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Le bilan du projet LIFE BNIP et la poursuite des actions concernant les busards

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 121 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 31/10/2022
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Dans le cadre du Life BNIP (Belgian Nature Integrated Project), les busards (cendré, des roseaux et Saint-Martin) font partie des espèces ciblées par ce projet, car elles sont à l'annexe 1 de la Directive Oiseaux et donc reprises dans les espèces « Natura 2000 ». Une des actions durant le projet était la recherche des nids en Wallonie par un ornithologue de Natagora.

    C'est une action essentielle, car les busards font leur nid dans les cultures ou les prairies qui risquent d'être détruites lors des récoltes. Trouver les nids permet de les protéger le temps que les jeunes s'émancipent. C'est un travail de longue haleine qu'il est important de pérenniser.

    Le projet étant clôturé, la rédaction d'un plan d'action doit avoir lieu afin de planifier les actions à mettre en œuvre dès 2023.

    Quel est le bilan du projet Life BNIP ?

    Le plan d'action pour 2023 est-il d'ores et déjà acté ?
    Dans l'affirmative, quelles sont ses priorités ?

    L'action de recherche des nids de busards va-t-elle continuer ?
  • Réponse du 05/01/2023
    • de TELLIER Céline
    La protection des busards est en effet essentielle, et je me réjouis des actions concrètes du projet LIFE-BNIP pour préserver ces animaux.

    Dans le cadre de ce projet, deux ornithologues de Natagora ont activement recherché les nids des trois espèces de busards en Wallonie (le busard cendré, le busard Saint-Martin et le busard des roseaux). Cette mission précieuse nécessite énormément d’efforts, et semble fort heureusement porter ses fruits. Quand c’est nécessaire, les nids sont protégés de la moissonneuse par des actions conjointes de Natagora et du DNF.

    Le LIFE-BNIP a également financé des actions de communication pilotées par Natagriwal. Cette sensibilisation s’adressait aux acteurs concernés, en vue de la mise en place de mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) dans les plaines agricoles identifiées comme importantes pour les busards. Les MAEC sont en effet très judicieuses pour augmenter les ressources alimentaires disponibles pour ces animaux, et donc le succès de leur reproduction.

    Les résultats des recherches de nids sont déjà connus et peuvent être résumés comme suit :
    - la bonne surprise de ces deux dernières années est la découverte d’une petite population (minimum 23 territoires) de busard Saint-Martin, lesquels occupent les plaines agricoles pour se nourrir et les bois pour installer leur nid. Ce résultat est remarquable dans le contexte d'une population européenne en déclin ;
    - on compte très peu de cas de nidification du busard cendré observés en Wallonie : deux territoires par an depuis 2019. Lorsque c'est nécessaire, les nids sont protégés. Malgré cela, la nidification échoue parfois, comme ce fut le cas ces deux dernières années ;
    - on note une très légère augmentation du nombre de tentatives de nidification chez le busard des roseaux : 28 tentatives en 2019, 25 en 2020, 32 en 2021 et 33 cette année. Environ la moitié des busards des roseaux s'installent dans des roselières, généralement en zone protégée, et l'autre moitié dans des cultures ou des prairies. Entre 3 et 6 nids par an sont protégés par le DNF et par Natagora, en bonne collaboration avec l'agriculteur. Le succès reproducteur reste assez faible pour d'autres raisons que l’absence de protection (manque de ressources alimentaires, prédation ou dérangement des nichées).

    Les priorités d'action établies dans le plan d'action pour la préservation des busards pour la période post 2022 sont les suivantes :
    - poursuivre la recherche des nidifications en zone agricole ;
    - augmenter le nombre de MAEC dans les zones occupées par les busards et tendre vers une amélioration générale de la biodiversité en zone agricole ;
    - surveiller le braconnage et les cas de tirs ou d'empoissonnements des busards;
    - préserver les autres milieux occupés par les busards : roselières, clairières forestières et lisières.

    La mise en œuvre de ce plan d’action se fera au-delà de la fin du LIFE BNIP, dans le cadre de l’after-LIFE, vraisemblablement via un marché public.