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L'utilisation du Sustainable aviation fuel (SAF) au sein des aéroports wallons

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 104 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/12/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Pour atténuer la pollution provoquée par le carburant des avions, de plus en plus de compagnies recourent à l'adjonction d'un carburant plus durable, le SAF (Sustainable aviation fuel). La compagnie aérienne low cost Ryanair vient d'annoncer avoir signé un MoU avec le groupe Shell afin d'être approvisionnée en SAF dans ses plus grandes bases !
    Cet accord concerne-t-il l'aéroport de Charleroi ? De quelle manière, avec quel volume et à quelle échéance ?

    Les installations des aéroports de Liège et de Charleroi sont-elles équipées pour accueillir et stocker ce nouveau type de carburant ? Quelles sont leurs capacités respectives ?

    Quelle est la politique conduite par Monsieur le Ministre à l'égard des SAF et quelle est son ambition ?

    Quelles sont les instructions données aux gestionnaires des aéroports pour promouvoir leur utilisation ?

    Comment les directives sont-elles appliquées sur le terrain ?

    Il a précisé, dans une réponse apportée à M. Christophe Clersy en avril dernier, que l'aéroport de Charleroi avait établi un « Collaborative Environment Management » (CEM), y réunissant la majorité des compagnies aériennes présentes sur l'aéroport et dans laquelle a été discutée l'utilisation du SAF.

    D'ailleurs, il y était question de trouver un consensus avec les compagnies aériennes afin d'intégrer un pourcentage de SAF dans la consommation totale, et ce à l'horizon de 2 à 3 ans maximum.

    La volonté de Ryanair sur le SAF y a été précisée notamment, ainsi que la problématique de la production et le processus de réflexion concernant les certifications nécessaires pour l'aéroport.

    Quel est l'avis du CEM par rapport à sur l'utilisation du SAF au départ de l'aéroport ? Quel est le consensus en son sein ?

    Comment la position de cet organe a-t-elle évolué depuis ?

    Qu'en est-il notamment de l'avis de l'IWEPS et des suites attendues par rapport aux études en lien avec ladite thématique ?

    Quelles sont les actions de sensibilisation menées auprès des compagnies aériennes sur Liège et Charleroi ?
  • Réponse du 19/01/2023
    • de DOLIMONT Adrien
    Le MoU auquel l’honorable membre fait référence ne concerne pas l’aéroport de Charleroi.

    En revanche, les installations de nos aéroports wallons sont ou seront prêtes à accueillir du kérosène mélangé à du SAF et toutes les équipes y travaillent.

    L’une des solutions phares à la décarbonation du secteur est ainsi l’implémentation des SAF (sustainable aviation fuels). En Europe, la Roadmap Destination 2050 avance que les SAF diminueront les émissions du secteur de 34 %.

    Dans l'Union européenne, les institutions travaillent sur une proposition visant à instaurer une égalité des conditions de concurrence pour un secteur du transport aérien durable (initiative ReFuelEU Aviation).

    La proposition vise à accroître à la fois la demande et l'offre de carburants durables d'aviation (SAF), y compris de carburants de synthèse pour l'aviation, tout en assurant des conditions de concurrence équitables sur l'ensemble du marché du transport aérien de l'UE.

    À l'heure actuelle, il est prévu qu'à partir de 2025, le carburant d'aviation devra contenir 2 % de SAF, puis entre 63 % et 85 % d'ici 2050 (avec des sous-mandats en carburants de synthèse allant de 28 % à 50 % pour 2050), en fonction du résultat des négociations au niveau européen. La Commission souhaite que tous les aéroports européens fournissent des SAF.

    La Wallonie soutient bien évidemment ce projet porté à l’échelle européenne.

    Le secteur aéroportuaire wallon a par ailleurs bien compris l’enjeu et se prépare activement à l’arrivée de ce Règlement.

    Cette thématique a ainsi été abordée au sein du Comité stratégique de la SOWAER en décembre 2022 et via les CEM respectifs des deux aéroports wallons.

    Lors de ce Comité, la SOWAER a joué un rôle de facilitateur pour l’émergence de solutions durables en soulignant les défis de l’implémentation du SAF et les différentes possibilités de fourniture de SAF.

    L’un des défis identifiés lors de ces discussions concerne les infrastructures et les mélanges de SAF.

    En 2022, lors de leurs CEM respectifs, les deux aéroports ont ouvert cette discussion et ont demandé aux compagnies aériennes de fournir un planning d'utilisation des SAF pour l'avitaillement de leurs avions. Les discussions sont donc en cours.

    BSCA a d’ores et déjà proposé aux compagnies aériennes d’accepter d'utiliser 1% de SAF au sein de leur infrastructure d'ici mi-2023. Ses infrastructures actuelles seront utilisées.

    Liege Airport est fier de confirmer, en tant que premier aéroport belge, que ses installations de carburant d'aviation, ainsi que son personnel d’avitaillement, sont prêts à recevoir, stocker et distribuer du carburant d'aviation durable.

    Au cours des derniers mois, ses installations de stockage de carburant ont été auditées et ses procédures de réception, de stockage et de distribution de carburant ont été revues et adaptées pour permettre l'arrivée du SAF.

    Dans le même temps, le système d'oléoducs de l'OTAN (CEPS) autorisera le transport de carburants d'aviation durables dès ce mois de janvier 2023.

    Les installations de carburant détenues et exploitées par l'aéroport étant connectées à ce réseau de pipelines, tout fournisseur de carburant a désormais la possibilité non seulement de décharger directement et physiquement du SAF via des camions-citernes dans nos installations de carburant, mais également d'injecter de plus grandes quantités de SAF dans l'un des points d'admission du système européen de pipelines.

    Liege Airport confirme que plusieurs de ses compagnies aériennes clientes sont en discussions avec des fournisseurs pour organiser l'approvisionnement et l'utilisation de SAF à court et moyen termes.

    Nos plateformes aéroportuaires wallonnes s’inscrivent donc pleinement dans la Roadmap Destination 2050 européenne visant une diminution des émissions du secteur de l’ordre de 34 % grâce aux SAF.

    Je souhaite évidemment que les sociétés de gestion et la SOWAER continuent à être attentives à cet enjeu.

    Concernant l’étude réalisée par l’IWEPS, l’analyse réalisée dans ce document est théorique et généraliste. Je me permets de rappeler que, selon son Administrateur général, elle s’inscrivait « dans une dynamique purement exploratoire » et que les acteurs wallons du secteur aéroportuaire n’avaient pas été consultés par l’IWEPS dans le cadre de son étude ainsi que l’a regretté mon prédécesseur à l’époque.

    Il m’apparaît dès lors pour l’heure plus pertinent de m’appuyer sur les propositions qui émaneront du Comité stratégique de la SOWAER qui a pour mission de formuler des propositions relatives à la stratégie aéroportuaire wallonne et de veiller à la coordination des deux structures aéroportuaires en analysant et soutenant les synergies à mettre en place.