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Le développement d'une filière wallonne de recyclage des capsules en aluminium

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 250 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/12/2022
    • de MAROY Olivier
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Plus de 10 milliards de capsules de café sont produites chaque année dans le monde. Seulement 28 % d'entre elles sont recyclées ! La plupart finissent donc à la poubelle et sont incinérées.

    Ces capsules de café sont pourtant composées essentiellement d'aluminium qui a comme avantage d'être recyclable à l'infini.

    Jusqu'à maintenant, le principal producteur de ces capsules tentait d'augmenter leur taux de recyclage en multipliant les points de collecte et en offrant gratuitement un petit sac vert de recyclage aux usagers. Les capsules utilisées en Belgique étaient alors envoyées dans un centre de recyclage aux Pays-Bas. Mais cela va changer ! Pour deux raisons :
    * Premièrement, à partir du 1er janvier prochain, toutes les capsules de café en aluminium et en plastique seront autorisées dans le sac bleu P+MC. Deux centres de tri wallons pourront récupérer le matériau. Il a fallu légèrement adapter les lignes de tri et ce sont les producteurs de capsules qui se partagent les coûts de l'opération.
    * Deuxièmement, à Liège, dans un des ateliers du Centre de recherches métallurgiques (CRM) les ingénieurs peaufinent les derniers réglages d'un four miniature destiné à recycler l'aluminium. Les déchets en aluminium, comme les capsules de café, seront avalés par le four et transformés en lingot d'aluminium, matière première qui pourra retourner dans le circuit. Ce projet pilote s'apprête à prendre son envol et donnera donc prochainement naissance à une ligne industrielle de recyclage d'aluminium en Wallonie !

    De quelle manière Madame la Ministre soutient-elle le développement d'une filière de recyclage de l'aluminium en Wallonie ?

    A-t-elle apporté un soutien au CRM dans le cadre de ses recherches ?

    Les éléments semblent en tout cas s'aligner.

    Comment va-t-elle faire en sorte que les capsules récupérées prochainement dans les sacs PMC et dans les centres de tri wallons soient recyclées en Wallonie, et non plus envoyées aux Pays-Bas ?
  • Réponse du 26/01/2023
    • de TELLIER Céline
    À ce stade, il est important de préciser que l’incorporation des capsules pour boissons dans le sac bleu est uniquement un projet-test qui sera lancé par Fost Plus en janvier 2023. Fost Plus est tenu d’assurer un suivi précis et régulier des opérations de collecte, de tri et de recyclage des capsules afin de permettre une évaluation objective du projet.

    La Wallonie n’est pas intervenue directement dans les négociations, car il s’agissait de discussions qui se sont déroulées uniquement entre les fabricants et Fost Plus. Les Régions ont cependant marqué leur accord quant au lancement du projet via l’organe de décision de la Commission interrégionale de l’Emballage.

    Fost Plus doit veiller à ce que l’ajout de ces nouveaux types de déchets dans le sac bleu n’ait pas de conséquences financières négatives pour le citoyen, mais aussi pour les centres de tri. C’est pour cette raison que les coûts réels et complets de la gestion de ces déchets (c’est-à-dire la collecte, le tri et le recyclage) seront totalement pris en charge par les producteurs.

    Pour prétraiter les capsules en aluminium mises sur le marché en Belgique, Fost Plus a lancé une procédure d’appel d’offres. Aucune entreprise wallonne n’est à l’heure actuelle capable de recycler ce matériau. Le marché a ainsi été conclu pour une année avec deux sociétés distinctes, l’une basée en Allemagne et l’autre aux Pays-Bas. Les capsules seront traitées soit par un procédé mécanique, soit par pyrolyse. Après ce prétraitement, l’aluminium recueilli sera dirigé vers une fonderie.

    Plus globalement, et comme je l’ai déjà indiqué à plusieurs reprises, la priorité absolue en matière de déchets est la prévention, bien avant le recyclage, en particulier pour les emballages à usage unique et les capsules visées par le projet en sont un bon exemple. En effet, l’utilisation de ces types de capsules (et leur intégration dans le sac bleu en vue du recyclage) sont totalement évitables si on prend la peine de préparer différemment son café ou ses boissons.

    L’empreinte carbone de ces capsules est importante, d’une part lors de leur conception et d’autre part, pour leur traitement en fin de vie. En outre, l’utilité de ces capsules est fort discutable, car il existe aujourd’hui sur le marché des capsules réutilisables en métal et des capsules en papier compostables dans un compost domestique. À ce sujet, Nespresso a récemment annoncé sur son site web la mise sur le marché d’une capsule à base de papier compostable à domicile. Cette nouvelle gamme de capsules sera disponible à la vente au printemps 2023 en France et en Suisse et en 2024 dans les autres pays européens (voir : https://www.nespresso.com/agit/article/acteurs-ensemble/nespresso-devoile-une-nouvelle-gamme-de-capsules-a-base-de-papier-compostables-a-domicile/).

    Au regard de tous ces éléments, il apparaît difficile de se positionner définitivement sur la pertinence d’un soutien régional au développement d’une filière complète de recyclage de ce type de déchets en Wallonie. De plus, il faut également tenir compte de l’explosion du coût de l’énergie, qui risque de constituer un frein à la mise en place de nouveaux procédés de recyclage énergivores.

    Les producteurs d’emballages doivent absolument intégrer l’analyse de fin de vie d’un produit dès sa conception.