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La rénovation après inondations de logements publics à Dolhain

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 435 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/06/2022
    • de LOMBA Eric
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    La société verviétoise de logement public, Logivesdre, est sur le point de terminer les travaux de rénovation de 42 logements dans le quartier du Vieux Moulin dans le Village de Dolhain, situé dans la Commune de Limbourg. Cette cité de logements sociaux a été complètement sinistrée l'été dernier lors des inondations de juillet. Elle avait connu des dégâts, dans une moindre mesure, lors d'une précédente crue, en 2016.

    Monsieur le Ministre a, via un courrier à Logivesdre, demandé l'arrêt des travaux de rénovation.

    On comprend bien, à la suite des analyses qui ont été faites suite aux inondations de juillet, qu'il est inopportun de réintégrer des logements à certains endroits critiques. Néanmoins, le conseil d'administration de Logivesdre refuse d'arrêter les travaux et la commande en cours pour 700 000 euros afin de clôturer la rénovation.

    Comment la société Logivesdre a-t-elle pu avancer dans ce projet de rénovation sans tenir compte des problèmes de crues à cet endroit ?

    Est-ce une solution transitoire pour pouvoir reloger les familles en attendant de concevoir un nouveau quartier dans un endroit plus sécurisé comme le propose la Bourgmestre de Limbourg ?

    Va-t-il maintenir l'arrêt des travaux ?

    Quel encadrement pourrait être donné à la société Logivesdre pour gérer ses investissements et éviter d'être arrêtée dans ses projets en fin de processus ?
  • Réponse du 19/07/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    Le quartier du Vieux Moulin à Dolhain est probablement le cas le plus emblématique des implantations de bâti qui, depuis les inondations de 2021, suscitent questions et inquiétudes quant à leur viabilité dans le futur.

    Avant toute considération sur les travaux en cours sur ce site, il convient d’avoir conscience que la SLSP Logivesdre avait entrepris à cet endroit une série d’interventions visant la rénovation de ces quarante-deux logements dès 2017, soit bien avant la catastrophe.

    Sur l’ensemble des territoires touchés par les inondations de juillet 2021, les décideurs locaux comme les propriétaires de biens ont fait le choix, légitime et logique, de viser le rétablissement rapide de conditions de vie décentes. Ce choix était d’autant plus évident pour la société Logivesdre que des travaux étaient en cours de réalisation au moment des faits et pouvaient donc être rapidement repris après les inondations.

    En outre, par le passé, les inondations qu’avait subies le quartier étaient très largement inférieures à l’épisode de juillet 2021. Sans les premiers enseignements obtenus, fin 2021, sur la base des études de redéveloppement lancées par le gouvernement, rien ne permettait de remettre en question l’habitabilité du site et, par conséquent, l’utilité de la rénovation des logements. Ce sont d’ailleurs ces premiers enseignements qui m’ont fait réagir quant à l’opportunité de poursuivre la rénovation profonde du site et m’ont conduit à inviter la SLSP à suspendre les travaux. Depuis ce constat, mon cabinet suit ce dossier pas à pas, en collaboration étroite avec la commune de Limbourg, Logivesdre et la SWL.

    À ce jour, les enseignements de l’étude de redéveloppement de quartiers durables sur la zone sinistrée de Limbourg concluent à la nécessité de déconstruire les quarante-deux logements du site. Ces conclusions doivent encore être confirmées et devront être complétées des enseignements de l’étude hydraulique du bassin versant de la Vesdre toujours en cours, notamment quant à la possibilité de réurbaniser le site.

    Par souci de précaution, il a donc été convenu d’un commun accord entre toutes les parties, d’arrêter les travaux, de ne pas réoccuper les quarante-deux logements et de sécuriser provisoirement le site pour éviter toute déprédation. La SLSP nous a d’ailleurs fait savoir que les cinq derniers locataires étaient pris en charge, afin de leur trouver une solution de relogement hors du site. S’agissant de l’avenir de celui-ci, l’ensemble des parties a convenu de poursuivre les réflexions à la lumière des conclusions finales des différentes études encore à venir, avec pour objectif de maintenir un nombre significatif de logements publics dans la commune.