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Le bois mort en forêt wallonne

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 123 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 31/10/2022
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le bois mort et les arbres d'intérêt biologique (AIB : arbre à cavité et/ou de grande dimension) sont des indicateurs facilement mesurables de l'état écologique des forêts et de la biodiversité forestière. Un quart des espèces fongiques et forestières dépendent du bois mort et des micro-habitats.

    En 2014, l'état de l'environnement wallon montrait que le volume de bois mort de nos forêts n'était que de 10m3 en moyenne par ha. Alors qu'il en faudrait 30m3 minimum pour favoriser les espèces spécialisées des forêts. Certaines espèces ont même besoin d'au moins 100 m3. Nous étions donc loin du compte.

    Pour les AIB, il en faudrait minimum trois par hectare, et de différents types pour assurer la diversité des micro-habitats. Or l'objectif fixé par le code forestier est très bas et n'est que de 1AIB pour 2 hectares.

    Malgré ces indicateurs encore faibles, quand on parcourt les catalogues des ventes des lots de bois en forêts publiques, on se rend compte que du bois mort et de gros arbres qui pourraient être laissés comme AIB sont compris dans les lots proposés à la vente. Ce sont des hêtres de grande dimension et champignonnés, chêne et feuillus divers déracinés, etc.

    Madame la Ministre dispose-t-elle de chiffres actualisés du volume de bois morts en forêt wallonne ?

    Est-ce que ces arbres ont encore une valeur économique de sorte qu'ils doivent être vendus ?

    Certains ne pourraient-ils pas être laissés sur place pour atteindre les objectifs fixés par la circulaire biodiversité ?

    Concernant la vente de frênes, ne pourrait-on pas conserver ces frênes qui sont sains afin de garder des individus résistants à la maladie ?

    Une analyse des catalogues et un travail de terrain afin d'évaluer si les arbres pointés ont un réel intérêt économique ou s'il conviendrait davantage de les laisser dans nos forêts sont-ils prévus ?
  • Réponse du 14/12/2022
    • de TELLIER Céline
    L’intérêt et la nécessité de conserver du bois mort en forêt, sur pied ou couché, sont bien intégrés par les agents du Département de la Nature et des Forêts (DNF).

    Les derniers chiffres de l’Inventaire permanent des ressources forestières de Wallonie évaluent le volume de bois mort en forêt à 11,2 m3 à l’hectare en moyenne. Ce volume est plus élevé dans les peuplements feuillus (12,7 m3 à l’hectare en moyenne) que dans les peuplements résineux (9,2 m3 à l’hectare). L’impact potentiel de l’invasion de scolytes n’est pas encore pris en compte dans les chiffres de l’Inventaire. Mon administration confirme la tendance à l’augmentation progressive du volume total de mois mort en forêt.

    Si certains arbres potentiellement intéressants apparaissent, dans certains catalogues, cela peut s’expliquer essentiellement par deux raisons. D’une part, une valeur financière importante de certains bois et, d’autre part, un risque pour la sécurité des personnes qui nécessite une coupe.

    En ce qui concerne la vente des frênes, les agents du DNF ont effectivement reçu l’instruction de veiller à repérer les individus présentant une résistance apparente à la chalarose afin d’assurer la reproduction de tels individus.

    Le travail d’analyse et de terrain est effectué au quotidien par les agents du DNF, sensibles à l’intérêt et à la nécessité de maintenir du bois mort en forêt.