L'appel à l'aide du secteur de la boulangerie-pâtisserie
- Session : 2021-2022
- Année : 2022
- N° : 444 (2021-2022) 1
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Question écrite du 23/03/2022
- de LOMBA Eric
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Particulièrement par la hausse des prix de l'énergie qui est pointée par la Fédération francophone des boulangers-pâtissiers. En effet, pour produire en boulangerie, les fours doivent monter en température durant de nombreuses heures et le poste de consommation énergétique est en train de grimper.
Un coût qui va plus que probablement se répercuter sur le prix du pain. Allons-nous payer notre pain entre 3 euros et 5 euros très prochainement ?
L'impact de cette augmentation du prix met en péril les boulangeries elles-mêmes si la bourse du consommateur ne peut suivre.
La guerre en Ukraine engendre de l'incertitude sur le prix des matières premières et l'approvisionnement de celles-ci, une donnée supplémentaire inquiétante pour le secteur.
La Fédération francophone des boulangers-pâtissiers appelle à l'aide et Monsieur le Ministre a pu rencontrer ses représentants récemment.
Quels sont les dispositifs qu'il peut activer pour soutenir ce secteur au combien essentiel ?
Quels sont les leviers identifiés par la Fédération francophone des boulangers-pâtissiers sur lesquels il pourrait s'appuyer pour développer une politique de sauvegarde de ce secteur artisanal ?
Où en sont les discussions au sein du Gouvernement sur le sujet ?
Réponse du 19/04/2022
- de BORSUS Willy
J’ai pu évoquer les graves difficultés rencontrées par le secteur à l’occasion d’une réunion de travail en présence de la Fédération francophone de la Boulangerie-Pâtisserie-Glacerie-Confiserie-Chocolaterie, qui s’est tenue le 10 mars dernier.
L’Ukraine et la Russie représentent ensemble environ un quart des exportations de blé et un cinquième des exportations de maïs dans le monde selon les chiffres de la FEVIA. Le blé meunier et le maïs connaissent une flambée des cours sur le marché européen, atteignant respectivement la barre des 400 euros et 350 euros la tonne sur les échéances de mai et juin, alors que la guerre en Ukraine se poursuit, provoquant l'inquiétude sur l'offre en grains.
Les prix des céréales auraient atteint leur niveau le plus élevé en 14 ans selon la Bakkersfederatie Vlaanderen, la fédération flamande des boulangers. Selon la Fédération francophone des Boulangers – pâtissiers, le coût des matières premières a augmenté de 25 à 30 %.
Par ailleurs, les coûts énergétiques représentent le deuxième poste pour le secteur, après les matières premières et leur évolution en forte hausse impactent également considérablement le prix de revient. La hausse de ces coûts est inédite et rend la situation du secteur particulièrement difficile.
Dans ce contexte, Bakkers Vlaanderen, a calculé que le prix de vente d'un pain augmenterait de 30 centimes d'euro (+13 % par rapport à l'année dernière) cette année, pour atteindre 2,70 euros, ce prix de vente, bien qu’indicatif représente en quelque sorte le prix de référence pour le secteur. La Fédération francophone a également invité ses membres à adapter ses prix afin de ne pas mettre en péril la situation financière des entreprises.
Les outils économiques (Sowalfin, SRIW, SOGEPA) disposent d’un ensemble de produits et de services qui peuvent apporter des solutions aux entreprises concernées et plus particulièrement pour ce qui concerne la hausse des prix de l'énergie, des dispositifs de financement au travers du prêt Propulsion et du dispositif Easy Green au départ du groupe Sowalfin. Ces dispositifs s'ajoutent aux prêts, garanties et participations en capital que peuvent proposer la SRIW, la SOGEPA et la Sowalfin.
Je poursuis actuellement les contacts à tous niveaux pour apporter une réponse adaptée aux difficultés vécues notamment par le secteur des boulangers – pâtissiers.
Pour le surplus, et plus globalement quant à l’augmentation des prix dans le secteur agricole, je renvoie à la réponse que j’ai donnée à l’interpellation de Madame Marie-Martine Schyns concernant l’impact du conflit en Ukraine sur l’agriculture wallonne, lors de la séance de la Commission du 22 mars 2022.