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Les menaces de la grippe aviaire sur les réserves naturelles

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 122 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 31/10/2022
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La grippe aviaire semble malheureusement faire son grand retour.

    D'un côté, la réserve naturelle du Haut-Geer a été dès le 13 octobre fermée au public pour une durée indéterminée, suite à la confirmation de la découverte d'un foyer de ladite grippe.

    D'un autre côté, l'ASCA confirmait le lundi 17 octobre qu'un foyer de grippe aviaire H5 hautement pathogène avait été constaté chez un marchand d'oiseaux à Theux.

    La volaille est-elle la seule espèce touchée ou est-ce également le cas d'autres animaux ?

    La mise sur pied d'une cellule spécifique de crise au niveau wallon est-elle d'actualité ?

    Quelles actions l'administration de Madame la Ministre va-t-elle entreprendre afin de lutter et donc de contrer cette propagation ?

    Le 15 novembre 2021, le Ministre fédéral de l'Agriculture, sur avis de l'AFSCA, avait décidé de renforcer les mesures de prévention et de surveillance de la grippe aviaire en Belgique.

    A-t-elle eu un retour quant à ce renforcement et a-t-elle été concertée récemment quant à de nouvelles mesures conjointes ?

    Cette année est considérée comme « exceptionnelle au niveau épidémiologique », la sonnette d'alarme est-elle à tirer pour la faune sauvage ?
  • Réponse du 05/01/2023
    • de TELLIER Céline
    Les foyers de grippe aviaire entraînent malheureusement des mortalités parmi l’avifaune sauvage, comme cela a pu être constaté à Clavier par exemple. Des oiseaux de différentes espèces ont été retrouvés morts, notamment des hérons, des cygnes et plus d’une douzaine de rapaces.

    L’avifaune en général est affectée par l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) H5 qui circule depuis 2021 en Europe. Durant la saison épidémique 2021-2022, 5 300 détections du virus d’IAHP ont été rapportées dans les populations de volailles, d'oiseaux captifs et sauvages.

    L’ampleur des détections suggère que le virus IAHP H5 serait devenu endémique (c’est-à-dire constamment présent) dans les populations d'oiseaux sauvages en Belgique et en Europe. Ceci implique que le risque sanitaire pour les volailles et l’avifaune reste présent toute l'année, alors qu’il était principalement hivernal auparavant.

    De plus, les voies de migration des oiseaux sauvages sont également fortement contaminées. Les conditions climatiques d’automne sont plus favorables à la survie du virus dans l’environnement, ce qui accroît encore le risque de transmission.

    Ces derniers mois, des infections ont également été observées chez les mammifères en Europe, comme les phoques, les renards, les visons en captivité, mais également les ratons laveurs aux États-Unis. Le risque zoonotique, c’est-à-dire la transmission à l’homme, reste faible actuellement.

    Le "Règlement européen sur la santé animale", complété par l’acte délégué 2020/687, établit des règles en matière de surveillance, de contrôle et d'éradication de la grippe aviaire. Pour l’avifaune sauvage, une surveillance renforcée de la grippe aviaire est organisée par les autorités wallonnes (SPW-ARNE - Département de la nature et des forêts et Département de l'étude du milieu naturel et agricole), en collaboration avec le réseau des bagueurs de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique et le Service de la santé et des pathologies de la faune sauvage de l’Université de Liège sous convention avec le SPW.

    De plus, une « task force grippe aviaire » réunissant les représentants des ministres concernés, les autorités wallonnes (SPW-ARNE) et fédérales (AFSCA), ainsi que des experts vétérinaires (ULiège), a été constituée en septembre 2022, et s’est réunie plusieurs fois pour gérer deux foyers importants de grippe aviaire à Clavier en septembre 2022 et à Frasnes-les-Anvaing en octobre 2022.

    Depuis le 5 octobre 2022, l’AFSCA a notifié l’obligation de confinement des volailles dans toutes les exploitations avicoles enregistrées. En avifaune sauvage, les actions de surveillance accrue permettent de détecter rapidement une suspicion de foyer. Si un foyer est détecté, des mesures d’élimination des carcasses d’oiseaux sont mises en place, en prenant des mesures de biosécurité appropriée. Ceci permet de diminuer la charge virale présente dans l’environnement. De plus, si cela est jugé approprié, des mesures de restrictions d’activités sont également mises en place pour diminuer le risque de propagation du virus et ainsi protéger l’avifaune.