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La prévention de l’ostéoporose en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 129 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 18/11/2022
    • de SOBRY Rachel
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    En Belgique, 100 000 fractures sont recensées chaque année, soit une toutes les six minutes. Une grande partie d'entre elles se présentent chez des personnes souffrant d'ostéoporose dont 500 000 à 600 000 Belges seraient sujets, souvent sans le savoir. En effet, il s'agit d'une pathologie silencieuse et indolore qui n'est généralement décelée qu'au moment d'une fracture.

    Olivier Bruyère, Professeur d'épidémiologie clinique à l'Université de Liège et secrétaire générale du Belgian Bone Club estime que le déficit de traitement de l'ostéoporose atteint 66 %. Il est pourtant primordial de prévenir la fracture ostéoporotique, car dans la moitié des cas elle en entrainerait une seconde.

    Pour y remédier, deux solutions existent : le dépistage et la prévention. Les mesures préventives résident essentiellement en une alimentation adaptée et de l'activité physique. En ce qui concerne le dépistage, l'identification des personnes à risque peut s'effectuer aisément via un questionnaire disponible en ligne notamment sur le site web www.osteoporosenews.be.

    Étant donné les objectifs ambitieux de la Wallonie en termes de prévention et promotion de la santé, j'aimerais connaitre les mesures que prend Madame la Ministre en matière de prévention de l'ostéoporose ?

    Comment mieux informer les Wallons des risques et des moyens de dépistage ?

  • Réponse du 20/12/2022
    • de MORREALE Christie
    L’ostéoporose est caractérisée par une fragilité osseuse qui augmente le risque de fracture après une chute, risque qui augmente avec l’âge. Après 80 ans, le risque de fracture semble davantage corrélé à la fréquence des chutes qu’à la densité osseuse mesurée par ostéodensitométrie. Pour repérer les personnes âgées à risque de chute, la recherche d’antécédents et la réalisation des tests (notamment « time up and go » qui mesure le temps pour se lever d’une chaise, marcher sur 3 mètres, demi-tour et se rasseoir) physiques simples et standardisés sont utiles. La prévention des chutes chez les personnes âgées vivant à leur domicile repose sur l’aménagement de l’habitat, la correction d’éventuels troubles de la vision ou troubles du rythme cardiaque, le recours à des dispositifs et des exercices physiques réguliers qui ont une efficacité prouvée pour limiter les chutes avec traumatisme.

    Dans les établissements d’hébergement et d’accueil pour aînés, les professionnels de la santé portent leur attention sur cette fragilité de la personne âgée et bon nombre aménagent des parcours de prévention des chutes qui combinent des matériaux au sol de nature différente (caillou, gravier, pente douce, escalier, herbe…) pour travailler l’équilibre des résidents.

    En plus de l’âge, il existe une multiplicité d’autres facteurs de risque d’ostéoporose tels que le sexe, les modes de vie (le manque d’activité physique, le type d’alimentation, la consommation d’alcool…) ainsi que certaines maladies pouvant favoriser la venue d’ostéoporose.

    Depuis le 1er septembre 2022, la Région wallonne s’est dotée d’une programmation fixant de manière pérenne les priorités en promotion de la santé et prévention sur le territoire. Cet outil est la mise en œuvre du plan WAPPS et s’est construit en synergies avec d’autres plans notamment le plan wallon nutrition et bien être des ainés qui lutte contre la dénutrition des ainés. Cette dernière pathologie est particulièrement fréquente chez la personne âgée en MR/MRS aggravant ou favorisant la prévalence de l’ostéoporose.

    En outre, la programmation reprend, dans ses priorités, l’importance de la promotion des modes de vie sains (alimentation, activité physique, lutte contre la sédentarité et tabagisme). En effet, l’inactivité physique et les comportements sédentaires sont des facteurs de risque bien connus des maladies chroniques, tel que l’ostéoporose. De plus, l’axe 3 se concentre sur la prévention des maladies chroniques et l’axe 5 reprend la prévention des traumatismes et la promotion de la sécurité.

    Pour finir, le site infosanté.be permet de donner à tout un chacun l’accès à des informations de santé, en ce compris, sur l’ostéoporose. De plus, le projet 281 du plan de Relance, W.all.in.health, prévoit l’implémentation d’un système centralisé et digital donnant une vision en temps réel des actions menées ainsi que de la situation sanitaire. Cet outil comprendra 4 interfaces, dont une destinée aux professionnels de la santé et au grand public. Cette interface sera un réel répertoire des activités, des opérateurs en promotion de la santé et prévention, des événements, des campagnes, mais aussi des données de santé disponibles en Région wallonne.