/

La préparation à la COP15 sur la biodiversité

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 140 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 04/11/2022
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Du 7 au 19 décembre 2022 prochain, les gouvernements du monde entier se réuniront à Montréal pour définir leurs objectifs de protection de la biodiversité.

    En effet, malgré des efforts en cours, la biodiversité se détériore rapidement à travers le monde. Environ 1 million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction, estiment les scientifiques de l'IPBES, dont les travaux servent de base aux négociations. Il s'agit ni plus ni moins de la 6e extinction de masse, et nous en sommes responsables.

    Ce mercredi 25 octobre, 330 multinationales membres de la coalition Business for Nature ont publié une lettre ouverte aux dirigeants, à l'approche des négociations de la conférence. La lettre ouverte demande que les entreprises soient contraintes d'évaluer et de rendre public l'impact de leurs activités sur la nature, comme l'industrie doit le faire concernant l'impact climatique.

    C'est une initiative qui semble a priori aller dans le bon sens. Même si bien sûr la seule publication de données n'est pas suffisante, la définition de seuils à respecter est aussi nécessaire.

    Quels sont les enjeux et les objectifs diplomatiques que Madame la Ministre se fixe dans le cadre de cette COP15 ?

    Comment les négocie-t-elle avec ses homologues du Fédéral et des régions pour porter une voix cohérente à Montréal ?

    Comment appréhende-t-elle cet appel des multinationales ? Quelle position les États entendent-ils défendre à côté de cette initiative privée ?

    Quelle action a-t-elle décidé de mener à la COP15 ? Comment s'y prépare-t-elle ?
  • Réponse du 15/12/2022
    • de TELLIER Céline
    L’enjeux diplomatique de la COP15 de la convention Biodiversité sera de parvenir à un ensemble équilibré construit autour :
    1/ du cadre mondial ambitieux pour la biodiversité (« global biodiversity framework abrégé en « GBF ») ;
    2/ des instruments de mise en œuvre et de rapportage, y compris un cadre de suivi et des indicateurs ;
    3/ d’un mécanisme relatif au partage des bénéfices découlant des informations sur les séquences numériques digitalisées des ressources génétiques (DSI) et ;
    4/ d’une décision sur la mobilisation des ressources (financières et autres) qui reflète l’ambition du cadre mondial (RM).

    L’adoption et le niveau d’ambition de ces quatre lots sont interdépendants.

    En ce qui concerne la lettre ouverte des 330 multinationales membres de la coalition Business for Nature, j’accueille favorablement l’appel qui y est lancé. À cet effet, je soutiendrai une cible demandant aux gouvernements de prendre des mesures pour les entreprises et institutions financières afin d’évaluer et de rapporter leurs dépendances et impacts sur la biodiversité notamment à niveau des chaines d’approvisionnement et de valeur. Je demanderai également de prendre des mesures pour les entreprises et institutions financières pour éviter leurs impacts négatifs sur la biodiversité, augmenter leurs impacts positifs, réduire leurs risques liés à la biodiversité et encourager l’économie circulaire.

    La Wallonie et la Belgique soutiennent un niveau d’ambition très élevé pour le futur cadre mondial pour la biodiversité et mettent l’accent sur l’urgence d’agir. Toutes les entités et le Fédéral sont en accord pour que le cadre mondial permette une augmentation de la surface de la planète favorable à la biodiversité, que ce soit par des mesures de protection, de restauration ou d’utilisation durable, et que ce soit pour les écosystèmes naturels, semi-naturels, les écosystèmes productifs, extractifs ou urbains. Il doit stimuler l’action de tous et promouvoir l’intégration de la biodiversité dans les secteurs et prendre des mesures pour tous les facteurs de perte de biodiversité. À cet effet, nous soutenons activement une protection de 30 % des terres et de 30 % des océans (tout en préservant pleinement les droits des communautés indigènes), mais plus important encore, une gestion durable de la biodiversité sur les 70 % de la planète restant.

    La position belge relative à la 15e conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique et au cadre mondial pour la biodiversité pour l’après 2020 est préparée selon les mécanismes de coordination prévus par le groupe biodiversité du CCPIE. La Wallonie y participe activement.