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Les perturbateurs endocriniens

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 309 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 18/01/2023
    • de PECRIAUX Sophie
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Récemment on apprenait dans la presse que la Ville de Strasbourg en France a lancé « l'ordonnance verte ».

    Cette ordonnance prescrite aux femmes enceintes, par des professionnels de la santé, permet de se prémunir des dangers induits par les substances chimiques qui ont des effets négatifs sur leur organisme et celui de leurs fœtus.

    Les perturbateurs endocriniens se retrouvent en effet dans le plastique, mais aussi dans les produits de beauté, de nettoyage, les désodorisants, la peinture, etc. »

    Cette ordonnance verte donne à ses bénéficiaires l'accès gratuit, pendant sept mois, à un panier hebdomadaire de légumes issus de l'agriculture biologique locale et à des séances de sensibilisation aux risques des perturbateurs endocriniens et aux moyens de s'en protéger.

    En Wallonie, la seconde phase du biomonitoring réalisé par l'ISSeP est toujours en cours.

    Madame la Ministre indique que ses actions en environnement-santé, ainsi que celles de ses collègues de la santé et de l'agriculture sont adaptées aux résultats du biomonitoring wallon et intégrées dans l'actualisation du Plan ENVIeS qui ferait l'objet d'un renforcement important de son budget dans le cadre du Plan de relance.

    Elle avait indiqué également que la Wallonie est associée aux travaux du SPF Santé publique qui coordonne l'élaboration du Plan d'action national sur les perturbateurs endocriniens (NAPED).

    Qu'en est-il de ce Plan d'action national ?

    En Wallonie, a-t-elle déjà pris connaissance des résultats de la phase deux du biomonitoring wallon ?
    Si oui, a-t-elle déjà adapté ses actions par rapport à ces résultats ?

    Des mesures telles que celles proposées par la Ville de Strasbourg peuvent-elles être envisagées ?

    Et, selon elle, quelles sont les nouvelles actions à implémenter ?
  • Réponse du 05/06/2023
    • de TELLIER Céline
    Comme l’honorable membre le précise, les perturbateurs endocriniens (PE) ont un impact principalement quand l’exposition a lieu au cours de phases bien précises de la vie ; à savoir, le stade fœtal, la petite enfance et la puberté.

    Ce qui a été mis en place par la Ville de Strasbourg constitue une expérience pilote. Sur base d’une prescription médicale, la Ville s’est engagée à fournir gratuitement à des femmes enceintes un accès à des paniers de légumes « bio ». Un panier « de saison » est ainsi mis à leur disposition chaque semaine pendant une durée de sept mois. Les bénéficiaires de ces paniers sont en outre conviées à deux séances de sensibilisation aux PE, des molécules omniprésentes dans notre environnement quotidien et entrant dans la composition de nombreux produits, y compris alimentaires.

    Les chances de réussite seraient plus grandes en se concentrant dans un premier temps sur un échelon local, et cela autant pour les producteurs que pour les femmes enceintes visées par l’initiative. La Région wallonne pourrait quant à elle agir en tant que soutien. Je vais me concerter avec mes équipes afin de voir si une telle démarche est envisageable.

    Pour rappel, il existe déjà différentes initiatives dont la philosophie est relativement proche, comme le programme FreshO. Mis en place grâce au « Programme européen Fruits et Légumes à l’école » et cofinancé par la Région wallonne. FreshO permet à des élèves d’écoles maternelles et primaires de bénéficier d’une distribution gratuite de fruits et légumes, bio et de saison.

    En ce qui concerne les travaux du NAPED, une consultation publique a été organisée et le rapport correspondant est disponible sur le site du SPF Santé. Sur base des commentaires ayant été formulés, le NAPED a été adapté, notamment en ce qui concerne la contextualisation qui y était faite de la problématique PE.

    La version finalisée du NAPED tel qu’il a été adopté par les Ministres de la CIMES en juin 2022 a été publiée sur le site du SPF Santé. La mise en œuvre de ce plan est actuellement discutée entre les administrations concernées.

    Enfin, ce mercredi 24 mai, en conférence de presse organisée par l’ISSeP, les résultats collectifs de la deuxième phase du programme de biomonitoring humain wallon BMH-Wal ont été présentés. Il concerne, entre autres, les enfants de 3 à 5 ans et 6 à 11 ans. Tous les rapports BMH-Wal (phase 1 & 2) sont disponibles sur le site de l’ISSeP et sur le portail ‘Environnement-Santé’ du SPW-ARNE. La réponse à une question similaire sur les résultats a été apportée en Commission Environnement ce mardi 30 mai.