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La popularisation des véhicules électriques et les complications relatives à leur production

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 263 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 18/11/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Les grandes marques européennes se sont essentiellement concentrées sur la fabrication de véhicules électriques de haut de gamme, délaissant le véhicule d'un marché abordable, afin d'augmenter leur marge !

    Un modèle sobre et accessible est aujourd'hui l'exception sur le marché européen.

    Même la France avec son bonus écologique à 7 000 euros pour les plus modestes n'y arrive pas !

    Comment Monsieur le Ministre aborde-t-il la problématique ?

    Quelles sont les initiatives prises pour permettre au citoyen lambda de faire le choix écologique le plus porteur en termes de mobilité, sans qu'il ne doive casser sa tirelire ?

    La difficulté suscitée n'est-elle pas celle qui devrait être résolue en priorité si on veut réellement électrifier la mobilité des véhicules ?

    Quelles sont sa stratégie et les actions entreprises ?

    Une étude du Réseau Action Climat a calculé que le coût d'un véhicule électrique s'élève à 4 210 euros par an en moyenne et estime que la situation risque de s'aggraver au cours des prochaines années !

    Néanmoins, le projet de réforme de la fiscalité automobile qu'il propose ne semble pas aller en faveur du développement du véhicule électrique. En effet, malgré un coefficient de motorisation plus favorable, les modèles ayant une puissance minimale de 86 kWh seront confrontés à une fiscalité plus lourde. Cela irait dans le contraire du sens de l'histoire puisque les véhicules électriques ont besoin d'une plus grande puissance.

    Est-il conscient de l'urgence de solutions si nous ne voulons pas rater le passage à l'acte ?

    Quid ? Réalise-t-il que son projet de réforme favoriserait l'achat de véhicules thermiques?
  • Réponse du 23/12/2022
    • de HENRY Philippe
    Vaste débat que celui de la popularisation des véhicules électriques. J’aimerais tempérer le constat qui, même si je le partage largement occulte le fait que si le virage est lent, ce n’est pas par le législateur, mais bien les constructeurs qui n’ont certainement pas fait le choix de la raison en s’attaquant aux segments les plus difficiles à électrifier en premier.

    J’estime donc assez difficile à accepter le principe qui voudrait qu’il appartienne à l’État de compenser des erreurs dans les choix opérés. Que la France, hyper-dépendante de son secteur automobile, n’y arrive que modérément avec son bonus écologique montre l’ampleur non pas du challenge, mais plutôt de l’inadéquation des choix réalisés.

    Je l’ai déjà dit, l’électromobilité est une nécessité à la transition, mais elle doit s’inscrire dans un choix raisonnable de mobilité. Le modèle même impose que ces véhicules devraient être idéalement petits et adaptés à de plus petits circuits. C’est hélas bien le contraire qu’on observe et je ne pense pas que l’État devrait prendre en charge de manière exagérée cette situation.

    Par contre, je le concède, il ne faut pas non plus le désavantager. Je suis bien conscient qu’il y avait probablement une dérive possible dans le modèle fiscal proposé sur les voitures électriques. Le modèle tendait à un effet de bord que nous avions relativement difficilement anticipé et qui favorisait plus les modèles hybrides rechargeables que des véhicules électriques purs. C’est un élément qu’il faudra corriger lors de la deuxième lecture des textes.