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Le profil du jeune conducteur wallon cumulant des accidents

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 151 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/01/2023
    • de BELLOT François
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Selon Vias, 40 % des conducteurs wallons de la tranche 18-30 ans ont été impliqués dans au moins un accident de la route au cours des 3 dernières années.

    Parmi ces 40 % wallons, 10 % indiquent avoir été impliqués dans plusieurs accidents dans cette période.

    En outre, concernant les 40 % susdits, 17 % étaient responsables de l'accident ; dans 14 % des cas, la responsabilité incombait à la partie adverse.

    Vias renseigne que la tranche 18-24 ans a un impact positif sur les statistiques belges puisqu'en 2019, ces conducteurs n'étaient que 23 % à avoir été accidentés contre 32 % aujourd'hui. L'enquête Vias souligne un élément inquiétant : celui du pourcentage passé de 3 à 11 des jeunes sanctionnés pour alcool au volant. L'augmentation est aussi claire concernant la consommation de drogue au volant, le taux s'élevant de 1 à 12 %.

    Au total, ce sont 30 % des 18-30 ans qui ont reçu un PV durant l'année écoulée, presque 50 % des cas concernaient la vitesse excessive.

    Le porte-parole de Vias indique que « les jeunes qui ont eu leur permis en 2019 ou 2020 ont nettement moins roulé vu les restrictions imposées » par la gestion de la crise sanitaire. Ceux-ci sont ainsi dorénavant confrontés à des conditions de circulation qu'ils ne connaissaient pas.

    Une prise en considération circonstanciée de ce type de profils doit être réalisée afin de répondre à ces conduites moins sûres et afin de ne pas laisser de mauvaises habitudes de ces nouveaux conducteurs s'intégrer aux usages de la route.

    Au vu des chiffres, comment Madame la Ministre travaille-t-elle à un encadrement ciblé de ce profil de jeune conducteur wallon ?

    La comparaison entre régions est aussi interpellante concernant les jeunes conducteurs disant avoir pris le volant sous l'influence de l'alcool : 18 % des jeunes Wallons contre 7 % des jeunes Flamands. Un constat similaire s'opère au sujet de la consommation de drogue.

    Comment explique-t-elle les raisons de telles différences ?

    Dès lors, quel plan rapide applique-t-elle pour lutter contre ces chiffres ?
  • Réponse du 07/02/2023
    • de DE BUE Valérie
    Concernant les statistiques relatives aux accidents corporels impliquant les jeunes conducteurs de voiture spécifiquement, une tendance à la baisse s’observe depuis au moins 10 ans dans les différentes régions du pays. Cette tendance semble se poursuivre en 2022.

    La conduite sous influence n’est pas spécifique aux 18-24 ans. Dans les accidents corporels, le taux de conducteurs positifs à l’alcool est de 12 % en moyenne en Wallonie. Il ressort que ce problème est particulièrement marqué chez les automobilistes, les conducteurs de cyclos et de camionnettes.

    Une analyse affinée des automobilistes testés sous influence d’alcool en fonction de leur âge révèle que près d’un jeune wallon de 18-34 ans sur 6 (17 %) impliqué dans un accident et testé pour l’alcool était sous influence d’alcool. Les 35-64 ans ne sont pas en reste avec 14 % d’automobilistes wallons sous influence. Ces chiffres étant plus élevés qu'en Flandre, il y a donc vraisemblablement un aspect culturel particulier en Wallonie en lien avec la conduite sous influence d’alcool et ce, pour toutes les tranches d’âge.

    L’AWSR sensibilise régulièrement les jeunes usagers de la route à travers différentes campagnes de sensibilisation largement diffusées sur les réseaux sociaux, d'actions de terrain (bornes éthylotests, distribution d’éthylotests dans des centres sportifs/festivals…) et au travers de formations.

    En effet, l’agence a développé des modules de formation spécifiques pour la tranche d’âge des 18-24 ans, notamment concernant la conduite sous l’influence de drogues ou d’alcool, l’utilisation du vélo ou encore d’une trottinette. Ces formations sont proposées aux communes et à diverses associations comme les mouvements de jeunesse. La future mise en place d’un “brevet” multimodal en secondaire sera également l’occasion d’aborder à nouveau ces problématiques et leurs conséquences.

    L’AWSR mène chaque année des campagnes de sensibilisation spécifiques portant sur la conduite sous l’influence d’alcool et de drogues. Toutes les campagnes de sensibilisation aux risques de la conduite sous l’influence d’alcool prônent le "zéro préventif" et donc 0 % d’alcool au volant.

    Les dernières campagnes sur le sujet ont été menées respectivement en novembre et en décembre 2022.

    La campagne de sensibilisation du mois de novembre, diffusée le long des grands axes routiers et sur les réseaux sociaux, incitait spécifiquement les Wallons à opter pour des boissons festives sans alcool s’ils doivent reprendre le volant où à prévoir une solution de retour en sécurité s’ils comptent consommer de l’alcool.

    En donnant la parole à 3 victimes de la route, la campagne du mois de décembre visait à sensibiliser aux risques routiers, notamment en matière d’alcool au volant, lors de la période particulière de la fin d’année. Tout en conservant le ton bienveillant des campagnes de l’AWSR et sans montrer d’images choquantes, la campagne était percutante par la force et l’authenticité des témoignages. Par ailleurs, par sa diffusion sur les réseaux sociaux, à la télévision, le long des routes, mais également dans la presse, la campagne a bénéficié d’une large visibilité pendant le mois de décembre, ce qui a permis de toucher de nombreux Wallons. Parmi les 3 témoignages, soulignons la participation d’un jeune et une diffusion sur TikTok pour plus de proximité avec ce public cible.

    Par ailleurs, depuis le mois de juin 2022, l’AWSR mène également un projet pilote d’installation de bornes éthylotests dans des lieux festifs fréquentés par les jeunes. En permettant aux utilisateurs de se rendre compte à quel point il est difficile d’évaluer soi-même son alcoolémie et combien consommer, ce qui peut sembler être peu d’alcool, peut déjà avoir un impact conséquent, les bornes éthylotests s’inscrivent dans l’objectif de prôner le 0 % d’alcool au volant. Les résultats enregistrés jusqu’à présent montrent qu’un utilisateur sur 3 n’évalue pas correctement son alcoolémie et qu’en moyenne 70 % des utilisateurs testés positifs déclarent s’adapter après avoir soufflé dans la borne en diminuant leur consommation d’alcool ou en postposant leur trajet retour. L’AWSR dressera prochainement le bilan final du projet. Nous envisagerons alors la suite à lui donner.

    La problématique de la conduite sous influence est également régulièrement abordée par l’AWSR à travers ses réseaux sociaux, son site Internet et les émissions Contacts diffusées sur la RTBF.

    L’AWSR sensibilise également chaque année environ 50 000 candidats au permis de conduire ayant opté pour l’apprentissage de la conduite en filière libre, et leur(s) guide(s) via le rendez-vous pédagogique.

    En 2023, toutes ces actions de sensibilisation à l’égard des jeunes conducteurs se poursuivront notamment au travers de campagnes de sensibilisation multimédias.