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Les recommandations du Conseil supérieur de la Santé (CSS) en matière de lutte contre l'obésité infantile

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 96 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 04/11/2022
    • de DURENNE Véronique
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Mi-octobre, le Conseil supérieur de la Santé (CSS) tirait la sonnette d'alarme : nos enfants s'alimentent de plus en plus mal et le niveau d'obésité dans la population infantile est préoccupant.

    En effet, en Belgique, environ 1 enfant en bas âge sur 4, 1 enfant sur 6 et 1 adolescent sur 9 sont en surpoids. Un tiers de leur apport énergétique quotidien provient d'aliments ultra-transformés. Selon les experts du CSS, cela n'est pas surprenant étant donné la fréquence à laquelle les enfants sont ciblés par des campagnes de promotion d'aliments et de boissons malsains.

    Face à cette situation, le CSS appelle à un meilleur encadrement du marketing et de la publicité autour des boissons sucrées et des aliments trop gras ou trop sucrés. Il estime que l'encadrement de ces publicités est largement insuffisant en Belgique et prie les autorités d'intervenir à tous les niveaux (européen, fédéral, régional et local), en introduisant des règlementations plus strictes qui protègent les enfants jusqu'à 18 ans contre la publicité et le marketing d'aliments malsains.

    Au niveau de la Wallonie, quelles sont les politiques de prévention mises en œuvre afin de lutter contre l'obésité infantile ?

    Des actions spécifiques, coordonnées avec la FWB et complémentaires aux subventions données dans le cadre du WAPPS sont-elles menées ?

    La campagne de prévention Covid 2021 de Madame la Ministre intégrait la promotion de l'activité physique. Ce volet est-il encore actif et diffusé ?
  • Réponse du 01/12/2022
    • de MORREALE Christie
    L'obésité est ce que l'on appelle une maladie chronique multifactorielle qui réduit l’espérance de vie, due à l'interaction entre des facteurs prédisposants propres à la personne, dont génétiques, et des conditions environnementales particulières comme une mauvaise alimentation ou une insuffisance d'activité.

    Accéder à une meilleure compréhension des causes et des mécanismes biologiques conduisant à l’obésité est aujourd’hui un des plus grands enjeux de la recherche. Comme toutes les maladies chroniques, l’obésité devient plus difficilement réversible lorsqu’elle est installée depuis plusieurs années. Par conséquent, prévenir son développement est primordial afin d’enrayer l’épidémie mondiale.

    L’obésité est une maladie influencée notamment par les récentes évolutions des modes de vie et résulte d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques. Ce déséquilibre aboutit à une accumulation des réserves stockées dans le tissu graisseux, entraînant elles-mêmes de nombreuses complications. Les changements alimentaires et une sédentarité accrue jouent un rôle incontestable dans l’émergence récente de l’obésité.

    Face à une entité clinique si hétérogène, une prise en charge globale et personnalisée des patients par des professionnels de la santé, prenant en compte les complications associées à leur obésité ainsi que les dimensions comportementales et environnementales, est nécessaire.

    Une activité physique régulière et une perte de poids sont indiquées chez tous les patients obèses. Le patient doit être accompagné pendant plusieurs années par une équipe pluridisciplinaire : éducation et prise en charge diététique, réhabilitation à l’activité physique, soutien psychologique ou encore thérapie cognitive et comportementale en cas de troubles du comportement alimentaire.

    En Région wallonne, la programmation adoptée le 1er septembre par le Gouvernement wallon met en œuvre le Plan de promotion de la santé et prévention (Plan WAPPS) et fixe les priorités de santé dans ce domaine. Dans ses axes prioritaires, cet outil reprend la promotion des modes de vie sains en se concentrant notamment sur l’alimentation, l’activité physique et la lutte contre la sédentarité. Durant le confinement, nous avons réalisé une campagne vidéo incitant à bouger davantage. La promotion de l’activité physique fait maintenant partie des priorités fixées par la programmation et s’installe de manière pérenne dans le champ de la santé en Région wallonne.

    L’obésité et surtout le surpoids commencent bien souvent avant l’âge adulte. En effet, la prévention de l’excès de poids doit être présente dès le plus jeune âge. Une étude américaine montre que l’environnement social de l’école est un facteur clé dans la prévention de l’obésité infantile (Ortega Hinojosa, A. M., MacLeod, K. E., Balmes, J. & Jerrett, M. (2018). Influence of school environments on childhood obesity in California. Environmental Research, 166, 100 107. https://doi.org/10.1016/j.envres.2018.04.022). Les enfants passent plus d’un tiers de leur temps à l’école.

    Les actions de prévention mise en œuvre auprès du public âgé de moins de 18 ans revêtent de la compétence de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), dont l’organisme de référence est l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE).

    Cependant, il est prévu que le comité de pilotage du Plan WAPPS invite un représentant de la Fédération Wallonie-Bruxelles afin que les actions de la Région wallonne et de la FWB soient concertées.

    Pour avoir un réel impact sur les modes de vie et la santé de l’enfant, il est indispensable d’avoir une action concertée avec tous les niveaux de pouvoir et leurs administrations.