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La stratégie wallonne pour le développement des véhicules sans chauffeur

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 348 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 05/12/2022
    • de ANTOINE André
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La technologie ne cesse de se développer. Ainsi, Monsieur le Ministre a soutenu une intéressante phase pilote d'un minibus nommé Autonom-e à Louvain-la-Neuve dans le cadre du projet Navajo. À cet effet, le Code de la route a été adapté pour permettre la circulation d'un véhicule autonome sur la voie publique, à condition de respecter plusieurs conditions vérifiées par le SPF Mobilité et Transport. Le fonctionnement de la navette a été perçu comme fiable ; le principal bémol étant sa « prudence » trop importante. Ainsi, il y a eu des freinages d'urgence à cause de végétations trop importantes débordant sur la route.

    Autre expérience, un véhicule autonome est actuellement testé en Flandre par le groupe Colruyt. Le dernier test opéré mercredi, à 25 km/h, consistait à effectuer une livraison de 4km au point d'enlèvement de Collect&Go de Londerzeel. L'opération s'est avérée être une réussite.

    Si les autres tests s'avéraient concluants et que le Fédéral autorisait le déploiement d'une flotte de véhicules de ce type sur les routes belges, Colruyt pourrait développer une large gamme de ces mini utilitaires Clevon 1 pour se charger des livraisons à domicile.

    Monsieur le Ministre a-t-il suivi les différents tests Clevon1 opérés par Colruyt ? Quelle en est son analyse ?

    Le groupe a-t-il déposé une demande pour réaliser des tests sur le territoire wallon ?

    Prévoit-il de se réunir avec ses homologues en charge de la mobilité afin d'adopter une réponse commune quant à l'éventuelle future utilisation des véhicules autonomes ?

    Prévoit-il d'autoriser d'autres tests des minibus Autonom-e à l'instar de celui de LLN ?

    Compte-t-il organiser un appel à projets dans ce sens et si oui, selon quelles modalités financières et organisationnelles ?
  • Réponse du 29/12/2022
    • de HENRY Philippe
    L’expérience néolouvaniste en 2021, menée par la Ville d’Ottignies-LLN et le TEC, soutenue par différents partenaires locaux et la Wallonie, a permis de mettre en lumière plusieurs enjeux concrets de l’intégration des véhicules autonomes en voirie ouverte sur notre territoire. Elle a aussi permis le développement des connaissances et des compétences de plusieurs services publics sur le sujet. Le rapport d’évaluation est encore disponible sur www.projetNAVAJO.be.

    Concernant la navette « AUTONOM-e », les conclusions principales étaient les suivantes :
    - la technologie de navette autonome, présentée comme mature et pleine de potentiel, requiert encore des développements significatifs pour envisager d'offrir un service de mobilité fiable et abordable dans des cas d'usages courants ;
    - le projet NAVAJO a permis d’identifier tous les enjeux liés au déploiement de véhicules autonomes par un opérateur de transport public. L’expérience a mis en évidence la nécessaire collaboration de plusieurs acteurs, en particulier la commune et la Région pour la gestion des voiries et de l’environnement, la Police pour le respect du Code de la route, des expertises externes pour la sécurité routière et bien entendu les différents départements du TEC pour la mise en œuvre et l’exploitation du service ;
    - l’expérience acquise au cours du projet NAVAJO était suffisante à ce stade de la technologie de telle sorte qu’il n’est pas apparu opportun de prolonger l’expérience de Louvain-la-Neuve ;
    - les développements futurs ne sont pas que technologiques et concernent tant les acteurs privés (notamment industriels) que publics. Pour s'assurer que ces développements soient pleinement pertinents, il serait bénéfique pour la collectivité de définir un cadre pour le développement du véhicule autonome (mobilité partagée et/ou individuelle, identification des impacts à maîtriser sur d’autres secteurs, évolution de la règlementation …) par les autorités fédérales et régionales.

    Actuellement, il apparaît qu’une nouvelle expérience de véhicule autonome sans bond qualitatif important sur le plan technologique n’aurait que peu d’intérêt pour le transport public, ce qui semble se vérifier ailleurs qu’en Belgique. Les vitesses maximales restent trop faibles, les mises en sécurité sont trop nombreuses et les coûts d’exploitation demeurent bien supérieurs à l’alternative classique que pour envisager un déploiement pertinent à court terme. Il demeure néanmoins essentiel de suivre les expériences innovantes sur ces sujets, tel que Clevon1 que l’honorable membre évoque, et d’orienter au mieux le cadre règlementaire pour que les futurs développements soient compatibles avec les enjeux sociétaux.

    À l’initiative du Cabinet du Ministre fédéral de la Mobilité, un groupe de travail interfédéral s’est constitué auquel mon cabinet, la Région et le TEC prennent part. Il a été convenu de mettre en place les 4 éléments suivants par ordre de priorité :
    • la définition d’une vision interfédérale ;
    • le cadre pour les tests en situation réelle ;
    • une visite de terrain ;
    • une campagne de sensibilisation pour les autorités compétentes.

    La rédaction et la validation de la vision entre les entités fédérées sont prévues pour juin 2023.