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Les difficultés engendrées par la fin du chèque coworking

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 243 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/12/2022
    • de SOBRY Rachel
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    J'ai récemment été en contact avec Charleroi Entreprendre, l'accélérateur des projets entrepreneuriaux de Charleroi Métropole. La structure agit comme un « dispositif coupole » qui rassemble les forces vives publiques et privées dans le but de fournir de manière efficace et lisible des services à haute valeur ajoutée aux entrepreneurs.

    Ainsi, un certain nombre de personnes qui souhaitent lancer leur entreprise en région carolo font appel à leurs services qui sont, notamment, la fourniture d'une boite aux lettres et de bureaux, l'achat de matériel et le conseil. Jusqu'à présent, une importante partie de frais liés à ces services pouvaient être couverts par le chèque coworking. Cette possibilité de financement était déterminante dans le chef de nombreux jeunes entrepreneurs.

    Aujourd'hui, de nombreux incubateurs et autres entreprises ou associations qui chapeautent le lancement d'une activité sont déçus d'apprendre la décision de mettre fin au chèque coworking. Ils craignent que les jeunes entrepreneurs, attentifs à leurs finances, se passent désormais de ces services. Sans un encadrement adéquat, de nombreuses personnes pourraient rapidement mettre fin, voire renoncer, à leur projet entrepreneurial.

    Alors que la Déclaration de politique régionale considère que le développement et la réorientation de notre économie ont besoin d'entrepreneurs et d'innovateurs qui osent se lancer et prendre des risques, comment Monsieur le Ministre soutient-il concrètement l'entreprenariat et en particulier le lancement d'une activité et les premiers frais qui y sont liés ?

    Comment favoriser le recours à des administrations et structures d'accompagnement des entreprises ?

    Les chèques coworking sont-ils remplacés par un autre dispositif particulier ? Lequel ?
  • Réponse du 12/01/2023
    • de BORSUS Willy
    Depuis son lancement en 2017, le dispositif chèques-entreprises s’est progressivement imposé comme un des outils incontournables de la stimulation et de l’accompagnement du développement économique wallon.

    Grâce à des écosystèmes prestataires bien étoffés et malgré les différentes crises que nous traversons, la demande de chèques a poursuivi sa croissance sans discontinuer. Le dispositif a ainsi accompagné, depuis son lancement en 2017, plus de 20 000 bénéficiaires parmi les petites et moyennes entreprises (dont plus de 5 000 rien qu’en 2022) dans le développement de leurs activités via les nombreux chèques dont j’ai la compétence. Je m’en réjouis.

    Néanmoins, l’honorable membre le sait, dans un effort global d’économies structurelles, le Gouvernement wallon s’est fixé un objectif commun d’économies de 250 millions d'euros en 2023. Dans le contexte de cet objectif, le dispositif chèques-entreprises est réformé. C’est la raison pour laquelle plusieurs premières décisions ont été prises parmi lesquelles l’harmonisation de certains taux de prise en charge publique et de plafonds pour plusieurs chèques et la suppression de certains autres.

    Nous avons donc, dans le cadre de notre objectif de rationalisation, resserré les interventions sur les politiques les plus utilisées. Or, le chèque coworking était l’un des chèques les moins impactant en termes de nombre de bénéficiaires. Pour être tout à fait précis, le dispositif a accompagné 161 bénéficiaires en 2021 quand, en comparaison, les chèques croissance en ont accompagné 982 et les chèques création d’entreprises 2 400. En outre, j’ai pris la décision de recentrer le dispositif chèques-entreprises sur sa mission initiale : le conseil aux entreprises. Le chèque coworking ne remplissait pas cette mission.

    Cette décision, qui n’a pas été prise de gaieté de cœur, ne doit pas dissimuler tout ce que le Gouvernement, et moi-même en tant que Ministre de l’Économie, entreprenons pour soutenir les jeunes entrepreneurs. Via le dispositif chèques-entreprises (chèque Formation à la création, chèque Conseil à la création, chèque Croissance, etc.) ou par d’autres moyens : recours au Structures d’Accompagnement à l’Auto-Création d’Emploi (les SAACE), soutien via le nouvel outil financier ou les invests, et cetera, les aides wallonnes sont nombreuses.

    Enfin, je souhaite réaffirmer un point essentiel : les aides régionales au développement d’activités ne peuvent pas soutenir à elles seules toute l’activité d’une entreprise. Elles correspondent à un soutien important, un effet levier, souvent essentiel et pour lequel je continuerai à me battre, mais la survie des jeunes pousses ne peut exclusivement ou durablement dépendre des aides publiques.

    Je souhaite, une fois de plus, de réaffirmer à tous les porteurs de projets innovants qu’en tant que Ministre de l’Économie, je demeure à leur écoute et prêt à les soutenir au travers des moyens dont je dispose.