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L'impact sur la biodiversité de l'utilisation croissante des terres dans le développement de l'éolien

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 136 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 04/11/2022
    • de JANSSEN Nicolas
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le rapport du WWF nous rappelle que l'état de la biodiversité est préoccupant.

    Une des principales causes de la dégradation des systèmes terrestres sont les changements dans l'utilisation des terres. Or, on constate une utilisation croissante de la terre pour le développement de l'éolien, en Wallonie. A l'heure du constat d'une perte importante de la biodiversité, l'impact, sur l'avifaune et les chiroptères, de l'utilisation croissante des terres gagnerait à être mieux intégré dans les études préalables. L'importance de l'énergie renouvelable n'est plus à démontrer, mais une gestion des impacts sur la biodiversité à hauteur de l'enjeu mériterait d'être prise en compte.

    Les actions en cours ne seront pas suffisantes pour enrayer le déclin de la biodiversité tel que décrit dans le dernier rapport du WWF.

    Quelles actions complémentaires sont prévues pour limiter l'impact sur la biodiversité de l'utilisation croissante de terres dans le développement de l'éolien?

    Ce point fait-il partie de vos priorités ? Lorsque le permis d'environnement est délivré, l'impact sur la biodiversité est étudié. Ne devrait-il pas l'être de manière plus approfondie ?

    Ne serait-il pas pertinent d'y intégrer les programmes de protection de la biodiversité, notamment ceux visant les espèces reprises sur les listes rouges de l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), déjà en cours ou antérieurs au projet?

    En effet, concernant la conservation des espèces, les compensations octroyées, si elles ne visent pas à protéger les espèces menacées elles-mêmes, ne permettront pas d'enrayer leur déclin. Il s'agit donc d'agir sur les espèces identifiées comme en danger. Ce point est-il pris en compte comme point d'attention ? Enfin, la mise en place d'un cadre intégrant la composante biodiversité est-il prévu ?
  • Réponse du 11/01/2023
    • de TELLIER Céline
    Le développement de l’énergie éolienne, notamment dans les plaines agricoles, n’est pas sans conséquence sur les populations des oiseaux inféodées à ce type de milieu. Les effets des éoliennes sur l’avifaune sont de plusieurs types : collision (mortalité d’individus), perte directe d’habitats (destruction de haies ou autres éléments) et effarouchement, menant également à une perte d’habitats pour l’espèce impactée.

    Sur notre territoire, ces effets s’ajoutent à la pression déjà subie par de nombreuses espèces, inhérente à l’intensification agricole qui conduit à la réduction des ressources alimentaires pour les oiseaux nicheurs et hivernants ainsi qu’à la perte de l’habitat utile durant l’une ou l’autre phase de leur cycle biologique. Cette pression entraîne un déclin important de la plupart des espèces liées à ces milieux.

    Depuis l’installation des premières éoliennes en Wallonie, le SPW-ARNE (DNF et DEMNA) est attentif à l’impact du développement de l’énergie éolienne sur la biodiversité et en particulier sur les oiseaux et les chauves-souris. La publication en 2012 d’une note méthodologique pour la prise en compte de la biodiversité dans les projets éoliens ainsi que ses actualisations successives, encadrent les évaluations d’impact et permettent aux autorités de s’assurer que l’impact sur la biodiversité des projets éoliens est correctement pris en compte.

    Pour compenser ou réduire ces impacts, les développeurs de projets sont tenus de mettre en place des aménagements spécifiques répondant à des cahiers des charges précis élaborés par le SPW-ARNE en partenariat avec divers experts. Ces aménagements visent les espèces sensibles au développement éolien, en particulier celles dont l’état de conservation est défavorable en Wallonie, telles par exemple les busards. Ils sont définis pour chaque parc en fonction des espèces potentiellement impactées.

    Les espèces les plus menacées font donc l’objet d’une attention particulière proportionnelle au risque d’impact généré par les parcs éoliens. Il s’agit cependant, de mesures destinées à atténuer, voire si nécessaire à compenser les impacts d’un projet, mais qui à elles seules ne suffisent pas à améliorer la situation des espèces menacées et qui doivent être complétée par des mesures de restauration de l’habitat.