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Les difficultés posées par la diminution des structures d’abattage fixes dans le cadre de l’abattage à la ferme

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 901 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 02/09/2022
    • de MAUEL Christine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Un projet pilote sur l'abattage à la ferme sera mis en route dans les prochains mois. Consécutif à une étude commandée par Monsieur le Ministre et sa collègue du Gouvernement en charge du bien-être animal, il permettra de préciser davantage certains aspects sanitaires.

    Cependant, l'étude révèle plusieurs difficultés et notamment un défi logistique : le transport de la dépouille vers un abattoir dans un laps de temps très court. Or, le nombre d'abattoirs actifs en Wallonie n'a de cesse de diminuer. En cause, des normes sanitaires de plus en plus sévères et une rentabilité en chute libre. Même si des solutions telles que les abattoirs mobiles partagés existent, cela ne remplace pas complètement les possibilités qu'offrent les structures fixes.

    Dès lors, Monsieur le Ministre peut-il indiquer si des solutions sont examinées pour pérenniser les structures d'abattage fixes toujours en activité ? L'ouverture ou la réouverture d'abattoirs est-elle envisagée ? Dans le cadre du projet pilote, des propriétaires de structures d'abattage, qu'elles soient fixes ou mobiles, ont-ils déjà manifesté leur volonté de participer au projet pilote ?
  • Réponse du 29/09/2022
    • de BORSUS Willy
    Actuellement, deux arrêtés concernent l’octroi de subventions aux abattoirs publics.

    Il s’agit, d’une part, de l'arrêté de l’Exécutif régional wallon (AERW) du 6 mars 1986 qui organise l’octroi de subventions aux pouvoirs subordonnés pour la construction, l'agrandissement ou la transformation d'abattoirs publics, mais celui-ci n’est plus d’application.

    Il s’agit, d’autre part, de l'arrêté du Gouvernement wallon (AGW) du 10 novembre 2016 relatif à l’octroi d’une subvention aux abattoirs publics en vue du renouvellement de leurs infrastructures permet l’octroi de subventions, mais de manière limitée.

    En effet, le taux d'intervention est de maximum 40 % du montant de la dépense éligible et le montant de la subvention ne peut pas dépasser 40 000 euros par an.

    Dès lors, j’ai prévu via le Plan de Relance pour la Wallonie d’établir un nouveau cadre juridique permettant l’octroi d’une aide répondant à la fois aux exigences de la règlementation européenne en matière d’aide d’état et aux besoins des abattoirs publics. J’y travaille avec mon administration.

    Une attention particulière est portée aux secteurs bovins, porcins et ovins, visant des investissements de rénovation, de mise aux normes, d’adaptation aux besoins actuels et à la création de nouvelles lignes d’abattage et le financement éventuel de nouveaux abattoirs.

    En ce qui concerne les abattoirs mobiles, une première étude sur les possibilités de développement de l'abattage à la ferme a été réalisée durant l’année 2021 par l’Université de Liège. Le rapport final est disponible sur le portail du SPW ARNE.

    De manière globale, il en ressort que c’est l’abattage à la ferme d’ongulés domestiques via une unité mobile d’abattage couplée à un transport de la carcasse vers un abattoir fixe qui rencontre la meilleure faisabilité.

    Cette étude a également mis en avant la nécessité de procéder à des recherches complémentaires. Avant tout, il est nécessaire de résoudre le principal frein sanitaire soit, le délai entre la saignée et l’éviscération. Ce délai, fixé par l’AFSCA, est actuellement de 45 minutes.

    C’est pourquoi, avec ma collègue Céline Tellier en charge du bien-être animal, j’ai proposé d’établir une convention de recherche avec l’Université de Liège pour qu’elle poursuive la recherche en ce sens. L’objectif étant d’examiner les conséquences, et en fonction des résultats, de faire valider auprès du Comité scientifique de l’AFSCA, la possibilité d’un allongement du délai entre la saignée et l’éviscération. Cette étape essentielle au développement de l’abattage à la ferme devrait avoir lieu durant le 1er semestre 2023.

    Dans le cadre de l’étude menée par l’ULg, je peux confirmer que deux structures d’abattoir fixe se sont montrées intéressées par ce projet.