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La stratégie pour les insectes pollinisateurs en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2022
  • N° : 277 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 23/12/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Face au déclin des insectes pollinisateurs, la Belgique a lancé au printemps dernier une stratégie nationale pour les insectes pollinisateurs 2021-2030. Les autorités publiques compétentes, tant régionales que fédérales, se sont engagées à travailler ensemble pour des écosystèmes sains, une meilleure production alimentaire et le bien-être humain.

    S'inscrivant dans la droite ligne de cette stratégie nationale, le Gouvernement bruxellois a adopté le 15 décembre sa stratégie régionale en faveur des pollinisateurs. Conçue avec les acteurs de terrain, les associations et le monde académique, elle semble aller plus loin que le modèle national.

    Elle compte une cinquantaine de mesures visant notamment à renforcer les connaissances sur l'état des différentes espèces d'insectes pollinisateurs, notamment en mettant à jour les différents atlas existants et en évaluant régulièrement les ressources alimentaires disponibles.

    Madame la Ministre a-t-elle eu écho de l'initiative bruxelloise ?

    La Wallonie est-elle aussi dotée d'une stratégie régionale pour les insectes pollinisateurs plus ambitieuse que celle discutée au niveau national ?

    Quels objectifs la Wallonie s'est-elle fixée en la matière ?

    Quels sont les moyens déployés ?

    Puisqu'il est question de travailler ensemble, comment s'articule la coordination entre les trois régions du pays et le Fédéral ?
  • Réponse du 01/03/2023
    • de TELLIER Céline
    Je rejoins parfaitement l’honorable membre. Comme je le dis souvent, la biodiversité constitue notre « assurance-vie ». C’est la raison pour laquelle son déclin, tristement illustré par celui des insectes pollinisateurs, doit être une préoccupation majeure, aux différents niveaux de pouvoir.

    Afin de lutter efficacement contre ce déclin en mettant en place une politique active, j’ai chargé l’administration de la rédaction d’un plan d’action en faveur des pollinisateurs. Une première version de ce plan est parvenue à mon Cabinet, où il est en cours d’analyse avant d’être présenté aux partenaires du Gouvernement.

    En amont, une réflexion très large et concertée a été menée. Une vingtaine d’experts et d’expertes universitaires, mais aussi du secteur associatif et apicole, ont pris part au processus et ont eu l’opportunité de commenter le texte. Dès 2021, au début du processus, ces personnes ont été convoquées pour faire émerger les grandes lignes directrices du plan. En 2022, dans un second temps, ces mêmes personnes ont été sollicitées pour amender le texte en cours.

    Par ailleurs, et comme il le souligne, le plan wallon s’insère dans un contexte international, européen et national. Au niveau belge, un groupe de travail réunit les différents niveaux de pouvoir, et met en relation les acteurs concernés par ces plans. Les objectifs wallons sont en lien avec les objectifs des autres niveaux, qui se complètent les uns les autres. Au niveau wallon ce plan a d’ailleurs permis de réunir d’autres initiatives déjà menées sur le territoire et de les valoriser (comme par exemple le Plan d’Action en faveur des pollinisateurs sauvages de Belgique et des Hauts-de-France SAPOLL, élaboré par les universités et associations de conservation de la nature ou encore le Plan d’action Apiculture Wallonie, élaboré par le CARI).

    Au niveau des actions de ce plan, un volet est consacré à l’adaptation des calendriers agricoles et à l’amélioration des pratiques dans les différents espaces (agricoles, forestiers, milieux naturels et semi-naturels). Toutes ces actions viendront compléter celles qui sont discutées dans le cadre du plan pesticide (2023-2027) et dans le cadre de la stratégie biodiversité 360°.

    Le plan vise des actions concrètes sur le territoire, dépassant effectivement les ambitions du plan national. L’objectif général est bien sûr d’atteindre un niveau ambitieux de protection des pollinisateurs. A ce stade, il est décliné en 7 sous-objectifs :
    1. Promouvoir une gestion des terres favorable aux pollinisateurs : pratiques sur le terrain ;
    2. Promouvoir une gestion des terres favorable aux pollinisateurs : gestion des intrants ;
    3. Promouvoir une gestion des terres favorable aux pollinisateurs : respect de calendriers agricoles adaptés ;
    4. Réduire l’impact des espèces exotiques envahissantes ;
    5. Améliorer et préserver les habitats des pollinisateurs ;
    6. Produire des connaissances et organiser le suivi des pollinisateurs ;
    7. Sensibiliser et mobiliser les acteurs concernés et les citoyens.

    La stratégie biodiversité 360°, en cours de discussion au Gouvernement, devrait permettre de débloquer des moyens pour la mise en œuvre des plans d’actions espèces via l’objectif opérationnel « Améliorer l’état de conservation des habitats et des espèces menacées ». Le budget dédié à cet objectif est de 23 380 000 euros. Le financement du plan d’action pollinisateurs sera inclus dans ce budget prévisionnel.