La hausse des accidents mortels sur les routes en Wallonie
- Session : 2022-2023
- Année : 2022
- N° : 120 (2022-2023) 1
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Question écrite du 05/12/2022
- de DI MATTIA Michel
- à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
En presque 10 ans, le nombre de cyclistes victimes de la route n'a jamais été aussi élevé. Quant aux piétons, on dénombre 75 décès (dont 6 lors du drame de Strépy-Bracquegnies) au cours de cette année. Vias avance deux pistes d'explications. Premièrement, les piétons et les cyclistes sont en augmentation et la météo clémente pourrait justifier une fréquentation accrue sur et aux abords des voiries. Deuxièmement, là où les accidents de vélos « classiques » n'ont subi qu'une hausse de 6%, les accidents liés aux vélos électriques s'accroissent de 40%.
Le partage de l'espace public rend toujours plus délicate la sécurité des usagers faibles, en premier lieu les piétons.
Dans un contexte où la Wallonie entend largement développer son attrait touristique par le cyclotourisme et la randonnée, notamment, quelle analyse Madame la Ministre fait-elle de la situation en matière de sécurité sur base des données récentes et de la répartition géographique des accidents?
Dispose-t-elle d'une cartographie du caractère accidentogène pour les usagers, en particulier les « faibles »?
Quels contacts entretient-elle avec le Ministre de la Mobilité pour garantir une sensibilisation optimale en la matière ?
Des moyens complémentaires vont-ils être dégagés à cet effet ?
À l'instar de Lacet vert, brevet du piéton à destination des élèves de 4e primaire des écoles en Wallonie, a-t-elle connaissance d'initiatives similaires portées par des associations de terrain ? De quels retours bénéficie-t-elle ? Les moyens dégagés suffisent-ils à répondre aux objectifs ?
Réponse du 04/01/2023
- de DE BUE Valérie
Pour ce qui est de la Wallonie, le nombre de personnes tuées sur place pour les 9 premiers mois s'élève à 148 en 2022 c'est-à-dire un nombre proche de celui de 2018 (150) et largement en dessous de celui de 2019 (185).
Il s’agit d’un retour aux chiffres antérieurs après 2 années de crise sanitaire où les nombres d’accidents et de victimes avaient temporairement baissé.
Par ailleurs, le nombre de victimes parmi les cyclistes et les piétons doit effectivement être mis en parallèle avec la croissance de ces modes de déplacement dans la société.
L’AWSR publie déjà une cartographie des accidents corporels et mortels impliquant des piétons ou des cyclistes sur son site. L’AWSR diffuse également sur son site internet un rapport sur les accidents de cyclistes en Wallonie. En matière de localisation, on peut y observer que 80 % des accidents de cyclistes se produisent en agglomération et qu’un tiers des accidents de cyclistes se produisent dans les 9 communes de Wallonie les plus peuplées. Les centres urbains sont donc clairement une priorité quant à la sécurité routière des cyclistes.
Dans le souci constant d’être en phase avec les préoccupations et enjeux de sécurité routière, l’AWSR mène des actions et campagnes de sensibilisation à l’égard des cyclistes et des piétons à des moments clés tout au long de l’année. Celles-ci s’adressent tant aux usagers vulnérables eux-mêmes, qu’aux autres usagers de la route, afin d’encourager le partage de la route en toute sécurité et sérénité.
Au printemps, une campagne cyclistes/motards comprenait messages et bonnes pratiques diffusée le long des routes et sur les réseaux sociaux vers les automobilistes.
En automne, le quiz de la route a repris de nombreuses questions sur la mobilité douce et la sécurité des cyclistes.
Comme chaque année, en novembre, l’AWSR mène une campagne de sensibilisation à la visibilité, principalement centrée sur les usagers vulnérables, dont les cyclistes et les piétons. La campagne a été largement diffusée sur les réseaux sociaux et dans la presse. Chasubles, brassards, bandes adhésives, lampes, etc. sont des accessoires qui contribuent à plus de sécurité sur les routes. Afin d’inciter les usagers à s’en équiper, l’AWSR a distribué 10 000 de kits de visibilité sous forme de brassards réfléchissants ou de lampes d’appoint pour vélo dans des centres commerciaux durant les vacances de la Toussaint. L’AWSR a également des contacts avec les vélocistes en vue de mieux accompagner l’acquisition des vélos électriques, paquet “achat, information, formation, sécurisation”.
Plusieurs mesures sont effectivement en place dans les écoles pour former au mieux les enfants à la sécurité routière dès le plus jeune âge.
Parmi ces mesures on peut retrouver :
La cellule d’éducation et prévention de la police (CEP), subventionnée entièrement par la Région, est composée de 2 policiers par province, sous l'autorité du Gouverneur. La cellule CEP se rend dans les écoles pour sensibiliser à la sécurité routière via diverses animations.
Les brevets du piéton et du cycliste offrent aux enfants la perspective de devenir acteur de leur mobilité.
Le brevet du cycliste est organisé à destination des enfants de 5e (et 6e) primaire afin qu’ils apprennent les bases de la conduite à vélo en sécurité et en autonomie. L’objectif est de proposer cette formation à l’ensemble des élèves du territoire wallon en 2030.
Le brevet du piéton, tout aussi important, a été implanté plus récemment dans certaines de nos écoles de Wallonie. L’objectif de ce brevet est que les enfants apprennent, dès leur plus jeune âge, à acquérir les bons réflexes dans leurs déplacements à pied. Pour le brevet du piéton, nous avons d'une part, le lacet jaune destiné aux enfants de première année primaire et d'autre part, le lacet vert destiné aux enfants de 4e année primaire.
Pour les adultes et seniors, en collaboration avec les communes, les entreprises et les associations, l’AWSR, donne également des formations sur l’utilisation du vélo en toute sécurité, dont notamment un module spécifique sur le vélo à assistance électrique.
Ajoutons qu’une des 10 mesures prioritaires vise à développer les zones apaisées en agglomération en concertation avec les communes. Ces zones apaisées, c'est-à-dire les zones piétonnes, les zones de rencontre, erronément appelées parfois zones 20, et les zones 30, contribuent à améliorer la sécurité des cyclistes.
Les actions sont donc diverses et nombreuses. Le souhait est effectivement de les développer, puisque j’ambitionne par exemple que l’ensemble des classes soient couvertes par le brevet du piéton et du cycliste d’ici 2030.