusieurs facteurs :

    * Au niveau de l’équilibre de l’offre et de la demande : augmentation de la demande de services par les utilisateurs ALE. On observe une augmentation de la demande, notamment auprès des garderies et écoles ou encore dans le domaine de l’aide aux personnes. Ces demandes sont accentuées par la crise Covid en ce qui concerne les garderies d’enfants (remplacement du personnel malade ou en quarantaine, nettoyage supplémentaire & désinfection de locaux, etc.).

    * Au niveau de l’attrait du dispositif :
    - la rémunération horaire peu valorisante ;
    - la suppression de la dispense ALE : dispense du contrôle de la disponibilité active sur le marché du travail pour les travailleurs qui travaillaient 180h dans les 6 mois calendriers qui précèdent la demande de dispense.

    * Au niveau de l’environnement socio-économique :
    - l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi se trouvant trop éloignés de l’emploi (volontaires, mais difficilement insérables).

    * Au niveau de la pénurie structurelle de travailleurs en Wallonie et dans l’Union européenne en lien avec le chômage de longue durée :
    - désaffiliation/ désinclusion
    - perte de compétences

    Fort de ces constats, le Gouvernement wallon a décidé en juillet 2021, d’une part d’élargir les conditions d’éligibilité des demandeurs d’emploi et d’autre part, de modifier le plafond mensuel du nombre d’heures réalisables par les travailleurs.

    Ces mesures ne résolvent pas entièrement la difficulté de recrutement rencontrée. Pour répondre à cette pénurie de main d’œuvre ALE, le FOREM déploie plusieurs mesures :
    - Le nouveau modèle de l’accompagnement adapté permettra d’adresser davantage de demandeurs d’emploi, de manière ciblée afin de permettre à ce public-cible de réaliser des prestations permettant de développer leurs compétences socio-relationnelles et/ou techniques.

    - La mise à disposition d’un baromètre (encore à l’étude) qui permettrait à chaque ALE de se positionner sur l’état de pénurie rencontrée dans sa commune, et, en fonction, d’agir « à la demande » via l’utilisation d’outils portant sur les principaux axes : faire connaitre/revaloriser l’image du dispositif et modifier les procédures d’accueil des demandeurs d’emploi par les collaborateurs ALE.

    - La valorisation des compétences acquises via les prestations ALE (analyse en cours)

    - La mise à disposition d’une vidéo d’accroche du public éligible diffusée auprès des professionnels afin de sensibiliser les demandeurs d’emploi à la plus-value que ce dispositif pourrait leur apporter (en place pour le début de l’année 2022).