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La stratégie wallonne de restauration et de promotion du petit patrimoine wallon

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 71 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 04/11/2022
    • de ANTOINE André
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Voici près de 30 ans, le Ministre Lienard lançait fort opportunément un programme inédit de restauration et de promotion du petit patrimoine populaire wallon en y associant largement des collectifs de citoyens.

    Il est vrai que notre région regorge de petits éléments historiques qui agrémentent notre cadre de vie et constituent des points d'intérêt et repères.

    L'Agence wallonne du patrimoine gère chaque année une enveloppe de 600 000 euros pour la rénovation et la mise en valeur du petit patrimoine populaire à égalité 300 000 euros à destination du secteur public et 300 000 euros pour le secteur privé parmi lesquels des particuliers.

    En 2019, le prédécesseur de Madame la Ministre, René Colin, a lancé une opération pilote de recensement. Il envisageait alors de cibler 25 communes. Finalement, 113 ont répondu à l'appel. 76 ont été sélectionnées et 63 ont pu effectuer leur recensement. Ce sont près de 25 000 éléments qui ont été identifiés. 3 années plus tard, quelle évaluation Madame la Ministre tire-t-elle de cette formidable campagne de mobilisation autour du petit patrimoine ?

    Quels crédits ont été octroyés à travers les 5 provinces et sur quels thèmes ?

    En mobilisant des citoyens et associations volontaires autour d'une bourse de 7 500 euros, la Région peut obtenir des résultats insoupçonnés ! Compte-t-elle relancer une campagne similaire pour compléter et parachever le recensement initié en 2019 ?

    Par ailleurs, va-t-elle identifier l'une ou l'autre thématique prioritaire pour illustrer la richesse de notre patrimoine locale ? Si oui, lesquels ?

    Envisage-t-elle de lancer une journée wallonne du petit patrimoine populaire avec une couverture médiatique de circonstance ?

    À travers le Plan de relance, elle a obtenu des moyens exceptionnels pour le patrimoine, à quelles finalités seront-ils affectés et pour quels objectifs en y intégrant ou pas le petit patrimoine populaire ?
  • Réponse du 29/11/2022
    • de DE BUE Valérie
    Il est exact que, localement, ce type de patrimoine rencontre beaucoup de succès et que, chaque année, des citoyens, des ASBL ou des communes se mobilisent pour sauver de petits éléments qui, sans cela, disparaîtraient certainement. Le budget qui y est consacré n’est pas négligeable et permet de soutenir de nombreuses petites opérations, aussi ciblées qu’efficaces.

    En ce qui concerne l’opération de recensement du petit patrimoine wallon, il constitue effectivement le résultat d’un appel à projets lancé en 2019 par mon prédécesseur. Ce qui devait être un projet-pilote sur 25 communes s’est mué à la hâte en une action beaucoup plus large avec une participation effective de 67 communes à travers la Wallonie. Si le succès de l’opération et le nombre trop peu régulé de participants ont rendu le suivi administratif de ceux-ci plus lourd et un encadrement de qualité quasi impossible, l’on peut néanmoins déjà en consulter une partie du résultat sur le site internet du SPW-TLPE (https://lampspw.wallonie.be/dgo4/petit-patrimoine-recensement). Les informations communiquées par les communes ont permis de disposer de plus de 27 000 fiches et 60 000 photos, de quoi documenter des éléments souvent méconnus du patrimoine local et de lancer une dynamique de conscientisation et de sensibilisation de la population à la préservation de ces témoins des us et coutumes du passé présents dans leur commune.

    En ce qui concerne l’évaluation de l’opération, l’AWaP m’est revenue avec un bilan mitigé et une demande de ne pas renouveler l’opération dans les mêmes conditions. Elle relève que les résultats des recensements n’ont pas été vérifiés et validés par ses services, et qu’il convient de les considérer comme une opération de sensibilisation et non un réel inventaire. Je précise que, néanmoins, la consultation du site internet permet de visualiser les résultats sur une carte ou de les trier par catégories, apportant ainsi des éléments de réponses aux interrogations de l’honorable membre.

    Je partage pour ma part son enthousiasme pour cette thématique. Le PPPW touche nombre de concitoyens et une dynamique s’est créée, en dehors de l’appel à projets. En effet, depuis la clôture de l’opération-pilote, d’autres municipalités ont commencé à recenser également leur petit patrimoine, en faisant appel à des associations qui œuvrent dans le patrimoine ou à des communes qui l’ont déjà réalisé. Quelques entités namuroises se sont également lancées dans l’aventure sous la houlette de la Province et de l’Université de Namur. Les données ainsi collectées pourront à terme, si toutes les conditions sont réunies dans leur chef, être injectées sur le site de l’AWaP. J’ai en effet fait part à l’AWaP de mon souhait de rendre évolutif le site internet consacré au petit patrimoine, afin que tant les communes ayant participé à l’opération pilote que celles qui ont réalisé leur recensement dans un second temps puissent mettre à disposition du public les informations récoltées.

    Le projet de Code du Patrimoine sur lequel je travaille avec mes équipes permettra le lancement d’appels à projets. Relancer un appel qui concernera spécifiquement le petit patrimoine populaire wallon sera toujours possible, mais je souhaite avant cela, vu le retour de mon administration, pouvoir créer des outils qui accompagneront mieux les éventuels candidats à la réalisation d’un recensement de ce type. Je pense par exemple à une exposition itinérante ou une publication en ligne qui pourraient fournir du contenu spécifique et introduire une méthodologie adaptée. À ce jour, et malgré mes demandes réitérées, mon Administration ne m’est pas encore revenue, ni avec une évaluation issue d’échanges critiques avec les participants à cette opération ni sur la mise en place de ces outils d’accompagnement plus que nécessaires.

    Pour ce qui concerne les moyens dégagés dans le Plan de relance, ils ne sont pas du tout orientés vers le petit patrimoine wallon. L’objectif de l’appel à projets “Biens à haute valeur patrimoniale” est plutôt d’avoir un effet levier sur des projets de plus grande envergure. Le seuil de qualification est de 1 million d’euros minimums de subvention, représentant au maximum 75 % du projet. On est donc loin du petit patrimoine populaire wallon, mais comme il le sait, le patrimoine a tellement de facettes qu’il faut pouvoir diversifier les types d’interventions.