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La grippe aviaire

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 291 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/01/2023
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Depuis notre dernier échange, lors de la séance plénière, l'épidémie de grippe aviaire a poursuivi sa propagation et de nouveaux foyers ont été détectés à Amay ou encore à Frasnes, ceci sans compter les nombreux foyers détectés en Flandre ou en France. Chez nos voisins d'Outre-Quiévrain, la production de foie gras est même fortement menacée alors que l'on approche de la période la plus importante de l'année.

    Depuis début octobre, le Ministre fédéral de l'Agriculture a réintroduit l'obligation de protection pour toutes les exploitations avicoles enregistrées et Monsieur le Ministre avait indiqué, lors de nos échanges, suivre avec attention la situation.

    Peut-il faire le point sur la propagation de la maladie ?

    Lors de ses dernières réponses en commission, il avait indiqué suivre avec intérêt les recherches et les travaux menés sur la mise en œuvre d'une vaccination. Va-t-il mener également des tests en Wallonie ?

    Va-t-il dégager des moyens pour stimuler la recherche dans le domaine ou permettre d'associer nos centres de recherches aux travaux déjà menés dans d'autres pays ?

    Au vu de la propagation de la maladie, la pastille « Pour me protéger, je ponds à l'abri » est-elle activée ?

    Des dispositions sont-elles prises pour aider les exploitations avicoles, je pense notamment aux éleveurs de poules en plein air ? Risquent-ils, une nouvelle fois, de perdre la classification des œufs ?

    Monsieur le Ministre va-t-il plaider au niveau européen pour la mise en œuvre d'aides ?

    Ce point a-t-il été abordé dans la concertation intrabelge ?

    Une position commune a-t-elle pu se dégager ?

    Des contacts sont-ils pris avec les autres pays européens touchés afin de proposer une position commune ?
  • Réponse du 03/02/2023
    • de BORSUS Willy
    Comme l’honorable membre le sait, le virus hautement pathogène d’aviaire H5, semble être devenu endémique chez les oiseaux sauvages en Europe.

    Depuis le début du mois de septembre 2022, on note une recrudescence précoce de l’épidémie avec :
    - la découverte dans la faune sauvage de faisans infectés à Clavier en septembre 2022 ;
    - la contamination de 11 élevages flamands, ayant conduit à l’abattage de plus de 500 000 volailles ;
    - la découverte d’une dizaine de contaminations chez des négociants d’oiseaux d’ornement ou chez des particuliers, dont le seul négociant wallon situé à Theux et que l'honorable membre mentionne ;
    - la découverte dans la faune sauvage de faisans infectés à Frasnes-les-Anvaing en octobre 2022 ;
    - la découverte dans la faune sauvage de faisans infectés à Soignies en novembre 2022 ;
    - et des cas régulièrement détectés en avifaune depuis septembre 2022 sur l’ensemble du territoire wallon.

    Pour rappel, le premier moyen de lutte reste la mise en œuvre rapide de stratégies d'atténuation appropriées et durables du virus tel que des mesures de biosécurité strictes et de détection précoce dans les systèmes de production avicole.

    En cas de détection d’un foyer dans un élevage commercial ou chez un détenteur particulier, les règlements européens relatifs à la santé animale sont d’application et l’AFSCA procède à l’abattage des animaux. L’AFSCA définit en même temps, autour de l’élevage, une zone de protection de 3 km et une zone de surveillance de 10 km. Dans ces zones, des mesures supplémentaires sont prises telles que le recensement de toutes les volailles, des examens cliniques supplémentaires dans les élevages, une biosécurité renforcée, des interdictions de transport. La zone de protection ne peut être levée avant 21 jours et la zone de surveillance ne peut être levée avant 30 jours moyennant un monitoring final favorable. De plus, au niveau de l’élevage infecté, l’AFSCA réalise une enquête épidémiologique, un assainissement continu, un nettoyage et désinfection, et met en place un protocole pour repeupler après un vide sanitaire de 3 semaines.

    La vaccination est une compétence fédérale et dépend donc de mon collègue fédéral, M. David Clarinval. Il faut savoir qu’elle fait également l’objet de toutes les attentions et la Belgique soutient le développement de cette possibilité au niveau européen. Les recherches pour disposer au niveau européen d’un vaccin efficace sont toujours en cours. Toutefois, la vaccination doit être considérée comme un outil complémentaire aux mesures de prévention et de lutte actuelles. Comme le virus peut muter, une surveillance génomique est réalisée sur les souches de la grippe aviaire isolées en Belgique pour les caractériser, évaluer l’évolution de l’épidémie et détecter l’émergence d’un nouveau virus afin de permettre une évaluation et une gestion appropriées des risques.

    En ce qui concerne les producteurs d’œufs de poules élevées en plein air, le recours à la pastille « Pour me protéger, je ponds à l'abri » est effectif depuis le 26 janvier 2023. Les conditions à respecter sont les suivantes :
    1. les œufs produits par des « poules élevées en plein air » qui ont été confinées pendant plus de 16 semaines doivent être estampillés avec le code 2 ;
    2. ces œufs doivent être emballés dans des boîtes dont aucune mention ne fait référence à l’élevage en plein air :
    a. soit toutes les mentions « plein air » se trouvant sur la boîte sont couvertes par des pastilles ou sont effacées ;
    b. soit les œufs sont emballés dans des boîtes faisant référence à l’élevage au sol.

    Les contrôles sur le marquage des œufs et l’étiquetage des boîtes d’œufs seront adaptés en fonction de ces nouvelles dispositions notamment pour éviter des abus qui seraient préjudiciables au secteur.

    A propos des aides, il faut rappeler que c’est l'AFSCA qui prend en charge les frais d'analyse des échantillons pour détecter d’éventuelles contaminations des élevages par la grippe aviaire. En cas d’abattage obligatoire, des aides de dédommagement sont prévues au niveau fédéral. Ceci ne concerne pas les abattages préventifs.