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La prévention face à la hausse des maladies sexuellement transmissibles

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 100 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 04/11/2022
    • de SOBRY Rachel
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Mis à part le VIH, les maladies sexuellement transmissibles sont en hausse partout en Europe et principalement chez les moins de 30 ans. Si le nombre de dépistages augmente, il n'est pas la seule explication à la tendance actuelle. L'infectiologue Leila Belhir estime que la population, et en particulier les jeunes, est trop peu informée quant à ces maladies.

    Bien sûr, l'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle s'effectue principalement dans les écoles, mais, que ce soit chez les jeunes et chez les majeurs, le manque d'informations à ce sujet est dénoncé par certains spécialistes. S'il ne faut pas alarmer la société puisque, rappelons-le, l'immense majorité des MST se soignent, il convient de l'informer efficacement afin que chacun puisse prendre les précautions nécessaires et effectuer les éventuelles démarches utiles en cas de doute.

    Alors que le Gouvernement entend renforcer la prévention de la santé et qu'il s'est engagé à mener une politique concertée avec les autres niveaux de pouvoir en la matière, mes questions, sont les suivantes.

    Comment sensibiliser davantage la population aux maladies sexuellement transmissibles ?

    Madame la Ministre prend-elle des mesures afin de mieux informer les citoyens quant à la transmission, à la dangerosité et aux éventuels traitements de ces maladies ? Lesquelles ?

    Comment mieux promouvoir le dépistage ?

    S’est-elle entretenue avec la Ministre de l'Éducation en vue d'une communication concertée sur le sujet ?
  • Réponse du 01/12/2022
    • de MORREALE Christie
    Les politiques de promotion de la santé et de prévention ont montré leur importance en termes de santé publique. C’est pourquoi, ce 1er septembre 2022, la Wallonie s’est dotée d’une programmation mettant en œuvre le Plan Prévention et Promotion de la santé (Plan WAPPS). Cet outil fixe les priorités et est un véritable fil conducteur pour les opérateurs en promotion de la santé œuvrant en Région wallonne.

    Parmi les axes prioritaires repris dans cet outil, l’axe 4 se concentre sur la prévention des maladies infectieuses y compris les maladies sexuellement transmissibles. Il ne s’agit pas uniquement de mettre en avant le dépistage, mais également de se focaliser sur l’accès à l’information, la lutte contre les inégalités sociales de santé, la prise en compte des spécificités de genre et la lutte contre les discriminations.

    Dans ce cadre, il s’agit de soutenir l’Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS). Le développement de l’EVRAS favorise la diminution des maladies sexuellement transmissibles par l’information apportée sur le sujet ainsi que sur les moyens de se protéger et de se soigner. Les centres de planning familial ont pour centre d’intérêts les missions EVRAS. En effet, l’article 187 du CWASS mentionne que : « Les centres de planning familial ont pour missions :
    1. L’information, la sensibilisation et l'éducation en matière de vie affective, relationnelle et sexuelle ;
    2. La promotion de la contraception et l'amélioration de son accessibilité ;
    3. La prévention des grossesses non souhaitées et l'accès à l'avortement visé à l'article 350 du Code pénal. L'accès à l'avortement implique que tout centre de planning soit procède à l'avortement, soit oriente, voire accompagne, la personne qui souhaite en bénéficier, vers un centre de planning qui y procède si son personnel ou les médecins y attachés ne veulent pas y procéder. Aucune demande ou détresse ne peut rester sans réponse dans le chef d'un centre de planning ;
    4. La prévention et le dépistage des infections sexuellement transmissibles ;
    5. L’aide et l'accompagnement des personnes en lien avec leur vie affective, relationnelle et sexuelle ;
    6. La prévention des violences exercées au sein des couples et, le cas échéant, leur prise en charge sans préjudice des compétences des organismes intervenant en la matière ;
    7. L’information au public sur les notions de droit familial ;
    8. L’organisation des animations liées aux missions définies ci-avant ;
    9. L’information et la sensibilisation des professionnels en lien avec la vie affective, relationnelle et sexuelle ».

    Ces missions s’entendent à l’égard de l’ensemble de la population. De plus, l’AViQ suit le subventionnement des stratégies concertées EVRAS et les actions de beaucoup d’autres opérateurs qui font de la prévention et du dépistage (ex : EXaequo, SidaSol, Collectif santé Mons-Borinage, …).

    En outre, le Plan de relance de la Wallonie prévoit un budget pour « Renforcer les animations EVRAS via les Centres de Planning familial wallons ».

    Actuellement, un accord de coopération est en phase de finalisation entre mon Cabinet et les différents cabinets concernés de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la COCOF à propos de la généralisation de l’EVRAS.

    Enfin, un financement est accordé au site Love Attitude développé par les fédérations de centres de planning familial. Ce site répertorie des outils et des informations spécifiques sur les IST et les dépistages à l’adresse http://www.loveattitude.be/ist-vih/, et reprend les activités des centres de planning ou acteurs spécialisés. Il publie également des vidéos explicatives au travers desquelles tout un chacun peut trouver des informations, en toute discrétion et dans l’anonymat avant d’effectuer les démarches ad hoc.

    Dès lors, la Wallonie adopte une approche globale de santé publique. Ces multiples stratégies participent à la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles et améliorent le niveau de littératie en santé des concitoyens permettant l’accès au dépistage.