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Les implications en termes de sécurité routière du nouveau Plan Alcool en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 96 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 21/11/2022
    • de AGACHE Laurent
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Après les échecs de 2013 et 2016, le Gouvernement fédéral a trouvé un accord sur une nouvelle version d'un « Plan alcool » avec des objectifs ambitieux, comme diminuer de 20 % la surconsommation d'alcool d'ici 2028 ou encore réduire de 50 % la conduite sous influence.

    Pour atteindre ces objectifs, il est évoqué, entre autres, une restriction de vente d'alcool dans les distributeurs automatiques, ou dans les stations d'autoroutes, des restrictions au niveau de la publicité des boissons alcoolisées, un prix minimum par unité d'alcool, un meilleur accompagnement des personnes souffrant de problèmes liés à une consommation répétitive et abusive, et cetera.

    L'enjeu est évidemment capital en matière de santé publique. 15 % des Belges ont une consommation problématique d'alcool, et 7 % ont développé une dépendance. Chez les 20-39 ans, 13,5 % des décès sont dus à l'alcool.

    Cependant, pour que le plan soit national, il faut que les entités fédérées soient parties prenantes.

    Avec ses compétences en matière de sécurité routière, quels sont les objectifs de Madame la Ministre à travers ce Plan fédéral alcool pour la Wallonie ?

    Tel qu'il est actuellement envisagé, ce plan est-il suffisant, à ses yeux, pour répondre aux ambitions de la Wallonie en la matière ?

    Partage-t-elle les pistes concrètes de restriction à l'accès aux boissons alcoolisées, tel qu'il est envisagé par le Fédéral ?
  • Réponse du 20/12/2022
    • de DE BUE Valérie
    S’agissant du Plan Alcool présenté par le Gouvernement fédéral, celui-ci poursuit principalement des objectifs relatifs à la santé.

    Le Gouvernement fédéral veut effectivement, notamment, imposer une interdiction concernant l'alcool dans les magasins situés le long des autoroutes entre 22 heures et 7 heures du matin. Une interdiction totale existe déjà dans différents autres pays, comme les Pays-Bas. Le Plan alcool a inscrit dans ses objectifs spécifiques une baisse du nombre de victimes dues à l'alcool (qu’il s’agisse de la consommation propre ou de celle d'un tiers). Je ne peux que souscrire à ces objectifs.

    Ce plan devait être finalisé avec les entités fédérées à la mi-décembre, mais ce délai a été quelque peu reporté pour permettre la consultation des stakeholders jusque mi-janvier. Le plan sera soumis au Gouvernement wallon dans la foulée.

    Je peux en tout cas indiquer qu’à ce stade, l’AWSR n’a pas été associée à la réflexion et n’a pas été consultée quant à ce plan. Il en va de même pour ce qui me concerne. Nous ne manquerons pas d’y accorder toute l’attention qu’il mérite.

    En effet, réduire la consommation d’alcool et améliorer l’accompagnement des personnes souffrant de problèmes liés à une consommation répétitive et abusive d’alcool peut, sans aucun doute, également avoir un impact sur la sécurité routière.

    L’alcool reste en effet, l’une des causes majeures des accidents de la route en Belgique et en Wallonie (1 accident mortel sur 4 serait lié à l’alcool).

    Par ailleurs, on constate, particulièrement en Wallonie, que l’alcool est étroitement lié à notre vie sociale.

    Selon une récente étude de l’AWSR, alors qu’un quart des automobilistes wallons déclarent prendre parfois le volant après avoir consommé de l’alcool, la proportion augmente à près de 45 % pour ceux qui disent faire régulièrement la fête. Il est même, pour beaucoup de Wallons, impensable de ne pas consommer d’alcool lors d’un évènement festif. Près d’un tiers (30 %) des Wallons estiment en effet que ne pas boire d’alcool lors d’un évènement festif est mal perçu dans notre société. Cette perception est davantage présente chez les jeunes (18-34 ans) qui sont 40 % à le penser.

    Cela me permet de refaire le lien avec la campagne spécifique alcool menée actuellement en cette période de mondial, mais aussi avec le projet pilote d’installation de bornes éthylotests.

    D’un point de vue plus global, travailler pour éviter cette banalisation de la consommation d’alcool, particulièrement auprès du public jeune, est essentiel pour la sécurité routière.

    Lors de EGWSR 2020, il a clairement été exprimé tant par le citoyen que par le groupe de travail « conduite sous influence » de la nécessité de s’orienter vers une tolérance 0 en matière d’alcool. Il a alors été convenu de stimuler le « 0 préventif ».