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L'équipement des ménages en batterie domestique

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 384 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/12/2022
    • de FONTAINE Eddy
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La demande d'achat d'une batterie pour stocker l'énergie électrique serait en augmentation par les propriétaires de panneaux photovoltaïques.

    À partir du 1er janvier 2024, toutes les nouvelles installations photovoltaïques seront placées avec un compteur intelligent qui impose un rachat de l'énergie à plus bas prix que le compteur mécanique qui tourne à l'envers. La perte engendrée et le tarif « prosumer » pousseraient les consommateurs à se diriger vers le stockage d'énergie.

    L'objectif est bien entendu de viser l'autoconsommation. Selon les capacités de stockage des batteries domestiques et le type d'onduleur placé sur l'installation de panneaux solaires, idéalement hybride pour permettre la transformation du courant continu en courant alternatif compatible avec les appareils domestiques et l'accumulation, les ménages auront la possibilité de stocker l'énergie en journée pour une utilisation en soirée ; répondant ainsi au moment de pics de consommation.

    Le coût d'une batterie reste élevé. Il faut compter en moyenne 8 000 euros pour une capacité de 10 kWh.

    Aujourd'hui, le réseau de distribution sert de batterie virtuelle. La Flandre offre un incitant à l'installation d’une batterie domestique jusqu'au 31 mars 2023 pour les particuliers. Le succès est rencontré : plus de 23 000 demandes ont été réalisées en 2022.

    Ce type d'incitant pourrait-il voir le jour en Wallonie à partir de 2024 afin d'aider les ménages dans l'investissement d'une batterie domestique ?

    Afin que les batteries se déploient en Wallonie, ce qui permettra au passage de soulager les réseaux de distribution, quelles politiques Monsieur le Ministre compte-t-il mener ?

    À l'image de sa cartographie pour le déploiement des bornes de rechargement électriques, existe-t-il un plan pour les batteries domestiques ?
  • Réponse du 18/01/2023
    • de HENRY Philippe
    Un des piliers de la politique wallonne en matière de transition se traduit au travers du tarif « prosumer », mis en place par la Région wallonne, pour soulager le réseau de distribution. En effet, le citoyen wallon, en payant le tarif « prosumer », paie les frais de distribution qui permet aux gestionnaires de réseau de distribution d’assurer l’entretien du réseau électrique wallon.

    Afin de minimiser l’impact de cette tarification, la Région wallonne a mis en place une prime visant le citoyen wallon à augmenter son autoconsommation énergétique : la prime sur les équipements de mesurage et de pilotage. Cependant, les batteries ont, à ce stade, été écartée de cette subvention.

    Doivent-elles l’être ? La question mérite d’être posée. Mais les coûts que l’honorable membre évoque tendent à montrer qu’il faut être vigilant. Vigilant sur l’aide qui devrait être apporté et sur l’accompagnement à offrir pour utiliser de manière efficiente des unités de stockage individuelles. C’est d’ailleurs un des éléments retenus par les autorités flamandes pour mettre un terme au soutien au déploiement de batteries individuelles au 31 décembre 2022.

    Il convient cependant de signaler que le stockage peut prendre également d’autres formes que du stockage purement électrique dans une batterie. Par exemple, chauffer de l’eau et stocker cette eau.

    À terme, on pourra également imaginer le recours à la voiture électrique qui offrira d’autres opportunités en termes de portabilité de l’électricité.

    Si, effectivement, le recours à la batterie devient une nécessité pour éviter des congestions locales, il sera nécessaire d’aborder la question dans un souci de flexibilisation du réseau. Et donc de rebondir sur la question relative à la cartographie nécessaire du réseau.

    Le Gouvernement a récemment validé le marché de cartographie solaire. Ce marché doit permettre de mieux définir le potentiel solaire photovoltaïque et thermique en étudiant le patrimoine bâti, son implantation géographique et son orientation.

    Au-delà de l’évaluation du potentiel que représenteraient les toitures wallonnes, la question doit impérativement être élargie pour donner une image complète aux futurs candidats investisseurs et aux pouvoirs publics. Dans ce contexte, une des tâches sera de fournir aux pouvoirs publics un module offrant des fonctionnalités des analyses statistiques du cadastre solaire à différentes échelles (communes, provinces, région), par classes de productivité, par compatibilité de connexion réseau, par secteur d’activité, et cetera. Il s’agira d’un outil d’aide à la décision et de monitoring qui devra également intégrer la question du réseau.

    En fonction, il est évident que l’identification des congestions locales qui seraient identifiées devrait permettre de définir les meilleures solutions possibles pour y répondre. Le stockage et la façon de l’aborder devront donc pouvoir s’inscrire dans une réflexion plus pérenne.