Le renforcement de la sécurité des routes nationales en Province de Luxembourg
- Session : 2022-2023
- Année : 2022
- N° : 208 (2022-2023) 1
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Question écrite du 31/10/2022
- de GOFFINET Anne-Catherine
- à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
Pour chacune des nationales, Vias a établi le taux de gravité des accidents, à savoir le nombre de tué par moyenne de 1 000 sinistres corporels sur la période 2012-2021. Les conclusions de cette étude Vias sont donc préoccupantes pour la Province de Luxembourg.
Les nationales qui ont les moins bons résultats sont toutes des routes très rurales, isolées, bordées d'arbres avec de très longues lignes droites. Elles peuvent être entrecoupées de carrefours dangereux, avec beaucoup d'obstacles, comme des arbres par exemple. L'accident est donc directement plus grave lorsqu'il se produit.
L'un des facteurs expliquant également ce taux de gravité des accidents sur ces routes serait la confiance des conducteurs empruntant ces routes.
De nouvelles mesures visant à améliorer la sécurité de ces 4 nationales seront-elles mises en œuvre prochainement par le Gouvernement wallon ?
En collaboration avec la Ministre en charge de la Sécurité routière, quelles sont les mesures envisagées et prévues dans ce but (signalisation, aménagements, etc.) ?
Réponse du 22/12/2022
- de HENRY Philippe
D’un point de vue absolu, il faut aussi souligner que les trois routes évoquées sont parmi les plus longues de la Province et que le chiffre de 7,6 tués par an sur la N40 doit concerner tout son tronçon d’Arlon à Mons (177 km pour 75 km en Province de Luxembourg).
À noter enfin que le « Rapport statistique 2022. Accidents de la route 2021 » de Vias du 30 septembre dernier note une diminution de 11 % des accidents corporels, de 45 % des décédés 30 jours, de 16 % des blessés et de 38 % de la gravité des accidents pour la Province de Luxembourg par rapport à l’année précédente. Ces chiffres sont tous supérieurs aux pourcentages moyens constatés pour la Région wallonne (respectivement de 8 %, 36 %, 10 % et 31 %).
Le mauvais classement de la Province sur base de l’indice de gravité (nombre de décédés 30 jours divisé par le nombre d’accidents corporels x 1 000) n’est toutefois pas étonnant et est mis en exergue par la presse tous les ans à même époque.
En fait, la Province semble dangereuse, car les automobilistes utilisent très souvent leur voiture, à cause d'une densité de population faible et d’une offre de transports en commun moins développée. D'autres facteurs accentuent les dangers. On y parcourt entre autres des distances plus grandes qu'ailleurs et comme les routes sont peu fréquentées, certains ont tendance à rouler trop vite. Il y a également les conditions météo plus marquées.
Il est à noter aussi que ces chiffres bruts ne tiennent nullement compte des circonstances des accidents : vitesse inadaptée, consommation d’alcool ou de drogue, utilisation du téléphone portable, conditions climatiques, état du véhicule, suicide… ou réels problèmes d’infrastructures. Vias, dans son rapport, ne fait qu’évoquer la gravité des accidents plus élevée sur les routes rurales hors agglomération ou qu’une vitesse plus élevée est associée à une gravité plus élevée (sic)…
Je contacterai cependant ma collègue en charge de la sécurité routière pour évaluer si certains aménagements ponctuels doivent être envisagés sur ces routes, tout en sachant que l’éducation, la prévention et la répression pourront également à terme diminuer le nombre d’accidents graves en Province de Luxembourg.