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Les bandes de circulation réservées au co-voiturage

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 187 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 26/10/2022
    • de LIRADELFO Julien
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Des bandes de covoiturage équipées et ouvertes aux usagers tant vers Luxembourg que vers Bruxelles existent depuis mai 2019.

    Quelle est l'évaluation de leur impact de Monsieur le Ministre ?

    Combien de voitures en moins ? Combien de bouchons en moins et combien de pollution en moins grâce à ces bandes réservées ?

    D'autre part, compte-t-il développer d'autres installations du même type ?
    Si oui, où et avec quel calendrier ?
  • Réponse du 22/12/2022
    • de HENRY Philippe
    Les échanges relatifs aux bandes de covoiturage et au suivi de ce dispositif ont déjà l’objet de nombreuses attentions ces dernières années par mon Cabinet et l’Administration. Rien qu’en 2022, j’ai déjà pu m’exprimer à de nombreuses reprises sur ce sujet et je ne puis que conseiller à l’honorable membre et à toute personne intéressée de consulter les réponses fournies aux questions suivantes :
    - réponse du 17/01/2022 à la QE 285 de Mr. Matagne sur le suivi de la mise en œuvre de la bande de covoiturage vers Bruxelles ;
    - réponse du 03/03/2022 à la QE 361 de Mr. Evrard sur l’assouplissement des conditions d’utilisation de la bande de covoiturage entre Arlon et Sterpenich ;
    - réponse du 07/03/2022 à la QO de Mr. Mauroy sur le développement du covoiturage ;
    - réponse du 15/09/2022 à la QE 900 de Mr. Matagne sur l’état d’avancement du projet de covoiturage vers Bruxelles ;
    - réponse du 17/10/2022 à la QE 1086 de Mme Goffinet sur le développement des infrastructures de covoiturage en Wallonie ;

    Cela étant, il me faut réaffirmer que les solutions de partage de la voiture, dont le covoiturage fait partie intégrante, sont à promouvoir activement afin de rencontrer les objectifs de la vision FAST et de la Stratégie régionale de Mobilité à l’horizon 2030, à savoir une augmentation du taux de remplissage des véhicules à 1,8 personne par voiture et une diminution de la part modale de la voiture individuelle à 60 % de la demande de déplacements.

    Au cours des deux dernières années, il fut difficile de favoriser et de mettre en avant le covoiturage en raison de la crise sanitaire où le télétravail et la distanciation physique étaient de rigueur. Il est donc naturel que nous ayons constaté durant cette période une nette diminution du covoiturage, conjointement à la baisse globale de la demande de trafic.

    Les bandes de covoiturage évoquées par l’honorable membre n’offraient dès lors pas d’avantage dans une situation où la congestion automobile avait presque entièrement disparu sur les tronçons bénéficiant de cette infrastructure. Leur faible utilisation n’est donc pas surprenante et la période écoulée ne permet pas d’en faire une évaluation correcte.

    Nous sommes à présent dans un contexte bien différent et plus favorable, compte tenu également de l’augmentation des prix des carburants, pour remettre le covoiturage en avant comme alternative à l’autosolisme.

    Cependant, je rappelle que l’utilisation des bandes de covoiturage n’a d’intérêt qu’à partir du moment où elle induit un gain de temps substantiel à ses usagers, ce gain étant directement lié à la longueur du tronçon proposé dans les zones de congestion. Ceci explique pourquoi j’ai défendu une collaboration avec les territoires voisins, la Flandre et le Grand-Duché, afin d’encourager la continuité du dispositif au-delà des frontières régionales, aux endroits où la congestion est également marquée.

    Pour diverses raisons, liées aux perturbations potentielles du trafic des bus, à la difficulté du contrôle et à la sécurité des rampes d’accès, il s’avère que nos voisins ne sont pas favorables à prolonger les bandes de covoiturage sur leur territoire. Ceci est une situation héritée et je ne puis que regretter le choix de mon prédécesseur d’opter pour du covoiturage en bande d’arrêt d’urgence, quand de nombreuses expériences montrent l’intérêt de localiser le covoiturage sur la bande de gauche de l’autoroute.

    Malgré ce constat, ma volonté est de tenter d’optimiser au mieux l’utilisation de l’infrastructure réalisée. C’est la raison pour laquelle je porte depuis longtemps déjà l’idée d’un assouplissement des conditions d’accès à ces bandes de covoiturage. Mon intention est de permettre aux véhicules occupés par minimum 2 personnes (contre 3 actuellement) et aux motos d’y accéder, espérant par là augmenter leur attrait et donc leur utilisation.

    L’accès aux motos est autorisé par le Code de la route, moyennant le symbole de la moto sur le panneau de signalisation ou sur un panneau additionnel, symbole qui peut être répété sur la voirie. Ce n’est pas le cas par contre pour le passage à 2 personnes. Le SPF Mobilité et Transports est en train de rédiger un projet d’arrêté royal en ce sens. Le projet de texte relevant du gouvernement fédéral doit être soumis au Conseil d’État et à l’avis officiel des régions avant adoption et signature royale. Le timing dépendra donc des éventuelles discussions sur ce projet au niveau fédéral.

    Dès que possible, nous espérons donc pouvoir favoriser l’utilisation des bandes de covoiturage existantes. En parallèle à cela, nous poursuivons nos efforts pour offrir davantage de parkings de covoiturage aux utilisateurs, soit via la création de nouveaux parkings, soit via la mutualisation de parkings existants lorsque c’est possible et intéressant.

    À l’heure actuelle, aucun autre projet de bandes de covoiturage n’est envisagé, car il sera essentiel de réaliser d’abord une évaluation sérieuse du dispositif, en mesurant l’effet des mesures prises dans un contexte plus favorable au covoiturage.

    Néanmoins, qu’il soit assuré que le covoiturage reste un moyen d’action prioritaire que nous nous efforcerons de faciliter et de promouvoir.