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L’avenir de la colombophilie dans la Botte du Hainaut

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 307 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 18/01/2023
    • de MATAGNE Julien
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La pratique de la colombophilie se voit menacée dans la Botte du Hainaut. Pour faire suite au courrier qui a été envoyé à Madame la Ministre début de ce mois de la part de la Société de colombophilie de Froidchapelle, les sociétés de colombophiles s'inquiètent de la place du bien-être des pigeons au vu des changements concernant les zones dans lesquelles les pigeons devront concourir.

    Madame la Ministre est-elle au fait de ces changements ?

    Reprenant le cas de la Société de Froidchapelle, celle-ci se voit rattachée à une zone de participation allant de Mons jusqu'au Brabant wallon.
    Plusieurs problèmes se posent alors :
    - les distances parcourues sont trop importantes pour les jeunes oiseaux;
    - les efforts seront source d'épuisement, ce qui entraînera des maladies ou des pertes;
    - le ramassage des pigeons commencera tôt et signifie alors un trajet en camion sans boire et trop long pour pouvoir les faire concourir en sécurité.

    Quelles sont les solutions envisagées par Madame la Ministre ?

    Des discussions ont-elles eu ou vont-elles avoir lieu avec les différentes organisations colombophiles de la région ?
    Si tel est le cas, quelles organisations a-t-elle pu rencontrer et quelles sont les conclusions qui ressortent de ses échanges ?

    Une réponse a-t-elle été apportée à la Société de Froidchapelle ?

    Comment garantir le respect du bien-être animal en regard des problèmes évoqués plus haut ?
  • Réponse du 01/03/2023
    • de TELLIER Céline
    La Royale fédération colombophile belge (RFCB) encadre la pratique de la colombophilie. Elle est structurée en plusieurs entités provinciales. Tenant compte du nombre d’amateurs, certaines entités provinciales sont regroupées pour participer aux concours. Ainsi le Brabant wallon et le Hainaut sont regroupés, alors que Namur, Luxembourg et Liège forment une autre entité regroupée.

    En matière de bien-être animal, les compétitions colombophiles tombent sous le coup de l’arrêté royal du 23 septembre 1998, amendé par le Gouvernement wallon en octobre 2016. La responsabilité du respect des normes de bien-être animal incombe clairement à l’organisateur de la compétition.

    Cet arrêté prévoit qu’une personne morale représentative des colombophiles wallons soit agréée pour collaborer avec l’administration dans le suivi des compétitions colombophiles. Depuis 2017, cette personne morale représentative est l’Association wallonne de colombophilie (AWC). En ce début d’année, l’AWC doit, comme chaque année, me communiquer le programme des concours pour la saison 2023. Je profiterai de cette opportunité pour vérifier si les craintes formulées par la Société de colombophilie de Froidchapelle sont fondées et si des mesures – strictement liées au bien-être animal et non aux intérêts sportifs locaux - s’imposent.

    Je suis consciente des risques inhérents à la compétition colombophile au regard du bien-être animal. À mon initiative, l’Université de Liège a d’ailleurs été mandatée pour réaliser une étude portant sur le bien-être des pigeons lors des compétitions. Le rapport final vient de m’être communiqué, il est en cours d’analyse par mon administration et mon cabinet.

    Au regard de la littérature scientifique disponible depuis 40 ans, l’auteur de l’étude constate qu’il existe peu d’informations sur l’impact des mesures de gestion et d’entrainement sur le bien-être des pigeons. Au regard des données collectées au cours de la saison 2022, aucune dérive majeure (nombre de concours anormalement trop élevés, nombre de kilomètres parcourus en concours anormalement trop élevés …) qui amènerait à devoir agir en urgence en termes de bien-être des pigeons voyageurs n’a été constatée. Par ailleurs, l’étude propose des pistes de réflexion qui nécessiteraient la mise en place d’études supplémentaires pour objectiver les mesures à prendre, notamment en ce qui concerne les distances pouvant être parcourues en fonction de l’âge des pigeons, les conditions de transport et de lâcher.