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Le bilan des aides Covid et leur avenir

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 279 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/01/2023
    • de DESQUESNES François
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Au total, le Gouvernement wallon aura adopté 26 indemnités à destination des entreprises, PME et indépendants, en suite des vagues successives de Covid-19. L'encadrement temporaire des aides d'État Covid, tel qu'adopté par la Commission européenne, n'a pas été prolongé au-delà de la date d'expiration du 30 juin 2022.

    C'est donc avec un peu plus de 6 mois de recul que j'interroge Monsieur le Ministre aujourd'hui sur le bilan de ces aides.

    Combien d'entreprises ont-elles été aidées ?

    Pour quel budget total ?

    Quels sont les secteurs qui ont particulièrement trinqué du fait de la crise ?

    Les niveaux d'aides étaient-ils appropriés pour eux ?

    Quelle comparaison peut-elle être faite avec les aides pratiquées dans les autres régions du pays et chez nos pays voisins pour ces secteurs ?

    Comment se comportent aujourd'hui ces secteurs ailleurs ?

    Sont-ils en meilleure posture qu'en Wallonie ?

    Ces questions riches d'enseignement doivent sans conteste pouvoir nous aider sur les choix futurs, en matière de politique économique.

    En effet, tout d'abord, comment orienter cette politique économique afin d'essayer de sauvegarder un maximum de secteurs, sans pour autant remettre en cause le principe schumpétérien de croissance (à savoir ne soutenir que les secteurs d'avenir, en matière de croissance) ?

    Quelles sont les possibilités en la matière et comment les rendre compatibles aux principes européens d'aides d'État ?

    Des marges existent-elles en la matière ou les dégâts économiques sont-ils irréversibles ?

    Quelle est la marge laissée par l'Union européenne ?
  • Réponse du 07/02/2023
    • de BORSUS Willy
    L’intervention de la Wallonie dans le cadre de la crise Covid représente 26 régimes d’indemnités successifs. En tout, 277 104 dossiers ont été introduits, ce qui représente un peu plus de 110 000 entreprises, indépendants et ASBL aidés.

    Je peux également indiquer que 56 % des dossiers déposés l’ont été par des personnes physiques. Sans surprise, la très large majorité des personnes morales ayant introduit un dossier sont constituées en SPRL, suivies par les SRL puis les S.A.

    Les 237 809 indemnités ont été octroyées pour 1 013 371 990 euros.

    Lorsque l’on analyse les fameux codes NACE, on se rend compte que l’activité qui a introduit le plus de dossiers est évidemment celle de la restauration. Ensuite viennent les activités en lien avec la coiffure puis celles des soins de beauté à égalité avec les activités des cafés et des bars. Si l’on remonte d’un cran, au niveau des secteurs, on remarque que le secteur de la restauration représente à lui seul 23 % de toutes les indemnités, suivi par le commerce de détail avec 19 %.

    Ces chiffres, bien qu’ils sont représentatifs de l’intervention de la Wallonie ne doit pas nous faire oublier les autres secteurs qui ont particulièrement souffert de la crise. Je pense notamment au secteur de l’événementiel, et en particulier les discothèques.

    En ce qui concerne le niveau des aides, il est évident qu’aucun montant ne pourra jamais faire gommer complètement les dommages importants de la crise. Lorsque la crise est aussi violente, il y a des situations qui ne peuvent pas se résoudre avec un chèque. Chacun des secteurs touchés aurait préféré rester ouvert. Il n’est pas possible de remplacer les clients que l’on n’a pas pu servir ni les contrats que l’on n’a pas pu signer, mais tout au long de la crise, j’ai veillé à apporter une aide maximale à tous ceux et celles qui en avaient besoin.

    J’ai rencontré énormément de représentants de secteurs, mais aussi de commerces de toute nature et des indépendants. J’ai écouté les demandes, analysé les situations et proposé au Gouvernement 26 régimes d’indemnités différents qui ont chacun eu vocation à rencontrer la diversité des situations.

    L’honorable membre le sait, nous avons travaillé en deux temps. Dans un premier temps, il a fallu répondre à l’immédiateté de la détresse de celles et ceux dont l’activité a été stoppée du jour au lendemain. Ce fut le temps des indemnités forfaitaires. Ensuite, nous avons fait le choix d’adapter progressivement notre réponse en fonction de l’évolution du contexte général, des décisions fédérales et de la spécificité des situations qui en découlaient. Des critères ont été ajoutés, d’autres ont été enlevés ou modifiés pour correspondre le plus précisément possible aux réalités et aux besoins des entreprises et des indépendants.

    Le secteur du commerce et de l’HORECA, principalement frappé par les effets de la crise sanitaire, a été particulièrement soutenu dans son redéploiement par la Région wallonne.

    Plus structurellement, au travers du Plan Horizon Proximité, j’ai mis sur pied différents leviers d’aide visant à booster l’installation de nouveaux commerces, mais aussi le développement substantiel des commerces voulant se réinventer. N’oublions pas le dispositif des chèques entreprises en voie d’être réformé pour mieux répondre aux besoins de toutes les parties prenantes.

    Le secteur de la construction, dans une moindre mesure, a souffert de la crise du Covid-19. Hier impactés par des délais de livraison fortement allongés pendant la crise Covid et des difficultés substantielles d’approvisionnement, le secteur est aujourd’hui contraint de faire face à l’augmentation du prix de l’énergie, notamment en ce qui concerne la fabrication des briques, du ciment, des tuiles et des matériaux au sens large.

    Si on analyse maintenant, à l’échelle nationale, les 3 secteurs spécifiques que sont la construction, le transport et l’HORECA, le taux de défaillance reste, pour l’HORECA, bien en deçà de la moyenne historique pré-covid et, pour la construction, dans la tendance historique.

    Concernant la dépendance du secteur au contexte international, les leviers d’action régionaux sur le seul impact de la hausse de prix des matériaux restent limités. Toutefois, WE dispose déjà d’un ensemble de produits et de services qui peuvent apporter des solutions aux entreprises concernées et plus particulièrement pour ce qui concerne la hausse des prix de l'énergie, des dispositifs de financement au travers du prêt Propulsion et du dispositif Easy Green au départ de l’outil. Ces dispositifs s'ajoutent aux prêts, garanties et participations en capital qu’il peut proposer.

    Afin d’empêcher ces faillites et de soutenir les petites et moyennes entreprises les plus en difficulté, le Gouvernement a débloqué 505 millions d’euros pour aider les entreprises à faire face à la crise énergétique dont 175 millions d’euros en aides directes. Les petites entreprises vont bientôt pouvoir percevoir leurs premières primes, à condition bien sûr qu’elles rentrent dans les critères établis.

    WE, le nouvel outil financier, tout comme les invests wallons demeurent aussi un pilier de notre tissu économique capables de venir en aide aux entreprises en. Durant ces périodes difficiles, j’ai réaffirmé auprès du nouvel outil l’importance que j’accorde au soutien puissant à apporter à nos petites et moyennes entreprises qui font notre fierté.

    Je me permets également de rappeler l’existence du dispositif Ré-Action au sein de Wallonie entreprendre. Celui-ci a pour vocation d’accompagner les entreprises de moins de 10 personnes qui traversent des difficultés passagères via du coaching, des conseils, le diagnostic de l’entreprise et de son organisation et éventuellement un soutien financier pour passer le cap.

    Ce dispositif s’articule par ailleurs avec les autres types d’interventions accessibles aux sociétés en retournement au sein de Wallonie Entreprendre.

    Enfin, parce qu’il vaut toujours mieux prévenir que guérir, un outil d’autodiagnostic en ligne le « Early warning Scan » permet à tout indépendant ou tout entreprise de détecter les difficultés qu’ils pourraient rencontrer avant qu’il ne soit trop tard.