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L'extinction de l'éclairage public

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 195 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 26/10/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut faire des économies d'énergie. Quand ORES et ses homologues ont proposé d'éteindre l'éclairage public de minuit à 5 heures du matin, tout le monde semblait naturellement d'accord. Après mûre réflexion, certaines communes ont été confrontées à des limites techniques qui sont autant de freins avant d'accepter la proposition des GRD.

    La réalité n'est pas la même partout, et certainement pas quand on compare villes et milieux ruraux. Si je m'en réfère à un article dans la presse locale, le Bourgmestre de Tournai n'imagine pas rendre inopérant son réseau de caméra de vidéosurveillance parce qu'il ferait trop noir pour discerner quoi que ce soit. À Mouscron, on estime que les places publiques pourraient rester dans la lumière. À l'inverse, aucune objection dans de nombreuses entités rurales où les seuls points accidentogènes sont les nationales dépendant du SPW.

    Techniquement, c'est tout ou rien. Ce « tout ou rien » ne colle pas forcément aux frontières communales. Pour l'exemple, Leuze-en-Hainaut partage ses postes électriques avec Tournai, Antoing, Péruwelz, Ath et Frasnes-lez-Anvaing. Cela demande donc une négociation avec ses voisines. Pas facile tout ça !

    Dernier élément qui fait hésiter les communes, la déclaration du Ministre Christophe Collignon sur la responsabilité pénale des bourgmestres en cas d'incident ou d'accident dans le noir.

    Finalement, comment Monsieur le Ministre peut-il conseiller aujourd'hui les autorités locales à faire leur choix pour faire des économies à travers l'éclairage public ?

    Il faut convenir que ce n'est pas facile de peser le pour et le contre.

    À voir les difficultés de pouvoir choisir d'éclairer certains secteurs et pas d'autres ou de programmer l'extinction à des horaires différents suivant l'endroit, les installations des GRD ne montrent-elles pas une certaine vétusté ou en tout cas une inadéquation avec les besoins contemporains ? Ne faudrait-il pas investir là-dedans ?

    Les enjeux sont importants quand on voit les montants que les communes pourraient économiser en ces temps difficiles.
  • Réponse du 22/12/2022
    • de HENRY Philippe
    Je ne peux que rejoindre l’honorable membre sur les constats et les difficultés de la mise en œuvre d’une extinction pour les communes en fonction des frontières et de l’autonomie des uns et des autres.

    Je constate qu’un premier pas vers des économies d’énergies drastiques a été fait par la décision de remplacer les anciens éclairages sodium par du LED. Cela fera gagner aux communes presque 50 % de leur consommation annuelle.

    Malheureusement, la crise énergétique dans le contexte politique actuel montre que cet effort n’est pas suffisant et qu’il faut aller chercher au plus loin l’optimisation de l’éclairage pour minimiser la facture énergétique.

    Si je devais donc conseiller les GRD et les communes, ce serait de penser une rénovation comme l’ont fait la SOFICO et le SPW en permettant une télégestion au point lumineux (et pas seulement à la cabine d’alimentation) ainsi que l’utilisation de détection de présence pour avoir un service d’éclairage offert « à la demande ».

    Avec cette stratégie, l’économie énergétique sur le réseau routier structurant de la Région sera de plus de 75 %. Cette optimisation permet d’adapter l’intensité lumineuse, de moduler l’éclairage de manière chirurgicale, et d’offrir un éclairage « à la demande » dans les entrées et sorties d’autoroute.

    En poussant à l’extrême les possibilités de ces investissements technologiques, et moyennant une concertation préalable avec les pouvoirs locaux, il serait même imaginable d’avoir un éclairage différencié en termes d’intensité ou d’horaire entre les cœurs des villes et les villages, un éclairage prenant en compte des particularités sécuritaires comme les ronds-points ou les passages piétons, ce qui serait rassurant pour les bourgmestres par rapport à leur responsabilité.

    De même qu’un éclairage spécifique les 24 et 31 décembre ou à l’occasion des Wallos, Ducasse, Doudou, Carnavals, 14 aout, 21 juillet … pourrait être programmé.