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Le développement de la technologie des pneumatiques par Goodyear

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 152 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/01/2023
    • de BELLOT François
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Depuis Colmar-Berg au Grand-Duché de Luxembourg, Goodyear s'intéresse à l'intelligence des pneumatiques et souhaite en développer la technologie. Pour ce faire, Goodyear occupe 1 100 chercheurs, techniciens, doctorants et « business analyst ».

    Cette démarche trouverait à se concrétiser par des applications, notamment capables d'avertir le conducteur concernant l'état de ses pneus. Elles seraient ainsi aptes à renseigner de l'usure des pneus, de la nécessité d'en changer, jusqu'à prévoir un rendez-vous avec un vendeur.

    Goodyear indique que « les pneus connectés permettront d'optimiser les performances du véhicule et des pneumatiques », qu'ils « identifieront la pression, la température, mais aussi quel pneu est sur le véhicule : hiver ou été, la taille, et cetera », et que cela « permettra notamment d'améliorer le freinage et d'obtenir des distances de freinage plus courtes ».

    Au vu de ces arguments, Madame la Ministre a-t-elle procédé à l'analyse de la plus-value engendrée par cette technologie des pneus ?

    À quoi l’engagent ses conclusions sur ce sujet ?

    Les chiffres d'accidents causés par des pneus en mauvais état ou le nombre de passage au contrôle technique en certificat « rouge » pour cette raison lui imposent-ils de réagir et à quels délais ?

    Quelle action pose-t-elle quant à la préparation d'une future intégration de cette technologie à notre législation ?

    Goodyear annonce que de tels pneumatiques pourraient déjà être disponibles dès 2023 ou 2024.

    Quels position et soutien adopte-t-elle relativement à l'équipement par ce type de pneus pour les véhicules de la flotte wallonne ?
  • Réponse du 07/02/2023
    • de DE BUE Valérie
    La pression dans les pneumatiques est un des facteurs importants pour la consommation et la sécurité des véhicules.

    Les policiers ont la possibilité de cocher l’état des pneus sur le constat d'accident s’ils pensent qu’ils ont contribué à l’accident. Ainsi, sur les 5 dernières années, le facteur pneus lisses a été coché 225 fois, soit 45 accidents par an liés à la problématique en Wallonie, soit 0,44 % de l'ensemble des accidents corporels. L’éclatement des pneus est mentionné 4 fois par an, soit à peine 0,04 % des accidents corporels.

    Toutefois, ces chiffres sous-estiment vraisemblablement la réalité. Un policier n’est pas un expert automobile et il ne s’agit pas non plus d’une priorité en arrivant sur les lieux d’un accident.

    Certaines études basées sur une analyse plus approfondie des accidents nous indiquent que le mauvais état des pneus serait en cause dans 3 à 4 % des accidents mortels.

    Les données concernant les défaillances constatées pour les pneumatiques lors du contrôle technique des véhicules sont les suivantes :
    - interdit de circulation (structure du pneu visible) : 0,46 % ;
    - refus de véhicules avec validité de 15 jours (profondeur des sculptures insuffisante, mauvais état) : 1,03 % ;
    - remarque au certificat de contrôle technique sans refus (état, indicateur d'usure pratiquement atteint) : 5,75 %.

    Pour le moment, les documents qui vantent l’apport de ces pneus viennent des constructeurs. Les pneus intelligents sont rarement cités parmi les principales aides à la conduite. De plus, ce système de Goodyear n'est pas nouveau puisque le concept était déjà annoncé au salon de Genève 2018.

    Grâce à des capteurs et à la connectivité, les pneumatiques donnent aux gestionnaires d'une flotte de véhicules et aux conducteurs les informations nécessaires pour gérer les pneumatiques en évitant les temps d'immobilisation de véhicules liés aux pneumatiques tout en réduisant les coûts des pannes.

    Les premières fonctionnalités comprennent la détection des fuites lentes d’air, la surveillance des pneumatiques des véhicules en stationnement et le contrôle de la pression. Les fonctions futures seront probablement l'identification des pneumatiques et leur localisation automatique, une surveillance de la pression optimale des pneus conduisant à de l’économie de carburant, l'estimation de la charge sur les pneus et le kilométrage.

    Le premier secteur d'intérêt est celui des flottes de camionnettes destinées aux services mobiles, à la construction et à la livraison.

    Plutôt centrée sur la gestion d'un parc de pneumatiques d'une flotte de véhicules, toute technologie permettant potentiellement d’améliorer les performances environnementales et sécuritaires des véhicules mérite d’être mise en avant. Il n’a pas été possible de procéder à une analyse plus approfondie pour le moment du fait qu’il s’agit d’une technologie assez récente.

    Notons que conformément à la réglementation européenne, les véhicules actuels disposent déjà de systèmes permettant de contrôler en permanence la pression des pneumatiques et avertir le conducteur en cas de perte de pression.

    Vu la libre circulation des biens sur l'ensemble de l'Europe, les normes et les prescriptions techniques des véhicules sont harmonisées au niveau européen. Dès lors, il n'est pas envisagé une intégration prochaine de cette technologie dans notre législation fédérale.

    Vu le parc de véhicules régionaux et les processus de marchés publics, le système n'est pas adapté aux véhicules régionaux. Il n'est donc pas envisagé de le déployer parmi les pneumatiques de la flotte de véhicules de la Région à court ou moyen terme.