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Le système des voitures partagées en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 329 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 05/12/2022
    • de LEONARD Laurent
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La Région wallonne fait la part belle au système de voitures partagées dans le chapitre Mobilité de sa Déclaration de politique régionale (DPR). Elle estime qu'il est « essentiel de promouvoir les véhicules partagés pouvant représenter une réponse efficace et concrète pour diminuer l'empreinte environnementale des transports ».

    Le Gouvernement s'est engagé à développer un plan d'action en vue de multiplier les formes de mobilité partagée (covoiturage, voitures partagées, autopartage, taxis, etc.), via, notamment, des campagnes de promotion.

    Quelles actions concrètes ont été mises en place depuis le début de la législature en matière de promotion ?

    Y a-t-il eu des appels à projets pour développer et promouvoir des initiatives de véhicules partagés ? Quels ont été les résultats de ces appels ? Y en aura-t-il encore dans le futur ?

    Un des opérateurs de véhicules partagés les plus connus en Wallonie est l'entreprise Cambio. L'OTW détient 25 % de son capital. Des campagnes publicitaires sur les bus ont-elles déjà eu lieu ou pourraient-elles être envisagées ?

    À l'heure actuelle, les différentes stations Cambio restent situées à proximité des grands centres urbains.

    Monsieur le Ministre sait-il si l'entreprise compte investir les régions plus rurales ?

    Quelles solutions existent pour ces zones rurales en matière de voitures partagées ?
  • Réponse du 29/12/2022
    • de HENRY Philippe
    Le Gouvernement wallon, par les actions qui sont décrites dans le chapitre « Mobilité » de la Déclaration de politique régionale, entend soutenir toute une série d’actions en faveur de la mobilité partagée afin de réduire la part de la voiture individuelle dans la mobilité régionale. Il est utile de rappeler que cela englobe différentes solutions de mobilité partagée, complémentaires l’une à l’autre et à promouvoir en fonction des contextes locaux et des usages ciblés. Effectivement : covoiturage, voitures partagées, autopartage privé, taxi… sont autant de solutions qui contribuent au même objectif de diminution d’utilisation de la voiture individuelle. Elles peuvent s’implémenter de manière conjointe ou isolément, selon ce qui est le plus opportun.

    Le soutien régional au développement de ces solutions et leur promotion fait partie intégrante de la Convention-cadre que la Région a signée avec l’ASBL Mpact au début de l’année 2021, et ce, pour une durée de 4 ans. Pour rappel, les objectifs de cette subvention sont notamment les suivants :
    - développer des outils de sensibilisation, d’information et de formation afin d’accroitre la prise de conscience des enjeux du covoiturage et des autres formes de mutualisation de la voiture individuelle et faciliter son développement ;
    - mettre en place les outils facilitant le covoiturage, l’auto-partage et la mutualisation de la voiture individuelle en général, tant au niveau des entreprises, des collectivités locales, des organisateurs d’évènements que de la population
    - favoriser la complémentarité avec les autres modes de transport, modes doux et transports publics en particulier ;
    - développer les partenariats nécessaires à l’atteinte de ces objectifs avec les Centrales de Mobilité, les communes, les opérateurs de transport, les associations d’entreprises, et cetera ;
    - assurer la transition de l’outil Mobitwin vers l’outil choisi pour la Région et la Centrale régionale de Mobilité pour la gestion des chauffeurs bénévoles par les Centrales locales de Mobilité.

    Le programme d’actions de l’ASBL, défini en concertation avec l’administration et ré-évalué chaque année, est donc résolument tourné vers les différentes solutions de mobilité partagée : promotion du covoiturage via la plateforme Carpool, partage de véhicules via son service Cozywheels, promotion de ces pratiques au sein des entreprises avec des outils spécifiques, accompagnement de tous les acteurs sur les questions fiscales liées au covoiturage… En tant que partenaire de la Région sur ces questions, l’ASBL gère également la promotion de ces pratiques : newsletters, campagnes de communication, communiqués, réponse aux sollicitations de la presse d’information, réseaux sociaux et cetera.

    À titre d’exemple, citons parmi d’autres le projet porté par 12 communes du Sud de la Province de Luxembourg, et soutenu par la Région, et qui vise à développer sur leur territoire un système d’autostop solidaire et organisé, des lignes de covoiturage, et cetera. D’autres initiatives-pilotes liées à l’extension du réseau de voitures partagées et à l’intermodalité sont également en développement, notamment dans les zones rurales. Tous ces projets en cours ou à venir (covoiturage, voitures partagées, mutualisation de flotte de véhicules, auto-stop organisé…), sont autant d’initiatives qui participeront à une forme de mutualisation de la voiture et qui permettront de diminuer la part de l’autosolisme dans les déplacements générés depuis les zones rurales. Ces projets sont toutefois récents, et leur promotion sera réalisée au fil de leur développement. À ce jour, nous n’avons pas encore le recul nécessaire pour évaluer leur succès ni la possibilité de les pérenniser en zones rurales, mais nous veillons à mettre en place toutes les balises nécessaires qui permettront d’en faire des solutions durables de la mobilité partagée de demain.

    En ce qui concerne spécifiquement Cambio, le soutien régional à l’entreprise tient effectivement en une prise de participation à hauteur de 25 % de l’OTW. Des campagnes promotionnelles conjointes avec le TEC et Cambio sont mises en place chaque année depuis le début de leur collaboration. En 2019, 2 campagnes (printemps et automne) ont été déployées autour de leur coopération, dont l'utilisation commune de la carte Mobib. La campagne a été lancée avec une vidéo de 30 secondes diffusée sur les réseaux sociaux, le site internet et maisons TEC et complétée par un affichage sur les bus. Aucune campagne n'a été développée en 2020 en raison de la crise du Covid. En 2021, le projet fut relancé et une campagne collaborative fut organisée via différents canaux, y compris la diffusion via des affiches dans les bus et les maisons TEC. Cette année, le TEC et Cambio ont mis l'accent sur l'encouragement de la remise de sa plaque d'immatriculation.

    Se dispenser d'une voiture personnelle donne droit à un abonnement TEC gratuit et à l'affiliation auprès de Cambio. La communication de cette campagne s’est essentiellement concentrée sur les outils digitaux : site Cambio, mailing et réseaux sociaux.

    Cambio se concentre sur les grandes villes centrales de Wallonie. Le partage de voitures est un produit urbain typique par excellence, étant le dernier maillon de l'intermodalité. Le carsharing ne peut réussir que si les transports publics sont bien organisés et largement disponibles. Le succès dans les grandes villes wallonnes permet à Cambio d'élargir prudemment ses horizons. C'est pourquoi Cambio a récemment étendu son offre à un certain nombre de villes plus petites, à la demande et avec le soutien de la ville concernée. Cette année, par exemple, des voitures ont été placées à Neufchâteau et à Mouscron.

    Le service est proposé avec un système de cashback. Une contribution est demandée à la ville lors de l'installation des voitures. S'il s'avère, après une évaluation annuelle, que les utilisateurs de Cambio de la région utilisent suffisamment les voitures, la ville peut se faire rembourser la contribution initiale par Cambio. Cela incite la ville à informer ses citoyens sur le système Cambio et à les encourager à utiliser les voitures partagées Cambio. Nous tenons à souligner que Cambio Wallonie ne reçoit aucune autre forme de subvention et que, en tant que système de carsharing, il est pleinement rentable

    D’autres projets liés à la mobilité partagée sont également développés par la Région, notamment en ce qui concerne les infrastructures de covoiturage (nouveaux parkings, optimisation des parkings existants, mutualisation de parkings privés…). À ce titre, l’administration est d’ailleurs secondée par un bureau d’études externe dans le cadre d’un marché de services et de fournitures afin d’identifier les projets potentiels et de prioriser les investissements. De même, les membres de mon Cabinet et de l’administration rencontrent fréquemment les acteurs du secteur et participent à des projets conjoints avec d’autres niveaux de pouvoir (communes, régions voisines, projets européens…). La Région soutient donc résolument le développement de solutions de mobilité partagée afin d’étendre le réseau actuel, en ce compris dans les zones rurales.

    Pour terminer, je rappelle que le sujet de la mobilité partagée et de l’intermodalité a déjà pu être abordé à plusieurs reprises ces derniers mois. Je ne saurais que conseiller de retourner voir, pour plus de détails, les réponses apportées aux précédentes questions, dont notamment :
    • la réponse du 26/09/2022 à la QE n°1118 sur les voitures partagées ;
    • la réponse du 17/10/2022 à la QE n°1086 sur le développement des infrastructures de covoiturage en Wallonie ;
    • la réponse du 18/11/2022 à la QE n° 131 sur le développement du covoiturage en milieu rural ;
    • la réponse du 05/12/2022 à la QE n°164 sur la progression du covoiturage et l’intermodalité.

    Que l’honorable membre soit assuré que ces questions demeurent au cœur de nos priorités et que notre action poursuivra les efforts consentis, notamment en termes de développement de services de mobilité partagée et de communication à la population.