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Le partage des récoltes

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 130 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 04/11/2022
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La pratique du glanage existe, sous différentes formes, depuis le Moyen Âge, si elle était tombée un peu en désuétude au cours de ces dernières décennies, on assiste depuis ces dernières années à un retour en force de cette pratique.

    Si, dans un premier temps, ce retour en grâce a été motivé par une volonté de réduire les pertes alimentaires et donc le gaspillage, on constate aujourd'hui, également, que certains citoyens y recourent en raison du contexte économique difficile et de l'augmentation des prix dans la grande distribution.

    On constate également cette évolution auprès des agriculteurs qui permettent ces opérations. À l'origine, il s'agissait de permettre le ramassage des légumes que les machines n'avaient pas pu récolter ou encore que la grande distribution ne veuille parce que qualifiés « hors calibre ». Aujourd'hui, il s'agit, également, d'un choix économique en raison d'un rendement à l'hectare insuffisant en raison des conditions climatiques et de l'augmentation des coûts de l'énergie.

    En concertation avec la collègue de Monsieur le Ministre en charge de l'alimentation durable, quelles sont les initiatives mises en œuvre pour ce domaine ?

    Une collaboration à long terme entre les agriculteurs et les acteurs locaux, je pense notamment aux ceintures alimentaires, peut-elle être envisagée ? Dans ce cadre, Monsieur le Ministre envisage-t-il la mise en place d'un mécanisme de rémunération qui permettrait aux agriculteurs de rentrer dans leurs frais ?

    À son initiative ou avec son accord, une réflexion sur ce phénomène est-elle menée au sein des acteurs du secteur, je pense notamment au collège des producteurs ?

    Comment entend-il participer à l'encadrement de ce phénomène pour qu'il demeure une collaboration entre producteurs et citoyens ?
  • Réponse du 28/11/2022
    • de BORSUS Willy
    Les GAL (groupe d’actions locales) jouent le rôle de facilitateurs et tissent les liens entre plusieurs communes (semi-)rurales pour mener à bien des projets intégrés et multisectoriels notamment sur le thème du glanage. Aujourd’hui, 20 GAL sont présents en Wallonie.

    Actuellement, plusieurs GAL encadrent la pratique du glanage solidaire et actionnent leurs réseaux d’acteurs.

    Le Gouvernement souhaite poursuivre la mise en œuvre de ce type d’action. C’est pourquoi, le 29 septembre dernier, un appel à candidatures a été lancé afin de créer de nouveaux GAL ou de pérenniser les GAL déjà existants.

    Dans le cadre du plan REGAL visant à réduire de 30 % les pertes et gaspillages d'ici 2025, une série d’actions de réduction des pertes alimentaire ont été confiées à l’ASBL Socopro qui coordonne la Cellule Manger Demain et le Collège des Producteurs, et ce en collaboration avec la Direction de la qualité du SPW et le Cabinet de ma collègue, Mme Céline Tellier.

    Ces actions ont été clôturées en avril 2022 et ont notamment permis de travailler sur le cadrage du glanage solidaire. Concrètement, un modèle de charte de glanage a été établi et testé afin de permettre de rassurer les agriculteurs face à leurs craintes concernant le glanage et ses dérives possibles, tels que le maraudage, la revente dans des circuits commerciaux concurrentiels, ou la pratique non-sécurisée (venir dangereusement près du tracteur). Une fois validée par les deux parties, la charte permet de prévoir les conditions d’un glanage respectueux des activités agricoles et des producteurs. Cette charte a pour but de constituer un support aux relations entre les producteurs et les 30 plateformes de distribution et plus de 1 400 associations qui organisent à des degrés divers la récolte et la distribution de denrées alimentaires pour les plus démunis.

    Comme nous aurons pu le lire dans la presse, sur les réseaux sociaux, mais aussi l’observer de visu dans les campagnes, la pratique s’essaime lors de cet automne, sous l’impulsion des GAL et une demande croissante liée à la crise. Les retours à ce jour sont positifs. Il est important que cela se poursuivre dans le cadre d’accords avec les producteurs concernés. Les producteurs y voient un moyen de diminuer leurs pertes alimentaires en favorisant la solidarité et en donnant de la visibilité à leurs activités. L’encadrement via une charte permet de les rassurer et, de fait, de populariser la pratique. Pour les associations et le citoyen, c’est une belle opportunité d’avoir accès gratuitement à des produits frais et de saison tout en contribuant à la lutte contre le gaspillage.

    Du fait de ces équilibres, la monétarisation du glanage ne semble pas opportune.