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Les retombées de la participation de l’Agence wallonne à l'exportation (AWEx) et des start-up wallonnes au Consumer Electronics Show (CES)

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 274 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 12/01/2023
    • de LEONARD Laurent
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Du 5 janvier au 8 janvier de cette année, l'AWEx emmène des start-up wallonnes au « Consumer Electronics Show » dit « CES » de Las Vegas. Ce n'est pas la première fois que l'UAP permet à de jeunes entreprises de notre Région de participer à cet événement au Nevada.

    Depuis 2018, l'AWEx ne manquerait aucune représentation si on écarte celle de 2021 qui s'est organisée, pour des raisons évidentes, en ligne. Cette année, elle aurait réservé deux stands labellisés « Digital Wallonia » afin que 16 start-up et PME du secteur numérique puissent se faire connaître aux différents visiteurs de cette exposition.

    En outre, l'AWEx organise sur place des rencontres appelées « Cross Market », c'est-à-dire des discussions entre entreprises de différents bassins technologiques comme ceux du Québec ou encore d'Israël.

    Monsieur le Ministre pourrait-il nous faire part du bilan de la participation depuis 2018 de l'AWEx au CES ?

    Quelles sont ou seront les retombées pour la Wallonie de la participation de ces entreprises à cette convention ?

    Comment l'AWEx met-elle en avant l'attractivité de la Région wallonne, pour les entreprises du digital ?
  • Réponse du 01/02/2023
    • de BORSUS Willy
    Le développement à l’international du secteur du numérique est l’une des priorités de la stratégie Digital Wallonia. Lorsque j’ai présenté la version 3 de la stratégie numérique de la Wallonie, Digital Wallonia V3, j’ai notamment insisté sur la poursuite du programme « Digital Wallonia International » qui traduit cette ambition en actions opérationnelles.

    Il s’agit tout d’abord de l’organisation des missions internationales, sur base d’un calendrier annuel élaboré par l’AWEx en collaboration avec WBI et les différents acteurs en charge du numérique en Wallonie, dont l’Agence du Numérique, les Clusters TIC et TWIST. Depuis le lancement de Digital Wallonia, plus de 300 entreprises, startups ou centres de recherche ont ainsi participé à des événements majeurs du numérique dans le monde, dont le CES, mais aussi le NAB, VivaTech, Gamescom, Web Summit, Smart City Expo World Congress, etc. Précisons que l’ensemble des acteurs du numérique sont systématiquement référencés sur la plateforme digitalwallonia.be.

    L’autre grand axe de ce programme a été le déploiement de 10 hubs Digital Wallonia dans des pays ou villes emblématiques du numérique. Ces hubs sont systématiquement activés à l’occasion des événements se déroulant dans leur zone géographique ou les impliquant sur des axes technologiques spécifiques. Sur le CES, les Hubs de San Francisco, Shenzhen, Montréal, Paris et Tel-Aviv étaient notamment mobilisés.

    Concernant plus spécifiquement le Consumer Electronic Show de cette année, la Wallonie y était bien entendu présente sous la bannière Digital Wallonia du stand organisé par l’AWEx. La Wallonie est d’ailleurs la seule région belge présente au CES depuis 2018.

    Dans les faits, nos entreprises ont bénéficié de deux pavillons distincts, l’un réservé aux start up au sein de l’Eureka Park et l’autre réservé aux PME dans la zone des pavillons internationaux.

    L’objectif majeur de cette présence est évidemment de permettre à nos entreprises de se confronter à la concurrence mondiale, singulièrement dans le domaine du numérique dont le périmètre est par nature mondial.

    Notons que si l’on rapporte la représentation des entreprises wallonnes à la taille de la Wallonie, nous sommes au même niveau de présence que la France !

    Une évaluation auprès des exposants sera évidemment effectuée par l’AWEx, comme pour toutes les missions internationales. Il est toutefois encore trop tôt pour tirer un bilan complet de la dernière édition du CES qui vient de se clôturer. Il me revient que les entreprises et star up participantes ont d’ores et déjà manifesté des retours extrêmement positifs de manière informelle. Elles ont multiplié les contacts avec des clients et investisseurs potentiels et elles ont pu présenter leur savoir-faire devant un public qu’il est impossible de toucher dans d’autres circonstances.

    Très concrètement, et sans trahir aucun secret d’affaires, je peux confirmer à l’honorable membre que plusieurs contrats ou partenariats ont été signés entre nos entreprises et des entreprises étrangères.

    Au-delà de l’intérêt commercial direct pour nos entreprises, le CES 2023 est aussi l’occasion de valoriser l’écosystème numérique de la Wallonie au niveau mondial et d’augmenter son attractivité pour les entreprises et investisseurs étrangers.

    Soulignons à ce sujet que la Belgique a reçu du fondateur de l’événement, Gary Shapiro, un prix à l’Innovation qui représente une reconnaissance remarquable pour la Belgique et la Wallonie.

    La Wallonie numérique a également participé au Village francophone qui met en présence les offreurs de solutions innovantes et les acheteurs de technologies autour de grandes thématiques du numérique. C’est aussi un lieu privilégié pour entretenir les relations avec la Francophonie numérique, et notamment le Québec, la France, le Luxembourg ou encore la Suisse.

    Plusieurs de nos start-up wallonnes ont par ailleurs participé aux différentes séances de pitching organisées par le Village Francophone devant un jury de haut niveau.

    Sur le plan de la visibilité, la présence de Digital Wallonia au CES a été relayée par différents médias : La Libre, Canal Z, l’Écho, le Soir, Trends-Tendances, BelRTL et la RTBF. Plusieurs articles ont également été publiés dans la presse du nord du pays, ce qui mérite d’être mentionné. Plusieurs médias étrangers ont également visité les deux stands wallons.

    Quant aux éditions et partenariats futurs, l’honorable membre comprendra qu’il est évidemment très tôt pour en parler. Néanmoins, dans la perspective d’une éventuelle participation de la Flandre au prochain CES, l’AWEx a reçu des retours très positifs du FIT (Flanders Investment & Trade) quant à la visibilité des entreprises wallonnes et de Digital Wallonia durant cette édition.

    L’AWEx a également profité de ce CES pour organiser deux opérations « cross market » avec le Québec et Israël. Des rencontres avec nos entreprises ont été organisées à cette occasion.

    En ce qui concerne le développement des filières technologiques, nous travaillons essentiellement au travers des programmes structurants du plan Digital Wallonia. Il s’agit d’une approche sectorielle au travers de différents programmes thématiques tels que l’industrie du futur, le « smart farming », l’intelligence artificielle ou la cybersécurité.

    La majorité des programmes de Digital Wallonia repose sur une approche par écosystèmes permettant d’identifier et de structurer les entreprises de l’offre et de la demande dans le secteur du numérique ainsi que les acteurs de la recherche et les opérateurs de support ou de financement.

    Cette manière de travailler facilite le travail d’identification des technologies numériques qui sont les plus valorisées dans la cadre des missions internationales. Ainsi, nous savons que l’intelligence artificielle, l’internet des objets et la réalité virtuelle font partie des technologies les plus représentées par nos entreprises et nos acteurs de la recherche. Ces informations sont très utiles pour l’élaboration du catalogue des missions internationales organisées par l’AWEx. L’objectif est évidemment de garantir la cohérence entre nos domaines d’excellence numérique et les actions en faveur de l’internationalisation de notre économie.

    Toujours dans cette optique, l’Agence du Numérique proposera prochainement une étude complète sur la structuration du secteur du numérique, sur la base notamment des données de la plateforme Digital Wallonia qui regroupe actuellement plus de 2 600 profils d’entreprises et acteurs du numérique. Pour rappel, ces mêmes données ont permis d’identifier les secteurs technologiques prioritaires de la Wallonie dans la cadre de la stratégie de spécialisation S3.

    La question de l’orientation des demandeurs d’emploi et des jeunes vers les nouvelles technologies passe essentiellement par l’action du Forem auquel s’ajoute l’IFAPME et les centres de compétences technologiques qui sont Technofutur, Technifutur, Technocité et Technobel.

    Plusieurs actions sont toutefois directement pilotées au travers de Digital Wallonia dans l’objectif d’orientation vers le numérique. Ces actions se structurent de façon cohérente au travers d’une chaine de valeur complète qui s’adresse tant à l’élève du fondamental qu’au chercheur d’emploi en difficulté en passant par les étudiants du secondaire. Les initiatives de Kodo Wallonie, Coder Dojo et BeCode agissent avec succès en Wallonie et contribuent chaque année à orienter, réorienter, former et mettre à l’emploi des centaines de profils. Ces trois actions sont actives dans le domaine de la programmation informatique, mais elles ne s’y limitent pas pour autant. BeCode a ainsi récemment développé un parcours de formation en intelligence artificielle et développera très prochainement un nouveau cycle en cybersécurité.

    La question du genre n’est pas non plus oubliée puisque BeCode et Coder Dojo offrent déjà des formations spécifiquement destinées aux femmes/filles avec l’objectif de participer à combler le manque de profils féminins dans les secteurs technologiques.

    Des actions de communication sont également développées en ce sens. En outre, une étude et une méthodologie spécifiques ont été proposées par l’Agence du Numérique dans la cadre de la 2e édition de la campagne Wallonia Wonder Women qui agit sur la promotion de la femme dans les métiers scientifiques et techniques.

    De façon générale, je rappellerai que le programme Digital Wallonia for Edu, qui concerne le volet éducation du numérique, bénéficie d’une enveloppe budgétaire considérable.