/

Les éventuelles retombées économiques en Wallonie de l’annonce d’un accord intra-OTAN sur le bouclier de défense européen

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 95 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 26/10/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    L'Europe va renforcer sa défense aérienne dans le cadre de l'OTAN.

    L'initiative allemande, baptisée « Initiative de bouclier de protection du ciel européen » (European Sky Shield Initiative), a été publiquement annoncée le 13 octobre 2022, par Mme Christine Lambrecht, la Ministre fédérale allemande de la Défense, en marge d'une réunion ministérielle de l'OTAN à Bruxelles.

    L'Allemagne ainsi que 14 autres pays européens (Belgique, Bulgarie, Estonie, Finlande, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Norvège, Pays-Bas, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie et Slovénie), ont signé conjointement une déclaration d'intention visant à donner naissance à ce programme « Européen Sky Shield ».

    Ce projet à l'initiative de Berlin va probablement permettre de considérablement renforcer les capacités de défense anti-aérienne et anti-missile en Europe de l'Est et du Nord.

    Selon le communiqué, l'initiative « vise à créer un système européen de défense aérienne et antimissile par l'acquisition commune d'équipements de défense par les pays européens, ce qui renforcera la défense aérienne et antimissile intégrée de l'OTAN ».

    Monsieur le Ministre est-il au courant de cette initiative ?

    Bien que cela relève du domaine fédéral, la Région wallonne est-elle concernée de près ou de loin, notamment vis-à-vis de ses entreprises telles que la FN Herstal et SONACA ?

    Nos entreprises wallonnes ont-elles un rôle à jouer dans les mois et années à venir vis-à-vis de ce projet de défense otanien ?
  • Réponse du 22/11/2022
    • de BORSUS Willy
    Le 13 octobre dernier, les Ministres de la Défense de 14 pays alliés de l’OTAN et de la Finlande se réunissaient à Bruxelles pour signer une lettre d’intention pour le développement d’une « initiative européenne de protection du ciel ». Menée par l’Allemagne, celle-ci vise à créer un système européen de défense aérienne et anti-missile grâce à l’acquisition commune d’équipement et de missiles de défense aérienne par les nations européennes.

    Je décèle à ce stade de grandes compatibilités potentielles entre cette initiative et certaines lignes, notamment en ce qui concerne la capacité de défense aérienne haute altitude, du Plan STAR approuvé en juin dernier par le Gouvernement fédéral et qui définit les futures lignes politiques du Département de la Défense et met l’accent sur le personnel et la déployabilité opérationnelle des Composantes. Des liens sont sans doute également à faire avec la capacité de combat aérien sur la base du F35.

    J’accueille cette initiative d’« European Sky Shield » de manière positive : d’une part, car elle devrait renforcer nos intérêts nationaux de sécurité, et d’autre part, car au vu de l’ampleur et de la diversité du programme potentiel, notre industrie, notamment des entreprises wallonnes qui sont déjà contributrices à différents programmes de l’OTAN ou de R&D de l’Union européenne, telles que Sonaca, Thales Belgium ou FN Herstal, peuvent raisonnablement envisager des retombées significatives en lien avec ce programme.

    Il importera, pour ce faire, que les autorités fédérales veillent à consulter ces industriels et les intègrent le plus rapidement possible dans les réflexions à mener dans ce cadre, afin que nos acteurs puissent, en amont, développer de manière coordonnée les compétences et outils nécessaires pour se positionner valablement sur les produits issus de ce programme. Le programme DIRS de la Défense nationale, mais aussi nos mécanismes wallons de financement de la R&D, pourront être activés à cet effet.

    Bien sûr, à ce stade, il s’agit d’une déclaration d’intention émanant d’une initiative multinationale européenne. De nombreuses étapes devront être franchies pour mener le projet à bien : établissement du besoin opérationnel au plan européen et national, développement du/des système(s) de surveillance, de traitement de l’information, de communication, d’interception…

    Par conséquent, l’horizon pour que des opportunités réelles et concrètes se développent pour notre industrie s’exprime en années.