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La politique hydrique et l’approvisionnement en eau en Wallonie du sud

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 320 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/01/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En fin d'année dernière, Madame la Ministre participait à la présentation de divers travaux de sécurisation de l'approvisionnement en eau en Wallonie du sud. Ce sont les témoins du changement climatique, des périodes de sécheresse récurrentes et du stress hydrique, problématique qui se présente occasionnellement dans d'autres zones. Plus tôt dans l'année, en mars 2022, la Commission de l'environnement s'était rendue dans les installations de la Transhennuyère à Gaurain-Ramecroix, une infrastructure qui permet d'alimenter une partie de la Flandre elle aussi confrontée à des problèmes d'alimentation en eau.

    Dans plusieurs réponses à des questions écrites que je lui ai adressées précédemment, Madame la Ministre m'a souvent fait part d'actions relevant de l'écorésilience hydrique. Nous avons ainsi pu échanger autour du programme ReUse visant à la réutilisation de l'eau mené par la SPGE. Plus rarement, elle a fait référence au Schéma régional des Ressources en Eau (SRRE) qui étudie notamment des possibilités d'interconnexions et de stockage.

    Peut-elle faire le point sur l'avancement de ces investigations et sur les premiers travaux panifiés ?

    Quelle est la suite du calendrier ? Quand peut-on envisager un rapport complet, des pistes de solution voire des actions concrètes ?

    La technique utilisée par la Transhennuyère en Wallonie picarde, à savoir le transfert de l'eau captée en un point vers une autre région, pourrait-elle faire partie de la solution envisagée pour la Wallonie du sud ?
    Si ce ne l'est pas, pour quelles raisons est-ce exclu ?
  • Réponse du 15/03/2023
    • de TELLIER Céline
    Le Schéma régional des ressources en Eau (SRRE) est une mission déléguée par le Gouvernement à la Société wallonne des eaux (SWDE). Un premier volet qui a débuté en 2011 a débouché sur un rapport reprenant, notamment, des travaux qui permettent la sécurisation de l’ensemble du territoire wallon grâce à un transfert d’eau des parties de la Wallonie plus riches en eau vers celles montrant un déficit de ressources, surtout en période estivale.

    Douze programmes d’équipement ont ensuite été lancés par la SWDE à partir de 2015. Ils consistent principalement en la pose d’adductions pour acheminer l’eau, mais également en la réalisation de réservoirs, de stations de pompages et de potabilisation d’ici 2027.

    Cinq nouvelles alimentations en eau sont déjà fonctionnelles pour Charleroi à partir d’installations à Villers-Perwin, La Louvière à partir de la valorisation de l’eau des carrières d’Écaussinnes, Durbuy à partir des prises d’eau du Néblon, Walcourt à partir des eaux exhaurées de la carrière de Florennes, ainsi que pour Arlon et Messancy.

    Le 2e volet du schéma (SRRE 2.0) qui a débuté en 2019 a pour objectif de pouvoir distribuer de l’eau en continu, quelles que soient les conditions climatiques, en jouant sur l’équilibre entre l’offre et la demande en eau.

    S’inscrivant dans la Stratégie intégrale sécheresse et en pleine concertation avec les acteurs concernés, le SRRE 2.0 vise donc à améliorer l’adéquation entre l’offre et la demande en eau, en tenant compte notamment des changements climatiques. Il comporte également un volet règlementaire portant sur la régulation des prises d’eau et la priorisation des usages.

    L’Ardenne est le parent pauvre de la Wallonie du point de vue des ressources en eau et il est nécessaire de mobiliser plusieurs solutions pour répondre aux besoins de sécurisation de l’alimentation en eau.

    Sont dès lors mis en œuvre dès à présent un transfert d’eau de la Gaume vers les communes de l’Ardenne, mais également comme expliqué une fourniture d’eau vers la commune de Durbuy, à partir des ressources provenant du Nord. À cela s’ajoute pour l’alimentation de l’ouest de l’Ardenne, un transfert d’eau du Nord (autoroute de l’eau) et de l’ouest (Carrières de Florennes et Ry de Rome). Ces travaux sont programmés et font partie du chantier en cours.

    Des compléments de travaux ont également été identifiés et doivent être étudiés et mis en œuvre. C’est le cas pour l’alimentation de la zone de Neufchâteau, Libramont et Rochefort, à partir des ressources existantes situées sur la commune de Florenville et du barrage de Nisramont.

    Il s’agit donc bien essentiellement de conduites de grand transport d’eau ou aqueducs qui permettront de couvrir des distances significatives, tout comme la Transhennuyère qui se distingue encore par la valorisation d’eaux d’exhaure de carrière.

    Cette valorisation des eaux d’exhaure des carrières est fonctionnelle sur 4 sites (Tournai, Soignies-Ecaussinnes, Florennes et Gembloux) et fait l’objet d’études sur trois autres implantations (Namur, Andenne et Wellin-Rochefort). Cette technique n’est possible que si des conditions de volume, de qualité de l’eau et de localisation sont réunies. Le volume actuellement valorisé représente 30 % de l’exhaure et devrait atteindre, à terme, 50 %, soit 15 000 000 m³/an.