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La pénurie de pellets et la flambée des prix de l'énergie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 790 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 25/08/2022
    • de PECRIAUX Sophie
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les prix de l'énergie explosent, dès lors, de plus en plus de citoyens se sont tournés vers le pellet ou le bois de chauffage.

    Les fournisseurs de ce secteur tournent à plein régime, une menace de pénurie est bien présente et fait grimper les prix.

    En effet, il semble que l'offre est de plus en plus restreinte, conséquence notamment de l'invasion de l'Ukraine, des coûts de transport élevés et de l'exportation du bois wallon à l'étranger.

    Le pellet est une alternative beaucoup plus écologique que le mazout par exemple.

    Madame la Ministre avait indiqué d'ailleurs, sa volonté en collaboration avec le Ministre de l'Économie de favoriser le développement des filières de valorisation locale et d'apporter un maximum de valeur ajoutée aux produits issus de notre ressource forestière.

    Qu'au travers du Plan de relance, elle porte le développement d'une filière de première et deuxième transformation du bois feuillu.

    Elle avait indiqué également que ce projet allait être présenté au gouvernement. Qu'en est-il ?

    Quelles sont les mesures d'ores et déjà prises pour éviter la pénurie annoncée dans notre région ?

    Et au vu de sa volonté d'aller vers des modes de consommation d'énergie moins polluants, quelle communication a-t-elle décidé d'implémenter pour valoriser la production locale et la consommation locale ?

    Toute cette problématique a-t-elle déjà été traitée dans le cadre des Assises de la forêt qui ont été lancées le 25 février dernier ?

    Quelles sont les orientations et les mesures stratégiques qui en sont ressorties ?
  • Réponse du 11/10/2022
    • de TELLIER Céline
    Je suis particulièrement sensible à ces questions. Si celles-ci sont avant tout liées à la situation internationale, et à des enjeux énergétiques qui ne relèvent pas de mes compétences, je reste néanmoins très attentive aux conséquences de cette crise importante, sur nos citoyens bien sûr, mais aussi sur la forêt, ses ressources, et notre transition obligatoire vers un modèle plus durable et résilient.

    En ce qui concerne le Plan de relance, et le projet 107 évoqués visant à « Développer la filière de première et deuxième transformation du bois feuillu », celui-ci a bien été présenté au gouvernement le 1er juillet dernier.

    Pour rappel, il s’agit d’un projet que je porte conjointement avec mon collègue le Ministre Willy Borsus, et pour un montant de 8 millions d’euros. Au travers de celui-ci, la Wallonie mise sur l’innovation pour dynamiser, moderniser et diversifier l’ensemble de la filière locale de première et de deuxième transformation de ses bois feuillus, en intégrant les problématiques d’approvisionnement et de commercialisation. Elle vise principalement à répondre à deux défis auxquels les transformateurs locaux sont confrontés :
    - rapatrier la valeur ajoutée de la transformation des bois feuillus et freiner l'exportation d’une matière brute ;
    - adapter la filière aux évolutions de la forêt wallonne confrontée aux changements climatiques, et lui donner les outils pour faire face techniquement, commercialement et donc économiquement à une matière première issue d'une forêt plus résiliente.

    Très concrètement, les appels à projets visant les Universités, Centres de recherche et entreprises ont bien été lancés par l’Office Économique wallon du Bois (pilote du projet) dans la foulée du passage au Gouvernement. Vous trouverez toutes les informations à l’adresse suivante : www.oewb.be/innovation

    L’OEWB accompagnera les porteurs dans leurs dossiers respectifs. Je me réjouis de la réponse et de l’engouement des acteurs de la filière pour ce projet qui me tient particulièrement à cœur.

    En ce qui concerne la question relative au marché des pellets, celle-ci ne relève pas directement de mes compétences. L’envolée des prix des pellets, observée dans toute l’Europe, est à chercher principalement (de nombreux facteurs sont à prendre en considération) dans une demande supérieure à l’offre, et ce dans un contexte où les citoyens, et certains grands producteurs d’énergie se sont tournés massivement vers ce combustible encore et toujours moins onéreux que le fioul ou le gaz, dans le contexte que nous connaissons. Je suis, comme l'honorable membre, tout à fait convaincue de la pertinence de valoriser, localement et durablement, les co-produits du sciage, en granulés de bois combustibles pouvant constituer, dans une juste mesure, une alternative aux combustibles fossiles importés.

    Je suis par ailleurs, au titre de Ministre de la Forêt, chargée de veiller au bon équilibre, à la valorisation respectueuse et durable de celle-ci. Cette valorisation respectueuse implique, entre autres, de limiter les récoltes annuelles de bois à ce que la forêt produit, on parle d’accroissement annuel. Il ne saurait être question, dans le cadre d’une crise énergétique, de prélever davantage de bois que la forêt produit au risque d’appauvrir celle-ci. La forêt doit être considérée comme un capital dont on ne prélève, annuellement, que les intérêts. Ces prélèvements sont calculés et planifiés dans le temps. Ils sont inscrits au plan d’aménagement de chacune des propriétés publiques et doivent être respectés.

    Les assises de la forêt, lancées à mon initiative le 25 février dernier, constituent le point de départ d’un important travail de réflexion et de concertation qui doit aboutir, en définitive, au Programme forestier régional, document qui matérialisera les orientations stratégiques pour notre forêt de demain.

    Nous sommes actuellement en pleine phase de concertation, avec les 65 parties prenantes impliquées dans ce processus, et représentant l’ensemble des acteurs de la filière forêt-bois.

    La thématique de valorisation locale du bois, en matériau, en énergie, dans le respect de la forêt, est et sera bien entendu un sujet important des échanges, qui sera retranscrit au sein du Programme forestier régional.

    Selon le timing prévu, la phase de concertation sera clôturée cet automne 2022. Mon administration s’appuiera ensuite sur les résultats de celle-ci pour l’écriture du programme forestier régional, attendu pour l’été 2023.