/

La géothermie urbaine

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 380 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 16/12/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Nul ne contestera que le chauffage vient en pole position en termes de consommation énergétique des bâtiments !

    La géothermie urbaine, dite peu profonde ou de surface (100 à 200 m), est aujourd'hui une technique éprouvée et rentable qui permet une réduction des émissions de CO2 à concurrence de 90 % au kWh et une diminution substantielle de la facture.

    Très développée sur le territoire français, elle permet de chauffer en hiver avec un complément lié à une pompe à chaleur et refroidit en été sans nécessiter de climatisation !

    Pour des raisons incompréhensibles, sa popularité ne semble pas avoir gagné la Wallonie, alors que rien ne nous permet de penser que la géologie du sol soit très différente de celle de la France.

    Monsieur le Ministre indiquait néanmoins au début de l'année 2021 avoir lancé une étude par l'intermédiaire de son administration pour en connaître le potentiel ! Les résultats de cette étude doivent à présent être connus et l'urgence que connaît le portefeuille du citoyen doit résonner à l'oreille du ministre !

    Quelles sont les conclusions de l'étude ?

    Quelles sont les recommandations et quelle trajectoire suit-il ?

    Un calendrier est-il disponible ?

    Comment accélérer la manœuvre et populariser la technique ?

    N'est-il pas temps d'agir avec efficience et célérité ?

    Est-il ubuesque de penser qu'une étude de faisabilité devrait être imposée à chaque maître d'ouvrage lors de la construction ou de la rénovation d'un bâtiment ?

    Une évolution de la législation n'est-elle pas souhaitable et indispensable ? Y travaille-t-il ?
  • Réponse du 18/01/2023
    • de HENRY Philippe
    La géothermie, quelle qu’en soit la profondeur, offre un potentiel de transition important. D’autant plus important que dans le cadre de la crise, toutes les technologies renouvelables tant électriques, que gazières ou en chaleur deviennent intéressantes pour la stabilité dont elles ont fait preuve.

    Historiquement, mes services ont entamé un travail important en termes cartographiques. On parle bien, ici, de simples cartographies de potentiel plus ou moins affinées, il faut rester conscient du fait que la ressource étant souterraine, l’estimation nécessite fondamentalement une plus grande prudence et des affinages.

    C’est ce type d’affinage que nous avons lancé avec les études de caractérisation pour les bassins miniers de Charleroi, Mons et Liège. C’est ce type d’affinage que la campagne GEOCOND2022 doit permettre.

    Ceci étant dit, il faut bien comprendre que le calcul de potentiel est une chose et que ces études ne portent globalement que sur son établissement. Ces études ne portent pas fondamentalement sur des orientations à prendre pour le capitaliser.

    La stratégie « chaleur » et les études menées dans le cadre de la réforme des aides « UDE » permettent de mieux orienter les choix politiques. La difficulté de la géothermie étant que les coûts d’investissements sont particulièrement importants et les temps de retour plus long que d’autres technologies. La contrepartie, c’est essentiellement la stabilité de la ressource.

    Nous savons déjà que beaucoup d’opérateurs semblent intéressés par cette technologie, d’autant plus dans un contexte de crise. Le récent appel à projets sur la géothermie de basse enthalpie a permis de soutenir 33 projets dans cette tranche de géothermie. Et nous pressentons que d’autres projets pourraient rapidement voir le jour.

    Ces projets deviennent intéressants avec le coût des énergies. C’est donc bien un problème de soutien qu’il est nécessaire de circonscrire. Soit via une adaptation des aides UDE, du calcul du temps de retour ou la mise en œuvre d’un fonds de garantie large.

    Ce sont des actions qui doivent pouvoir être mises en œuvre afin de répondre à l’ambition reprise dans le PACE.