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Le congrès des pouvoirs locaux et régionaux

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 121 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 22/11/2022
    • de LOMBA Eric
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Le congrès des pouvoirs locaux et régionaux issu du Conseil de l'Europe s'est tenu le 27 octobre 2022. Suite à la participation de l'Union des Villes et Communes de Wallonie, un rapport vient de paraître consacré aux discours de haines, aux fausses informations et à leurs implications sur l'exercice des élus locaux. Cela fait forcément écho à l'audition par le Parlement wallon en date du 3 mai 2022 de différents représentants locaux dans le cadre du « Blues des mandataires ». Or en ces temps d'incertitudes et de crises, il est primordial d'avoir des élus motivés, correctement outillés et formés pour affronter les moments difficiles que nous connaissons.

    Dans le rapport du congrès, on met en évidence l'augmentation et la diversification des fausses informations suite notamment à la pandémie de la Covid 19 et le contexte de guerre avec la Fédération de Russie. On y trouve également une série de recommandations pour aider les mandataires locaux (sensibilisation des acteurs, accompagnement sur l'utilisation des outils numérique, recours possible en cas de discours haineux, etc.).

    Je suis certain que Monsieur le Ministre a pu prendre connaissance de ce rapport et qu'il est également conscient de l'importance de cette problématique.

    Peut-il nous faire part de son analyse et des mesures qu'il serait pertinent de mettre en œuvre à l'échelle de la Wallonie ?

    Que pense-t-il de l'idée de la création d'un numéro d'urgence pour les mandataires locaux ?
  • Réponse du 15/12/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    Je remercie l’honorable membre pour cette question qui me permet de faire le point sur les mesures mises en place en vue de lutter contre les phénomènes cités : le blues des mandataires et les fake news.

    Concrètement, dans le cadre de mes compétences, ma vigilance porte sur cinq aspects fondamentaux.

    Premièrement, je suis attentif à ce qu’une offre de formation de qualité soit proposée aux agents locaux. La complexification des matières et des législations, ainsi que l’extension des compétences des services publics nécessitent d’avoir des agents locaux formés et informés tout au long de leur carrière. Le rôle de l’administration communale est déterminant dans ce débat, car s’il peut compter sur des services réactifs et de qualité, le bourgmestre se trouvera soulagé dans l’exercice de ses missions. À cet égard, le rôle des titulaires de grades légaux est fondamental.

    Deuxièmement, la législation organique wallonne offre des outils et des méthodes pour faciliter l’organisation au niveau local. Ainsi, la présidence du conseil communal peut être confiée à un autre membre que le bourgmestre. La mise en place obligatoire d’un programme stratégique transversal permet aussi à une majorité de structurer ses travaux à long terme, en définissant mieux le rôle de chacun et affirmant clairement les priorités.

    Troisièmement, au niveau régional, nous devons être attentifs à ce qu’un accompagnement adéquat soit proposé aux pouvoirs locaux pour la constitution des dossiers administratifs. Ainsi, mes administrations fonctionnelles ont intégré, dans leurs processus internes, le rôle de conseil et d’accompagnement, par exemple dans le cadre de l’exercice de la tutelle et des appels à projets.

    Quatrièmement, un travail est en cours, en concertation avec les ministres compétents, notamment au niveau fédéral, concernant le congé politique. L’objectif est d’identifier des solutions permettant aux bourgmestres d’assumer leurs missions lorsqu’ils sont confrontés à une situation d’urgence ayant pour conséquence de rendre indispensable une disponibilité totale et continue.

    Enfin, je ne prétends pas pouvoir identifier, de manière exhaustive, l’ensemble des problématiques de terrain. C’est pourquoi je suis toujours allé à la rencontre des élus : pendant la crise sanitaire, à l’occasion des inondations, durant la crise ukrainienne…

    Il est clair que les constats évoqués et la tension sont plus vifs dans les communes de moins de 12 000 habitants. Des ressources souvent limitées et un territoire parfois étendu complexifient l’exécution des missions et des services au citoyen. Dans ces communes, on ressent que les bourgmestres sont souvent plus esseulés encore que dans les plus grandes entités.

    Le 26 avril dernier, j’ai lancé l’opération #Ambitionscommunes.

    La volonté était d’ouvrir un dialogue avec ces communes qui recouvrent 70 % du territoire wallon et une population de près de 1 million d’habitants.

    Les bourgmestres de ces entités avaient besoin d’être entendus. C’est afin de proposer un service sur mesure que j’ai souhaité les rencontrer, pour débattre des difficultés concrètes, identifier collectivement les besoins principaux et définir les pistes de solutions les plus adéquates.

    Concrètement, la phase 1 de l’opération est terminée, elle m’a permis de rencontrer quelque 300 élus et agents locaux. Au terme de ces rencontres, nous avons identifié 3 thématiques prioritaires :
    - la gestion des ressources humaines ;
    - les appels à projets ;
    - la complexité administrative.

    Le 9 novembre dernier, nous avons lancé la phase 2 de l’opération qui permet de construire ensemble des pistes de solutions. Deux autres séances sont prévues ; le 28 novembre, pour les appels à projets et le 8 décembre, pour la complexité administrative.

    Complémentairement, et plus particulièrement, en matière de lutte contre le phénomène des fake news sur les réseaux sociaux, l’avant-projet de décret, adopté en 2e lecture le 27 octobre dernier par le Gouvernement wallon, prévoit une limitation de l’utilisation des réseaux sociaux dans le cadre de la propagande électorale. Plus généralement, l’organisation du scrutin local de 2024 fera l’objet d’un plan de communication dont les premiers contours sont déjà dessinés et intègrent certaines conclusions du Congrès européen des pouvoirs locaux comme la prévention et la lutte contre la désinformation.

    Que l’on parle de blues des mandataires ou de fake news, c’est notre démocratie qui est en jeu et j’y suis particulièrement attentif.