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La demande exponentielle de logements publics de petite taille

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 89 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 04/11/2022
    • de EVRARD Yves
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    En 2000 déjà un rapport élaboré par le CPDT (Conférence permanente du Développement Territorial) consacrait un chapitre sur la sous-occupation des logements publics en Wallonie. Il indiquait déjà un accroissement du nombre d'isolés et de ménages monoparentaux avec comme corollaire une réorientation de la demande vers des logements de petite taille.

    Le même organisme confirme que dans son dernier rapport sur les chiffres clés du logement en Wallonie que la tendance se poursuit et que le besoin de création de petits logements est plus que nécessaire dans l'avenir.

    Plus récemment, lors d'une conférence à l'occasion du 100e anniversaire des SLSP de la Province de Liège, il a été indiqué qu'un logement public sur deux n'est pas correctement proportionné à la taille des ménages. Il s'agirait principalement d'une problématique de sous-occupation puisqu'un peu moins d'un logement public liégeois sur trois est sous-occupé et donc trop grand pour la taille du ménage.

    On le voit, la demande en logement de plus petite taille est en augmentation et le constat n'est pas neuf.

    Face à ces nouveaux éléments, Monsieur le Ministre va-t-il lancer une nouvelle stratégie en vue de proposer des logements publics plus adaptés à la demande ?

    Quelles initiatives a-t-il prises ou va-t-il prendre dans ce sens ?
  • Réponse du 15/12/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    La question de la sous-occupation des logements publics reste un enjeu important dans un contexte où l’action conjointe de la crise économique et des facteurs démographiques a tendance à fragiliser les ménages précaires dans leur accès à un logement décent.

    Comme l’honorable membre le mentionne, l’accroissement du nombre de personnes isolées et de ménages monoparentaux tend à augmenter et réorienter quantitativement la demande vers des logements de petite taille, alors qu’auparavant, le logement le plus demandé était le logement familial. En effet, à l’heure actuelle, plus de 40 % des ménages candidats locataires, environ 16 600 ménages, sont en attente d’un logement une chambre. Les ménages monoparentaux, quant à eux, représentent plus de 30 % des ménages candidats locataires.

    Cependant, les 100 000 logements créés au cours du temps et en fonction du contexte démographique de l’époque restent essentiels pour rencontrer une partie non négligeable de la demande actuelle. Dès lors, je veille également à maintenir ces logements existants notamment en assurant leur rénovation et en évitant de les déconstruire ou de les vendre.

    Actuellement, plusieurs dispositions réglementaires tendent à limiter le phénomène de sous-occupation. D’une part, le dispositif du surloyer sur les chambres excédentaires qui permet de réguler, petit à petit, l’équilibre sur l’occupation de logements proportionnés, et d’autre part, celui des possibilités de mutations. Cependant, vu la conjoncture économique liée à la crise énergétique actuelle, il ne me paraît pas opportun de revoir ces montants à la hausse afin d’obtenir davantage de logements proportionnés. Cela ne ferait qu’accroître la précarité des ménages en Wallonie.

    Par ailleurs, il est important de souligner que la sous-occupation des logements est en diminution. En effet, un recul de plus de 12 % est à constater sur ces 10 dernières années.

    Le Gouvernement a également tenu à prendre en considération la difficulté que peut constituer un déracinement pour des personnes âgées ou porteuses d’un handicap. En effet, l’une des prérogatives de cette injonction à la mobilité est également de considérer les ressources de l’ancrage social pour les locataires des sociétés de logement de service public.

    Malgré toutes ces difficultés, les SLSP continuent à améliorer l’équilibre entre les ménages et les logements les mieux adaptés à leur occupation.

    D’autre part, j’œuvre également pour que la structure de l’offre et du parc soit adaptée à la demande globale et à ce que les ménages ne doivent pas consentir un surcoût non supportable financièrement par l’occupation d’un logement « trop grand » en raison d’un déficit quantitatif de logements proportionnés à leur composition de ménage.

    Pour ce faire, les divers programmes en cours d’élaboration et de mise en œuvre ont été élaborés en axant notamment un des objectifs sur le développement de logements de 1 et 2 chambres, destinés particulièrement aux personnes âgées ainsi qu’aux familles monoparentales.

    Il n’en demeure pas moins que c’est au fur et à mesure des programmes de création de logements que l’on pourra agir pour rééquilibrer progressivement le parc locatif public wallon selon les besoins, en constante évolution, des ménages actuels.