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Le "mouvement d'humeur" des chauffeurs du TEC Charleroi

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 233 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 08/11/2022
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Le réseau du TEC Charleroi a été une nouvelle fois perturbé en raison d'un "mouvement d'humeur" des chauffeurs qui protestaient contre la hausse des prix de l'énergie et du coût de la vie en général. La grève a duré entre le jeudi 20 octobre et le mercredi 26 octobre 2022.

    Les chauffeurs ont également tenté de rallier les agents de Bpost ainsi que les travailleurs de Tibi, l'intercommunale de gestion intégrée des déchets de Charleroi, en vain. Cependant, l'action des chauffeurs du TEC a tout de même perturbé les services de ces deux organismes.

    Le 26 octobre 2022, les chauffeurs ont décidé de passer la main aux syndicats, qui n'étaient jusqu'ici pas impliqués dans ce mouvement d'humeur.

    Ces grèves à répétition au sein du TEC Charleroi mettent profondément à mal la crédibilité du service et mettent en difficulté de nombreux navetteurs.

    En tant que Ministre de la Mobilité, quels sont les engagements de Monsieur le Ministre afin de garantir, pour l'ensemble des navetteurs, les services du TEC Charleroi ?
  • Réponse du 09/11/2022
    • de HENRY Philippe
    Je déplore tout comme l’honorable membre cette grève, d’autant qu’elle a eu lieu avec des revendications qui dépassent largement le cadre de travail au sein du TEC.

    En effet, le 20 octobre, une journée d’actions a été organisée par la FGTB et la CSC contre la hausse des prix de l’énergie.

    Dès le vendredi 21 octobre, des travailleurs ont décidé de poursuivre seuls la grève, sans aucune revendication à l’égard de leur employeur, ce mouvement de grève n’étant alors cautionné par aucune organisation syndicale.

    L’action avait pour but, selon ses initiateurs, de « défendre le pouvoir d’achat ». Malheureusement, ceux-ci ont empêché un certain nombre de personnes de travailler, car ne pouvant se déplacer : leur pouvoir d’achat n’y a certainement pas gagné.

    Quelques conducteurs ont pris l’initiative de bloquer l’accès des trois dépôts situés à Jumet, Montignies-Sur-Sambre (dépôt Genson) et Anderlues.

    Pratiquement, les grévistes ont bloqué l’accès des dépôts avec des bus, ce qui a eu pour conséquence l’impossibilité pour les chauffeurs qui souhaitaient travailler de sortir de ceux-ci.

    Il s’agissait donc en effet d’un « mouvement d’humeur » ; aucune revendication n’était adressée à la Direction du TEC Charleroi.

    Les organisations syndicales ont clairement été dépassées par ce « mouvement d’humeur » évoquant la défense du pouvoir d’achat des travailleurs.

    Dès que les organisations syndicales ont pu reprendre la main, le 26 octobre, un dialogue a enfin pu avoir lieu avec la Direction de Charleroi et dès ce jour-là, le service a pu reprendre.

    Tout ceci est d’autant plus dommageable que les tensions à répétition que nous connaissons au TEC Charleroi sont en train de s’apaiser : un seul mouvement de grève concernant des revendications internes a eu lieu à Charleroi durant l’année 2022.

    En effet, la Direction de Charleroi a, durant l’année 2022, installé les bases d’un dialogue social durable dans le respect de l’écosystème « travailleurs, clients, entreprise » pour pérenniser une relation constructive.

    Une « feuille de route dialogue social 2022 » a ainsi été élaborée. Elle a été partagée et construite en partenariat avec les organisations syndicales.

    Cette démarche, accompagnée par le LENTIC, laboratoire de l’ULG, porte quoiqu’il en soit ses fruits.

    J’espère que les quelques frondeurs qui mettent malheureusement à mal la crédibilité du TEC Charleroi remettront rapidement en question leur façon de combattre l’injustice sociale dont ils se disent victimes.