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Les retombées pour la Wallonie de la mission économique au Japon

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 256 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/12/2022
    • de FONTAINE Eddy
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La délégation belge est rentrée récemment de sa mission économique au Japon, une mission ayant pris place du 5 au 10 décembre dernier.

    Cette mission était le fruit d'une collaboration entre plus de 50 entreprises et 21 universités et hautes écoles, et a permis, au travers d'une semaine bien remplie en séminaires, visites et networking, de signer une cinquantaine d'accords de coopération, notamment dans des secteurs tels que l'alimentation, les sciences de la vie ou l'automobile.

    Pour la Wallonie, les retombées seraient d'ordre technologique, avec des partenariats mis en valeur entre la Région et le Japon en termes de développement durable, ainsi que le renforcement des relations entre nos deux circuits accueillant chacun un Grand Prix de Formule 1.

    L’administration de Monsieur le Ministre annonce la signature de neuf contrats de distribution, d'accords de coopération et de 25 accords académiques entre universités et hautes écoles.

    Qu'en est-il des contacts entre notre secteur du jeu vidéo et le secteur florissant du jeu vidéo japonais ?

    En effet, nos acteurs académiques mettent sur pied et continuent de développer des formations dans ce secteur, et la Wallonie ne tarit pas de talents dans ce domaine. Dans quelle mesure des synergies permettant d'accroître le développement de la filière des jeux vidéo wallonne peuvent-elles se mettre en place à la suite de cette mission ?

    Outre les accords signés, Monsieur le Ministre a-t-il reçu des retours d'expérience fructueux de la part des membres de la délégation belge ?

    Des relations vont-elles se développer plus avant entre acteurs économiques et/ou académiques de nos deux pays à la suite de cette mission ?
  • Réponse du 05/01/2023
    • de BORSUS Willy
    La mission économique belge au Japon menée par S.A.R. la Princesse Astrid a en effet rassemblé une importante délégation d’hommes d’affaires, d’académiques, d’officiels et de journalistes belges, soit 575 personnes au total. Il s’agissait de la 6e mission princière belge au pays du Soleil levant et la deuxième plus importante mission économique belge jamais menée, après la mission en République populaire Chine de novembre 2019. Une Visite d’État de nos Souverains avait également eu lieu en octobre 2016 à l’occasion des 150 ans de relations diplomatiques entre la Belgique et le Japon.

    51 sociétés wallonnes (86 participants) et 22 institutions francophones (hautes écoles et universités, soit 59 académiques) ont participé à cette mission de décembre 2022 ;

    En termes de représentation sectorielle, les secteurs de la chimie, de la pharmacie, et des sciences du vivant d’une part et de l’agroalimentaire, d’autre part, représentaient respectivement 21 % et 17 % des entreprises wallonnes participantes.

    De nombreuses activités économiques et académiques ont été organisées tout au long de la semaine. Plusieurs entreprises japonaises mondialement connues ont ouvert leurs portes à la délégation belge dont notamment l’entreprise biopharmaceutique Takeda qui a annoncé en septembre dernier un investissement de plus de 300 millions d'euros sur son site de Lessines pour y implanter une nouvelle ligne de production fabriquant des thérapies dérivées du plasma.

    À Tokyo, une cérémonie de signatures a mis en avant la concrétisation de 16 accords signés (sur 22 accords belges) par des établissements d’enseignement supérieur (EES) de la FWB et de 7 contrats pour des entreprises wallonnes (sur 15 signatures belges). La journée du mardi était consacrée à mettre en avant l’expertise belge dans le domaine de l’énergie, une thématique qui touche tous les secteurs d’activités, avec une transition énergétique à accomplir pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

    Plusieurs sessions étaient organisées rassemblant des experts académiques et économiques sur plusieurs sous-thématiques telles que l’hydrogène, l’éolien, l’optimisation des processus industriels, etc. Des fleurons wallons ont été mis à l’honneur comme John Cockerill, Everzinc, I-Care, et cetera. Enfin, la journée s’est clôturée par l’inauguration officielle du Belgian Beer Weekend, un événement récurrent organisé dans plusieurs villes japonaises, pour promouvoir nos brasseurs et nos bières belges.

    Le mercredi, le secteur automobile, bien représenté en Wallonie notamment par la présence de longue date d’investisseurs japonais comme NGK Ceramics Europe, JTEKT Torsen International ou encore Aisin, était au cœur de l’activité à Nagoya, par la participation de la délégation officielle à un VIP lunch au circuit de Suzuka, avec lequel le Circuit de Spa Francorchamps a en effet un friendship agreement depuis 2017.

    Le jeudi, ce sont les secteurs de la chimie et des sciences du vivant qui étaient mis en avant par l’organisation de deux séminaires et d’un VIP lunch en collaboration avec Essenscia. Des sociétés comme N-SIDE, Kaneka/Eurogentec ont pu illustrer toute leur expertise et celle dont la Wallonie dispose dans ce secteur essentiel.

    Le vendredi se déroulait le vernissage de l’Expo Folon, qui au-delà de l’aspect culturel vise aussi à promouvoir l’attrait touristique de notre Région auprès des Japonais. Enfin, la mission s’est clôturée par la cérémonie de remise des prix de la Game Jam (concours de jeux vidéo), à Kyoto. Ce défi a rassemblé 180 étudiants belges et japonais et a donné lieu à la soumission de 19 projets de jeux vidéo.

    Cette Game Jam, organisée en collaboration avec WALGA, l’association représentant le secteur du jeu vidéo en Wallonie, fut un excellent moyen de valoriser nos formations et les exportations des jeux vidéo. Nous avons un gros potentiel en Wallonie, tant pour nos entreprises que pour les étudiants.

    Suivant des estimations internationales, le marché du gaming au niveau mondial dépassait les 180 milliards de $ en 2021 et on estime à environ 3 milliards le nombre de joueurs dans le monde. En Belgique, une centaine d’entreprises sont actives dans ce secteur, soit 34 acteurs en Wallonie. Un secteur encore relativement de niche, mais appelé à se développer rapidement.

    Cette mission économique au Japon fait suite à une première expérience des studios wallons au Tokyo Game Show 2021, principal salon en Asie, qui s’est tenu en raison de la crise liée au Covid, exclusivement en ligne. Les contacts établis dans la cadre de cette mission permettront de préparer une présence wallonne à la prochaine édition en présentiel en 2023. De plus, les établissements scolaires participants auront également l’occasion de nouer des contacts avec d’importants studios japonais tels que Bandai-Namco afin de faciliter le placement de stagiaires de leurs formations en jeu vidéo.

    Par ailleurs, le cœur de cette mission économique était également l’innovation technologique. Comme l’honorable membre le sait, dans notre écosystème innovant, nos universités et hautes écoles sont des acteurs majeurs de la politique d’innovation de la Wallonie. De nombreux académiques sont par ailleurs à la manœuvre dans des initiatives d’innovation stratégique de la nouvelle stratégie de spécialisation intelligente S3 de la Wallonie (via des initiatives comme TRAIL, Cyberwal, et cetera). Tout comme la Belgique, le Japon est un pays dont la politique d’innovation ouverte est très développée. Dans un tel modèle, les partenariats académiques-industriels sont nombreux, le soutien aux transferts de technologies et à l’innovation technologique se trouve donc au centre de cette mission princière. Très concrètement, certains professeurs ayant participé à la mission sont déjà en pourparlers avec des partenaires rencontrés pour évaluer la possibilité de déposer ensemble des projets dans le cadre d’Horizon Europe.

    Du côté des entreprises, un premier feedback à la fin de la mission a permis de constater que les entreprises sont à ce stade très satisfaites de la mission de par les nombreuses activités de haut niveau dans des secteurs technologiques, les rendez-vous B2B ciblés et les occasions de networking pour renouer avec des contacts japonais ou en établir de nouveaux. Le prestige d’une mission princière a pu déployer tous ses effets positifs au bénéfice des entreprises et des institutions d’enseignement supérieur.

    Comme pour chaque action de l’AWEx, un formulaire d’évaluation sera envoyé aux participants afin d’objectiver le retour sur investissement d’une telle mission de grande envergure.