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L’augmentation de la population de souris et autres rongeurs

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 233 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/12/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En deux ans, avec 2 souris au départ, on arrive à une population de 2 000 individus. Depuis la crise Covid, on observe une moindre mortalité de l'espèce et donc une augmentation constante de sa population. Les zones urbanisées semblent plus concernées en raison de la raréfaction de nourriture dans l'environnement naturel. Ce sont aussi les habitations qui sont plus touchées que l'espace public.

    Avec la baisse des températures extérieures, les rongeurs de toutes sortes cherchent maintenant de la chaleur et entrent dans les habitations. D'après les sociétés chargées de leur éradication, la hausse du nombre de poulaillers et de compost à domicile sont des facteurs aggravants. Cet accroissement du nombre de souris et autres rongeurs présente-t-il des risques pour l'homme (maladies) et pour l'environnement (déséquilibre de la biodiversité) !

    La Wallonie étudie-t-elle le phénomène ? Quel service en est chargé ? Comment procède-t-il ?

    Des campagnes d'information et de sensibilisation des citoyens sont-elles programmées pour endiguer le phénomène ?

    Les communes qui font des campagnes anti-rongeurs peuvent recevoir des subventions.

    Qu'en est-il du citoyen lambda ? Ne faudrait-il pas y songer ?
  • Réponse du 21/02/2023
    • de TELLIER Céline
    Dans un écosystème équilibré, les effectifs de micromammifères sont régulés de manière cyclique par les ressources alimentaires et par la prédation. En milieu urbain, cette régulation est moins marquée du fait d’une moindre limitation des ressources alimentaires. Il n’y a pas d’étude wallonne spécifiquement dédiée au suivi d’effectifs de rongeurs en milieu urbain.

    Les risques de zoonoses en lien avec les rongeurs sont réels, ils font l’objet actuellement d’un programme de recherche de la Faculté de Médecine vétérinaire en partenariat avec le SPW. Les principales maladies suivies sont l’échinococcose, la leptospirose, l’hantavirose et la toxoplasmose. Les vecteurs ciblés sont le rat musqué, le ragondin et le rat surmulot.

    Il existe en Belgique un arsenal législatif concernant les organismes dits « nuisibles ». Parmi ceux-ci figurent 4 espèces de rongeurs qu’il convient de contrôler : rat surmulot, rat noir, rat musqué et campagnol des champs.

    La Wallonie n’a conservé l’autorité qu’en ce qui concerne la lutte contre les rats musqués. Dans ce but, une « Cellule piégeage des rats musqués » a été mise en place au niveau de la Région (https://www.wallonie.be/fr/demarches/lutter-contre-le-rat-musque-recourir-au-service-regional-de-piegeage). Cette cellule de piégeage n’est pas chargée d’agir contre les trois autres espèces de rongeurs, la compétence de lutte contre ces espèces ayant été transférée aux communes.

    En cas d'infestation caractérisée, les autorités communales doivent se charger d’identifier le responsable de la prolifération et l’inciter à éliminer la population concernée. Au-delà de cela, certaines communes mettent sur pied des actions concrètes qui peuvent notamment se traduire par :

    (1) la distribution gratuite de raticides (poison) - action menée généralement tout au long de l'année en mettant des sachets de raticides gratuitement à la disposition du public aux guichets de l'administration communale ou de la police.

    (2) des campagnes de dératisation sur le terrain via une entreprise spécialisée mandatée par la commune - une ou deux campagnes de dératisation peuvent avoir lieu sans frais pour l'administré qui en fait la demande à l’avance ; ces actions concernent avant tout les particuliers et ne sont généralement pas valables pour les commerçants.

    Incidemment, quand un problème important d’infestation se manifeste, la commune peut agir en mandatant une compagnie spécialisée. Ces spécialistes vont remonter le fil de l’infestation jusqu’au nid initial. Le bourgmestre est alors en droit d’adresser la note au(x) propriétaire(s) de la maison / propriété où se situe ce nid initial.