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L’impact des pesticides sur les eaux de surface

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 279 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 09/01/2023
    • de DESQUESNES François
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le nouveau PWRP (2023-2027) vient d'être finalisé et publié. Celui-ci s'inscrit dans l'ambition européenne de réduire notre empreinte « pesticides » de 50 % à l'horizon 2030. Cet objectif plus qu'ambitieux se retrouve aussi dans la DPR 2019-2024 du Gouvernement wallon et rejoint les objectifs de la stratégie européenne « De la Ferme à la Fourchette » (Farm to Fork - F2F).

    Ce programme suit une structure similaire au précédent PWRP et contient notamment un axe relatif à l'impact des pesticides sur les eaux de surface. On mentionne que les principales substances actives retrouvées ces dernières années sont les herbicides et la cyperméthrine. Qu'en est-il des autres substances mentionnées dans le PWRP II comme le diméthoate, le lindane, l'atrazine ou encore le diuron ? Ces dernières ne sont plus mentionnées. Pourquoi ? Ces substances interdites depuis longtemps, mais très persistantes passent-elles enfin sous le seuil de détection ?

    La cyperméthrine est, selon le PWRP II, largement utilisée dans l'agriculture et en dehors et est apparue dans les analyses après l'abaissement des seuils sur base de règles européennes en 2013. Y a-t-il une évolution ? Quel en est le risque ?
  • Réponse du 01/03/2023
    • de TELLIER Céline
    En ce qui concerne la situation des eaux de surface, l’état des lieux présenté dans le PWRP III fournit un aperçu des déclassements observés en eaux de surface pour plusieurs pesticides qui dépassent les normes fixées par différents textes règlementaires.

    Le PWRP III mentionne effectivement que les principales substances actives de pesticides retrouvées ces dernières années dans les eaux de surface en Wallonie sont des herbicides (dont font partie le lindane, l’atrazine et le diuron – le diméthoate quant à lui ne ressortait plus comme substance déclassante des masses d’eau de surface en Wallonie) et la cyperméthrine.

    En ce qui concerne la cyperméthrine, c’est la substance qui déclasse le plus de masses d’eau dans le dernier état des lieux. C’est une substance active qui est utilisée dans diverses applications (produits assainisseurs d’air, hygiène vétérinaire, protection du bois et Insecticides/acaricides, produits phytosanitaires en grandes cultures, légumes, fruit, ornement et vignes, en exploitation forestière, et même contre les moustiques potentiellement vecteurs de maladies).

    La toxicité de la cyperméthrine peut être relativement importante pour les organismes vivants en milieu aquatique. La substance est stable dans l’eau (DT50 compris entre 136 et 221 jours à pH 7 et 25°C) et migre rapidement de la phase aqueuse vers les sédiments (DT50= 3 jours (voir https://substances.ineris.fr/fr/substance/716)). Ces raisons expliquent que la cyperméthrine est soumise à des normes relativement strictes par rapport aux autres substances monitorées au niveau des eaux de surface.

    Le suivi des teneurs en cyperméthrine au niveau des masses d’eau de surface a débuté en 2014 avec une période d’adaptation des laboratoires par rapport à la limite de quantification particulièrement basse pour ce paramètre. Étant donné ce problème de sensibilité analytique, les séries de données obtenues jusqu’à présent ne permettent pas de réaliser actuellement une analyse statistique robuste et fiable pour ce paramètre. Une tendance d’évolution de ce paramètre ne peut donc pas encore être estimée.