L’acquisition d’un nouveau terrain à La Louvière par Google pour son éventuel nouveau centre de données
- Session : 2022-2023
- Année : 2022
- N° : 154 (2022-2023) 1
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Question écrite du 17/11/2022
- de CRUCKE Jean-Luc
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
D'ailleurs, le vendredi 21 octobre 2022, Google a confirmé de nouveaux investissements en terres wallonnes, « en vue de la construction d'un éventuel centre de données ». L'entreprise américain a jeté son dévolu sur 36 hectares (ha) à Écaussinnes, dans le zoning de Feluy près de La Louvière. Ceci arrive après une annonce assez similaire il y a un an sur le site de l'Ecopole de Farciennes où 53 ha ont été acquis.
IDEA, l'agence de développement territorial locale, s'est engagée à assurer l'aménagement du terrain une fois que Google souhaitera l'exploiter. Les terrains en un seul tenant et d'une telle taille sont devenus de plus en plus rares en Wallonie, selon les dires de l'IDEA.
Cependant, malgré les milliards dépensés, de telles infrastructures ne génèrent que peu d'emplois. À ce jour, Google avance collaborer avec 400 travailleurs. Google atteste néanmoins, selon un récent rapport de Copenhagen Econonomics, que « ses investissements dans la construction et l'exploitation des centres de données entre 2007 et 2020 ont permis de créer en moyenne 2 800 emplois locaux par an, et ont contribué à hauteur de 2,7 milliards d'euros au PIB belge ».
Monsieur le Ministre est-il au courant de cette nouvelle acquisition de terrain par Google ?
Par rapport à la multiplication des centres de données en Wallonie, quelle est sa position ?
Sachant que ce sont des consommateurs considérables d'énergie, devrions-nous réviser le cadre régulatoire concernant leurs consommations ?
Ne serait-il pas pertinent de leur imposer une compensation ou une certaine sobriété ?
D'autres grands groupes technologiques ont-ils acheté des terrains en terres wallonnes dans le même but ?
Réponse du 09/12/2022
- de BORSUS Willy
Quant aux emplois indirects et aux emplois induits, et il est raisonnable d’estimer qu’ils ont augmenté dans une proportion similaire.
L’entreprise californienne a décidé en 2007 d’implanter son premier data center « hyperscale » européen en région montoise. Elle a fait l’acquisition d’un terrain de grande taille et s’est engagée à développer ses activités par phases. Le site montois est désormais proche de la saturation, et Google entend poursuivre en Wallonie.
Afin de répondre aux besoins exponentiels du marché et de poursuivre son expansion, Google s’est récemment positionné pour la création d’un second data center de très grande capacité sur le site de l’Ecopôle de Farciennes et maintenant dans le parc d’activités économiques de Feluy-Ecaussinnes.
La multinationale américaine est amenée dans les années à venir à poursuivre son développement tant en termes d’activités concrètes (nouvelles phases et nouveaux investissements) que d’intelligence environnementale (notamment en R&D, pour l’amélioration continue de l’efficacité énergétique des serveurs).
L’AWEx considère ces investissements comme importants et structurants, avec des retombées concrètes comme la création d’emplois directs et indirects, la valorisation du foncier, la contribution au développement d’une expertise régionale dans la transformation digitale, la création de nouvelles filières d’apprentissage et le positionnement et la renommée de la Wallonie dans le secteur digital
L’AWEx n’a par ailleurs pas été contactée par d’autres grands groupes technologiques en vue d’acheter un autre terrain de grande superficie.
Il existe néanmoins différents acteurs sur la carte des data centers en Wallonie ; certains sont wallons. Les principaux sont Engie à Gembloux, le data center opéré par IBM à Bastogne, NRB à Herstal, Belgium DC à Villers-le-Bouillet (joint-venture entre NRB et ETIX) et Wallonie Data Center à Villers-le-Bouillet.
Au niveau écologique, Google indique investir dans des moyens pour limiter son empreinte écologique par différentes initiatives :
- faible consommation d’énergie : Saint-Ghislain a été dès le début le premier data center à fonctionner sans réfrigération. L’entreprise pompe l’eau du canal industriel voisin et utilise un système avancé de refroidissement par évaporation ;
- en 2018, l’entreprise a investi 3 millions d'euros dans un parc de panneaux photovoltaïques.
Au niveau carbone, l’intégralité des activités Google repose à 100 % sur l’énergie renouvelable. Les besoins mondiaux, estimés à plus de 5,5 gigawatts, sont couverts soit par leur propre production soit par des achats massifs d’électricité verte.