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L'état du pont Capitte à La Louvière

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 287 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 21/11/2022
    • de HERMANT Antoine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Il y a des années que l'état du pont Capitte à La Louvière pose question. En avril dernier, un député posait à Monsieur le Ministre la question de l'état de ce pont. Il répondait qu'il y avait effectivement un problème et que la Ville de La Louvière, les Voies d'eau du Hainaut, l'Agence wallonne du patrimoine et le Service public wallon devaient se concerter afin de trouver une solution qui agrée tout le monde.

    En octobre dernier, soit 6 mois plus tard, la réponse est quasiment la même : « c'est ce travail qui est actuellement en cours ». Pourquoi n'a-t-il pas encore réuni toutes les parties afin de trouver une solution rapidement à ce pont ?

    Le pont Capitte à La Louvière est sur un axe très important de la ville, reliant des zones densément habitées. De plus, il s'agit d'un axe très fréquenté par les écoliers.

    Au vu de l'état du pont, de nombreux habitants nous interpellent sur la sécurité des véhicules qui le traversent, notamment pour les véhicules lourds comme les bus ou les véhicules de sécurité (pompiers, ambulances...). Pourquoi ne prend-il pas de mesure pour tous les véhicules lourds ?

    Il avance la date de 2025 pour une solution définitive à ce problème.

    Le SPW envisage dès lors de créer un nouveau pont temporaire selon le bourgmestre de la Ville. Pourquoi Monsieur le Ministre n’a-t-il pas envisagé de solution temporaire à l'emplacement du pont existant ?

    Pourquoi envisage-t-il de faire passer une circulation importante dans des zones qui ne sont pas prévues pour un tel trafic routier ?

    Pourquoi envisager une solution temporaire alors qu'une solution définitive doit être envisagée le plus rapidement possible ?
  • Réponse du 15/12/2022
    • de HENRY Philippe
    Comme l’honorable membre le mentionne, des dégradations structurelles liées à l’âge affectent le pont Capitte et nécessitent d’importants travaux. Des mesures de limitation du trafic lourd ont dû être prises et l’ouvrage fait l’objet d’un monitoring régulier par les services d’expertises du SPW MI pour garantir la sécurité des usagers.

    Depuis que ces constats ont été posés, les différents services du SPW MI collaborent étroitement tant avec la ville de La Louvière qu’avec l’AWAP pour étudier les différentes solutions possibles. Le délai nécessaire à ce travail s’explique par la nécessité de concilier différents enjeux contradictoires et particulièrement délicats à cet endroit.

    En effet, en vue de favoriser la mobilité partagée, la Ville de La Louvière exprime le souhait de permettre à la bande de bus en site propre déjà présente sur la chaussée Houtart (N535) d’être prolongée sur le pont, ce qui impose un ouvrage plus large. Elle souhaiterait aussi supprimer les rampes d’accès qui dévalorisent fortement le voisinage, ce qui conduirait à abaisser l’ouvrage et donc à le rendre mobile. L’AWAP et les services de l’urbanisme exigent pour leur part de se montrer très attentifs à la valeur architecturale de tout nouvel ouvrage. Il s’agit là d’une condition essentielle pour accepter le principe même d’un abandon du pont d’origine. En effet, si ce pont n’est pas classé en tant que tel, il est situé dans la zone de protection du site classé au Patrimoine mondial.

    De leur côté, les Voies d’Eau du Hainaut souhaitent que la navigation touristique puisse être maintenue et que le potentiel de développement de celle-ci ne soit pas affecté par l’éventuel conflit d’usage entre route et voie d’eau qui découlerait de la présence d’un ouvrage mobile.

    Enfin, toutes les parties s’accordent à dire que la solution retenue devra permettre de réduire le plus possible l’impact du chantier sur la circulation routière, la chaussée Houtart étant un des axes de pénétration majeurs pour la Ville de La Louvière.

    Il aura compris que trouver le compromis idéal entre ces différents intérêts n’est pas chose aisée. Cela nécessite à la fois une large concertation et des études techniques précises pour cadrer les différentes solutions et en mesurer les impacts.

    Un bureau d’étude a été désigné l’année passée ; il vérifie les différentes contraintes de dimensionnement ainsi que les différents choix technologiques possibles. Un autre bureau étudie pour sa part l’impact d’un pont mobile et du réaménagement du site sur la mobilité routière. Les premiers fruits de ce travail ont été présentés fin du premier trimestre par le SPW MI et les bureaux d’étude à la ville de La Louvière, au fonctionnaire délégué et à l’AWAP lors d’une réunion commune. Ceci a permis de confronter les points de vue et de donner des orientations claires aux équipes en charge du projet.

    La finalisation de l’étude est proche et le permis d’urbanisme sera déposée cette fin d’année.

    Sauf imprévu, les travaux de construction d’un nouveau pont devraient dès lors pouvoir être réalisés entre 2023 et 2025. D’ici là, la sécurité de l’ouvrage existant continuera bien sûr d’être attentivement surveillée.

    Des mesures de précaution supplémentaires ont été mises en place par le SPW MI ou sont en cours de déploiement actuellement : placement d’un portique dissuasif de chaque côté du pont sur la N535 (chaussée Houtart) pour renforcer le respect de la signalisation en place (limitation de tonnage), mise en place d’une structure de soutien complémentaire sous le pont, mise en place anticipative (car c’était prévu pour la phase travaux) d’un pont provisoire parallèle pour la reprise du trafic ; celui-ci devrait être opérationnel fin du premier trimestre 2023.

    En conclusion, tout est donc fait pour maintenir l’axe fonctionnel aussi longtemps que possible, et ce tout en garantissant la sécurité des usagers.

    Il n’existe pas de solution temporaire possible à l’emplacement du pont existant. Il est donc important de mettre en place, en collaboration avec la ville, un dispositif de déviation pour les usagers et riverains.