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L'utilisation de l'intelligence artificielle dans les aéroports wallons et son impact sur l'emploi

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 84 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 24/11/2022
    • de HARDY Maxime
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Récemment, le Secrétaire d'État à la Digitalisation faisait part de sa volonté de porter devant la Chambre un débat sur l'incidence que pourrait avoir l'utilisation des nouvelles technologies sur la vie privée des citoyens.

    Pour exemple, il évoquait l'utilisation de caméras intelligentes permettant de verbaliser des conducteurs qui téléphonent au volant, tout en faisant part de sa volonté de ne pas voir émerger un « Far West technologique », où l'intelligence artificielle serait utilisée de manière débridée pour contrôler les moindres faits et gestes des personnes.

    Il évoquait cependant certains cas dans lequel le recours aux nouvelles technologies devrait être autorisé, tels que l'utilisation de caméras intelligentes dans des sites sensibles comme les aéroports ou les sites nucléaires, ou encore le recours à la biométrie ou la reconnaissance faciale dans le cadre d'affaires criminelles, un attentat ou un accident de la route.

    S'agissant plus particulièrement des aéroports, outre l'impact sur la vie privée des citoyens, l'utilisation de l'intelligence soulève la question de son impact sur l'emploi. En effet, certains aéroports européens ont déjà recours aux nouvelles technologies pour assurer des missions comme le check-in ou les contrôles de sécurité via des sas automatisés. Cette digitalisation des processus de contrôle a ainsi pour effet non seulement de les déshumaniser, mais aussi, et surtout, de supprimer de nombreux emplois existants.

    Monsieur le Ministre peut-il me faire part de la position du Gouvernement quant à l'impact potentiel du recours à l'intelligence artificielle dans nos aéroports wallons sur ces emplois ?

    Quelles sont ses intentions pour l'avenir, compte tenu de la digitalisation toujours plus importante de certaines missions au sein des aéroports, comme cela se constate dans des pays voisins ?

    Quelle portée cela pourrait-il avoir sur l'avenir de travailleurs dans nos aéroports wallons et quelles mesures sont envisagées pour préserver ces emplois ?
  • Réponse du 20/12/2022
    • de DOLIMONT Adrien
    Les aéroports sont des lieux où les nouvelles technologies sont de plus en plus présentes.

    Elles se matérialisent notamment au travers de caméras intelligentes utilisées pour tenter d’identifier dans les meilleurs délais tout danger afin d’en limiter les risques d’occurrence.

    Mais elles sont également employées pour améliorer l’expérience « voyageur » des passagers ou l’efficacité des différents services devant se coordonner pour la bonne marche d’un site aéroportuaire.

    Ainsi, pour les passagers, conformément aux lignes directrices émises par l’Union européenne en matière de digitalisation et d’environnement, eu égard notamment aux nouvelles habitudes de tout un chacun, le recours aux applications implantées sur les smartphones se généralise. On peut donc s’attendre à voir s’accroitre le nombre de check-in numérique via une borne automatique.

    De même, la Police fédérale promeut le recours aux « e-gates » pour le contrôle des documents de circulation des passagers (passeports, visa, carte ID) en vue d’améliorer les flux de personnes, mais aussi d’optimiser ces contrôles.

    À l’aéroport de Liège, l’approche de digitalisation retenue vise principalement l’amélioration des processus au travers de meilleurs outils aux personnes concernées pour effectuer leurs missions de la manière la plus efficace possible.

    La digitalisation qui y est opérée vise aussi à fournir aux opérateurs et autorités, qui interviennent dans la gestion/contrôle des flux, les outils nécessaires et adéquats à l’amélioration des processus métiers existants.

    L’option de digitalisation de Liege Airport n’est pas fondée sur le développement d’applications employant l’intelligence artificielle (IA), mais bien sur le déploiement de solutions logicielles adéquates, ainsi que sur la gestion/partage des données, celles-ci pouvant améliorer la prise de décisions si elles sont mieux structurées et interprétées grâce à des modules de rapportage adéquats.

    Liege Airport n’écarte cependant pas la possibilité de futurs développements en lien avec l’IA.

    L’organisation du travail sera toujours impactée par la technologie, ce qui ne veut toutefois pas dire que la technologie va remplacer l’humain.

    Le personnel doit être formé pour s’adapter à l’évolution de sorte que son travail soit adéquatement valorisé. Au niveau de Liège, ceci est notamment une des tâches qui revient à un outil comme la « Liege Airport Academy ».

    En ce qui concerne l’aéroport de Charleroi, la digitalisation évoquée n’aura pas pour conséquence de supprimer des emplois.

    Il est probable que le remplacement progressif des check-in actuels par des systèmes électroniques limiterait le nombre de nouveaux emplois créés pour ce type de poste, mais on constate parallèlement la création de nouveaux emplois dans les domaines liés à la digitalisation et à l’informatique.