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Le plan d’action de Monsieur le Ministre en vue de "faire de la formation en alternance une filière tendance"

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 330 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 24/01/2023
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Même si elle souffre toujours d'un déficit d'image, nous conviendrons, que la formation en alternance est un levier à activer pour augmenter le taux d'emploi, particulièrement le taux d'emploi de nos jeunes.

    En effet, comme il le rappelait tout récemment, la formation en alternance permettait un taux d'insertion à l'emploi de 85 %. Manifestement déterminé, il assurait vouloir « faire de la formation en alternance une filière tendance », en réfutant l'idée, malheureusement encore répandue, qu'elle est une filière de relégation. Je me permets de lui dire que je partage complètement cette préoccupation et que l'on ne peut que l'encourager dans cet objectif.

    Les inscriptions à l'IFAPME sont en hausse, atteignant un total de 18 386 personnes inscrites. Monsieur le Ministre faisait, en outre, part de son souhait de franchir la barre des 20 000, puis des 25 000 inscrits.

    Toutefois, si l'on peut constater une augmentation des inscriptions en première année, en deuxième année et en troisième année, les inscriptions connaissent une baisse.

    Pourquoi ? Soit parce que les apprentis ont déjà trouvé un travail, soit parce qu'ils ne trouvent pas de stage. Le taux d'abandon peut ainsi grimper jusqu'à 50 % dans certaines filières.

    Sectoriellement, si l'on constate une augmentation dans le secteur de la construction, peut-être en raison de la prime de 2 000 euros et du chèque « Permis de conduire », c'est une baisse qui est constatée dans la filière des soins aux personnes, ce qui est interpellant, le secteur étant en forte tension.

    Monsieur le Ministre pourrait-il nous détailler les mesures qu'il compte prendre pour « faire de la formation en alternance une filière tendance » ?

    Quelles mesures de son plan d'action visent-elles à permettre de réduire substantiellement le taux d'abandon ? S'est-il fixé un objectif chiffré en la matière ?

    Pour le secteur de la construction, dispose-t-il de chiffres concernant le taux d'insertion des apprentis ?

    Pour le secteur des soins aux personnes, comment entend-il l'ouvrir, en collaboration avec la Ministre de l'Emploi, afin d'accroître l'attractivité des formations en alternance ?

    Certains secteurs sont-ils plus en proie au manque de places de stage que d'autres ?

    Aussi, eu égard au manque de places de stage, que pense-t-il de la perspective d'inciter les « partenaires » naturels que sont les communes, les CPAS et les intercommunales à inclure des jeunes en alternance dans leurs équipes ?
  • Réponse du 10/02/2023
    • de BORSUS Willy
    La formation en alternance est une priorité du Gouvernement depuis le début de la législature et je la soutiens très activement par le biais de différentes mesures, en particulier au travers de la mise en œuvre du Plan de Relance de la Wallonie.

    Dans ce cadre, l’IFAPME développe plusieurs projets pour faire de l’alternance une filière d’excellence, plus attractive pour les apprenants et les entreprises.

    À titre d’exemples, le projet 3 vise à augmenter l’attractivité de l’alternance pour les adultes sous convention de stage. Un incitant financier de 750 € est octroyé sous certaines conditions aux entreprises formatrices et aux nouvelles entreprises. Les projets 4 et 5 visent, d’une part, à déployer la pédagogie numérique en prenant appui sur une nouvelle plateforme numérique It’s Learning et, d’autre part, à déployer l’esprit d’entreprendre et à soutenir l’esprit d’entreprise des apprenants.

    Le projet 6 permet aux apprenants d’accéder à des équipements de pointe dans les Centres de compétence et à l’IFAPME de déployer de nouvelles formations en alternance comme la formation de laborantin. Le projet 9 permet de dynamiser le réseau des entreprises partenaires de l’IFAPME via un réseau renforcé de référents IFAPME sectorialisés et de disposer d’un large portefeuille d’entreprises pour offrir une place d’alternance et de stage pour tous les apprenants du Réseau IFAPME.

    Tout récemment, en ce début janvier 2023, j’ai signé avec le Comité de gestion de l’IFAPME, le nouveau contrat de gestion de l’organisme pour les années 2023 à 2028.

    Ce nouveau contrat de gestion 2023-2028 part de 4 principaux défis du marché de l’emploi en Wallonie : réduire le chômage des jeunes, attirer des candidats dans des formations menant aux métiers d'avenir, emplois en pénurie et fonctions critiques, répondre au besoin croissant de transmission d’activités et répondre à la croissance des reconversions professionnelles.

    Les 4 axes stratégiques du nouveau contrat de gestion répondent à ces défis. Ils ont pour objectifs de :
    - renforcer l’orientation professionnelle positive des jeunes (y compris les jeunes adultes) pour en faire une filière de choix positif et réfléchi ;
    - augmenter le taux d’accrochage au sein du Réseau IFAPME ;
    - renforcer l’offre de formation du Réseau dans les métiers d’avenir, en pénurie ou de niche, à fort potentiel de débouchés, auprès de différents publics ;
    - renforcer les synergies et fluidifier les interactions au sein du Réseau au bénéfice de l’atteinte d’objectifs partagés.

    Le deuxième axe stratégique vise spécifiquement à réduire le taux d’abandon et à renforcer le nombre de certifiés, diplômés et l'impact de l'action du Réseau IFAPME. L’atteinte de cet objectif s’appuiera sur le travail simultané sur plusieurs dimensions complémentaires, tant les causes de décrochage sont multiples.

    Les moyens d’action identifiés sont les suivants :
    - accrocher les jeunes grâce à une orientation professionnelle positive vers et dans une filière de formation en alternance et un métier : en apprentissage, une des raisons principales de l’abandon est liée à un mauvais choix d’orientation ;
    - intégrer des pédagogies innovantes pour motiver les apprentissages centrés sur l’apprenant et renforcer le sentiment d’appartenance ;
    - favoriser l’équilibre vie privée/vie en formation/vie professionnelle notamment pour les adultes en activité ;
    - étendre l’offre de formation en alternance à de nouveaux métiers (avec une attention particulière aux STEAM) et/ou offrir des perspectives de poursuite d’études en développant des partenariats avec l’Enseignement de promotion sociale et l’Enseignement supérieur ;
    - renforcer la proactivité, l’individualisation de l’accompagnement et la collaboration du trio Référent/Centre/Entreprise, en s’appuyant sur l’expertise et les missions de chacun des acteurs du trio ;
    - et enfin, adapter l’offre de contrats d’alternance, conventions de stage et stages de pratique professionnelle aux projets professionnels des jeunes et des adultes, car c’est un élément déterminant pour augmenter le taux d’accrochage au sein du Réseau.

    Une partie des abandons, de l’ordre de 15 %, résultent aussi de l’engagement des apprenants avant la fin de leur formation. Un travail avec les tuteurs en entreprise a aussi été initié par les référents dans le cadre du Plan de relance afin de les sensibiliser à l’importance de soutenir les apprenants jusqu’à la certification.

    Quant aux indicateurs, le tableau de bord de pilotage stratégique du nouveau contrat de gestion reprend plusieurs indicateurs, dont le taux de certification par cohorte. Les objectifs chiffrés sont en cours d’identification.

    Dans le secteur de la construction, les taux d’insertion des apprentis sont élevés, car plus de 92 % des apprenants certifiés décrochent un contrat de travail ou poursuivent leur parcours de formation, généralement sous convention de stage IFAPME, dans les 6 mois qui suivent la fin de leur apprentissage.

    Certains secteurs, comme le secteur des soins aux personnes, ont effectivement enregistré moins d’inscriptions lors de la rentrée 2023. Certains métiers sont directement impactés par la crise énergétique.

    Pour la rentrée 2023, les secteurs confrontés à une diminution du nombre de contrats d’alternance et de conventions de stage étaient surtout les secteurs de l’alimentation et du commerce.

    En fonction de l’évolution des inscriptions et des places de stage disponibles, les services Alternance de l’IFAPME et les référents encadrent de manière plus suivie la recherche de stage par les apprenants.

    Concernant le développement de l’alternance dans les communes, les CPAS et les intercommunales, l’IFAPME a mis en place une collaboration privilégiée avec le Conseil Régional de la Formation visant la promotion de l’alternance dans les pouvoirs locaux. De plus, dans le cadre du mécanisme d’embauche compensatoire lié à la réduction du temps de travail pour les agents de niveau D dans les pouvoirs locaux, le dispositif d’alternance de l’IFAPME est valorisé.

    Pour cette année de formation 2022-2023, 44 administrations publiques collaborent avec l’IFAPME et forment au total 69 apprenants (17 apprenants sous contrat d’alternance et 52 apprenants sous conventions de stage) dans les métiers de la petite enfance, de jardinier, d’employé administratif, de la cuisine, et cetera.